[Livre] Pierre Jourde, <strong><em>Littérature monstre</strong></em>

[Livre] Pierre Jourde, Littérature monstre

octobre 30, 2008
in Category: News, UNE
3 3115 2

On ne manquera pas la somme critique de Pierre JOURDE sur la littérature moderne (du XIXe au XXIe siècle), disponible en librairie à partir du 21 novembre 2008, dont nos libr-lecteurs ont pu avoir un avant-goût en lisant le chapitre intitulé " Le Critique et son Double ".

Pierre JOURDE, Littérature monstre. Essai sur la littérature moderne, L’Esprit des péninsules, 21 novembre 2008, 500 pages, 18,90 €.

En un temps où il est économiquement risqué de publier des livres de sciences humaines – d’autant plus s’il s’agit de gros ouvrages critiques ! -, saluons le courage d’Éric Naulleau.

En attendant ma chronique et mon dialogue avec l’auteur, " De la critique en terrain miné ", on lira la présentation de quatrième :

" Sans viser le même objectif, ce livre est symétrique de La Littérature sans estomac, qui joignait, en 2002, une poignée de critiques de sympathie à une gerbe d’éreintements.
On y trouvera à l’inverse beaucoup d’analyses empathiques, et quelques charges. Il ne s’agit nullement de reprendre une formule mais de réunir les membres épars d’une réflexion sur la littérature qui, à partir d’objets divers, se pose sans cesse la même question. De montrer ce qui peut articuler l’évaluation (devenue, de nos jours, quasiment indécente) et l’analyse. Il y en est beaucoup question de la fin du XIXe siècle, parce que nous y sommes encore, et que nous n’en avons pas encore fini avec ce qui s’y est déterminé de la littérature.

On trouvera ici rassemblées, parmi quelques grands noms, Gracq, Mallarmé, Nerval, Borges, Kafka, beaucoup de curiosités littéraires, des œuvres du second rayon, des grands méconnus : l’étrange Francis Poictevin, Hervé, qui inventa l’opérette avec les malades d’un hôpital psychiatrique, Jean Lorrain, Marcel Schwob, Georges Fourest, Tristan Derème, André Frédérique, Erik Satie, Vialatte ou Huysmans, et même un psychiatre du début du XXè siècle, Paul Sollier, qui s’est penché sur les cas de dédoublement dans la littérature.
Il y est question de loufoquerie, de monstres, de labyrinthes, de doubles, d’îles étranges. Mais ces écrivains et ces thèmes illustrent tout le problème du livre, celui de la singularité.

Pour Marcel Schwob, la littérature est vouée à la représentation des singularités. Les écrivains étudiés ici sont, chacun, à leur manière, des montreurs de singularités (de monstres), dont le mystère résiste obstinément. Ils n’en tirent pas des lois générales. Ils en font des objets de désir, de fascination, d’amour ou de répulsion. Ils en mettent en scène, par le langage, le caractère irréductible. L’art cherche l’unique. Non seulement parce que chaque œuvre tend à la singularité absolue, mais parce qu’il ne cesse de s’interroger sur la substance particulière ".

, , , ,
Fabrice Thumerel

Critique et chercheur international spécialisé dans le contemporain (littérature et sciences humaines).

View my other posts

3 comments

  1. vallois

    bonjour, pas vraiment dans le sujet mais je voudrais savoir si Naulleau a une nouvelle maison d’éditon ? et quelle est son nom ?
    merci beaucoup pour une éventuelle réponse

  2. Fabrice Thumerel (author)

    Oui, nous l’avions annoncé début 2008 : Eric Naulleau a relancé L’Esprit des Péninsules et Balland – et nous tous amateurs de littérature devons le soutenir, car, ce n’est pas un scoop, ce genre d’entrepris éditoriale est fragile…

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *