[News] News du dimanche

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décembre 3, 2017
in Category: News, UNE
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[News] News du dimanche

En ce premier dimanche de décembre, LC vous propose trois RV avant la trêve des confiseurs : avec Jérôme Bertin dont vous découvrirez le nouveau récit aux inventives éditions Vanloo ; avec Stéphane Korvin et Maud LÜbeck à la Maison de la poésie Paris ; avec la collection "Le cinéma des poètes" (à offrir : préférable à bien des "beaux-livres"…).

Mardi 5 décembre 2017 à 17H00, Prado Paradis Librairie (19, avenue de Mazargues 13008 Marseille) : lecture de Jérôme Bertin (Célébration, éditions Vanloo, novembre 2017, 88 pages, 12 €)

Le dernier roman de Jérôme Bertin se passe tout entier dans un HP. Il s’appelle Célébration parce que, en tant que poète, il serait temps que Jérôme Bertin célèbre la beauté du monde ou au moins qu’il mette un peu d’enthousiasme à s’extasier sur les fleurs qui poussent entre les pavés. (D’où la fleur sur la couverture de son livre).
Célébration ininterrompue de la vie sous camisole chimique, ce qui veut dire l’humiliation des bonshommes humiliés, et la plongée dans un réel qui n’est que le réel d’un HP, et ça tombe bien, nous n’y vivons pas.
Dans un langage ciselé, coupé à la hache, hâtif, aiguisé comme un rasoir, massacré à la tronçonneuse, Jérôme Bertin attend le dimanche d’après.

Extraits :
"Les fous sont foutrement réveillés. Ils voient tout, et c’est bien ce qui leur est insupportable. Se faire une juste idée de la vie mène à l’asile, sachez-le, et laissez la télé allumée. À décrire c’est du Bosch. Les cachets nous abîment, ils nous enlaidissent, nous font baver, nous rendent bouffis quelquefois" (p. 6).
"Il bloque sur mon livre de Bukowski. Il veut savoir si c’est bien. C’est le plus grand poète du 20e siècle je lui rétorque, égayé par son intérêt soudain. Je lui explique le cas Bukowski, l’écrivain le plus lyrique depuis Georg Trakl, amoureux des femmes, détestant la destruction, attentif à la voix du peuple, la comprenant, la retranscrivant au plus juste, boxeur et gouailleur, amateur de Brahms et de braquemart. Il semble convaincu et me demande si je veux bien lui prêter le bouquin, ce que je fais avec plaisir. Karim se lève, me remercie en me tapant dans la main, puis retourne souffrir dans sa turne. Saint-Bukowski préserve-le. Préserve la victime, paie-lui un verre" (p. 50).

 

Dimanche 10 décembre, de 17H à 18H30, Maison de la poésie Paris : Lecture musicale La Fabrique #10 Stéphane Korvin & Maud Lübeck
Cycle proposé par Séverine Daucourt.
La Fabrique invite un poète et un chanteur qui ne se connaissent pas. Ils doivent partager un moment scénique d’une heure autour de ce qu’ils ont, ou non, en commun, en plus de la voix et des mots. Stéphane Korvin, poète, manie la langue comme le dessin, en aiguisant la beauté jusqu’à la douleur. Il photographie aussi, et a fondé la maison d’édition Brûle-Pourpoint où il réédite de merveilleux disparus. Maud Lübeck décline le verbe “séparer” entre ombre et lumière, aussi mélancolique, délicate et rêveuse qu’effrontée, austère et lucide. Elle chantera seule en s’accompagnant au piano.
À lire – Stéphane Korvin, « Bruant Fou », Fidel Anthelme X, 2017. « Forêts », Fissile, 2017 / « ce naufrage », Littérature mineure, 2017.
À écouter – Maud Lübeck, « Toi non plus », Volvox music, Finalistes, 2016.
Tarif : 10 € / adhérent : 5 €

Jeudi 21 décembre, 18H30-20H30, Librairie du Cinéma du Panthéon (15, rue Victor Cousin 75005 Paris) : présentation de la collection dirigée par Carole Aurouet aux Nouvelles éditions Place, "Le Cinéma des poètes"

Les douze premiers volumes de 128 pages (pour 10 € !) sont centrés sur la première moitié du XXe siècle qui a vu naître et se développer cet art nouveau : si le cinéma est d’abord censé viser un "réalisme intégral", il fascine surtout parce qu’il offre "la vision d’un œil, d’un œil mécanique, d’un œil extra-humain", celui-là même qui révèle "ce qu’il y a d’étranger en vous. Le singe" (Cendrars)… Blaise Cendrars, précisément, qui a écrit sur Charlot pendant quarante ans, y voit son "hydrothérapie". D’abord enthousiaste, Max Jacob se montre rapidement très critique : "Ce n’est pas faire de l’art cinématographique que de mettre de la poésie, fût-elle moderne, en images. La poésie est justement le contraire des évocations par trop concrétisées".
Cette collection, qui se focalise sur les textes théoriques des grandes figures de la poésie contemporaines, nous fait (re)découvrir André Delons (1909-1940), à la fois critique de cinéma et poète du Grand Jeu ; Nicole Vedrès, la réalisatrice de Paris 1900 (1946), cette "transposition poétique" devenue mémorable… Laquelle dresse un parallèle entre montage cinématographique et travail de l’écrivain.

Sans oublier l’un des opus les plus réussis, élaboré par la directrice de collection elle-même. En quatre chapitres, la spécialiste de Prévert évoque la poésie cinématographique de l’illustre écrivain qui était fasciné par les burlesques américains et par Fantômas : les ciné-textes des années 20-30, son cinéma visible (les grands films des frères Prévert et de Carné/Prévert) et invisible ("scénarios détournés", c’est-à-dire qui n’ont pas abouti à des films tournés). Humour et détournement surréaliste au programme ! Sans oublier que Carole Aurouet a su faire revivre pour nous tout un monde fascinant. /Fabrice Thumerel/

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