[News] News du dimanche

[News] News du dimanche

juin 7, 2009
in Category: News, UNE
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Opération Libr-mai : pour une publication dans les six semaines, merci de nous envoyer vos dernières contributions sous huitaine [libr.critik@yahoo.fr]. Cette semaine, Spécial Sphère des mères (sic !), notre sélection des spectacles et manifestations à ne pas manquer à Avignon et nos Libr-brèves. /FT/

Spécial Sphère des mères

Claude Louis-Combet, La Sphère des Mères, Corti, 2009, 670 pages, 30 €, ISBN : 978-2-7143-0993-8.

Présentation de l’auteur

Les trois fictions ici recueillies en un volume représentent trois manières d’écriture expérimentées, chacune, à un moment nécessaire du rapport que l’auteur a entretenu avec lui-même, autrement dit avec ses propres sources inconscientes de vie et de création. Infernaux Paluds (1970), premier roman, s’est nourri de matière autobiographique, avec la pensée de dégager le sens de l’expérience vécue et de pousser, du côté de l’origine des passions, le regard soucieux de connaissance de soi, au seuil de ce qui allait être une véritable aventure d’expression. Voyage au centre de la ville (1974) transpose, transfigure et transvalue le projet autobiographique, en le recentrant sur le seul terrain des pulsions et fantasmes, loin de toute construction chronologique et de toute exploitation anecdotique, comme le serait un rêve majeur ou l’orchestration délirante de quelques appétits de fond. Enfin, Mère des Croyants (1983) met en œuvre les principes de la mythobiographie, dégagés auparavant au cours de l’élaboration de Marinus et Marina (1979). La biographie d’une célèbre mystique dissidente du XVII e siècle, devient l’espace de projection des fantasmagories incestueuses et néanmoins spirituelles du narrateur. Échange, interférence, osmose, cette manière de recréer l’histoire revendique son droit sans réserve à la pure subjectivité.

Premières impressions

"Glima, glima, glimagouillis gargouilla pouah !
Est-ce main ? non. Moi ? Moi-doigt, s’allonge-moi, glisse doigt, là, moigl, doigt-là, marvouille et gli jusqu’y…
Gl. Gl. Glamoi.
Gladoigt s’allonge en gli, se tordgli, se glimouille.
Bavouille la molli-molla.
Ah ! gl. »

Mouillure des consonnes, mouillure des sécrétions… Le prélude à Infernaux Paluds rattache Claude Louis-Combet à ceux qui merdRent. Cette trilogie autofictive au style baroque vous fera boufailler la meumeu, découvrir "la glaireuse confrérie" (235), ou encore la SPM (Société Protectrice des Mères)… Le Voyage au centre de la ville débouche sur Mère des Croyants, une mythobiographie qui accentue le mouillage dans les eaux batailliennes, où s’allient sacré et sacrilège, idéal et trivial, Eros et Thanatos…

AVIGNON 2009

Du programme 2009, on retiendra surtout ces quelques rendez-vous à ne pas manquer.

LES CAUCHEMARS DU GECKO, théâtre-musique (création 2009) de Jean-Luc Raharimanana. Mise en scène Thierry Bedard. Du 20 au 25 juillet à 18H au Gymnase du Lycée Aubanel.
Comment voit-on le monde lorsqu’on habite dans un pays pauvre, très pauvre, à l’image de Madagascar, et qu’on regarde de là-bas l’Occident riche bien qu’en crise ? Thierry Bedard a demandé à Raharimanana de répondre à cette question. L’auteur malgache l’a fait en réunissant une galerie de « figures » qui raconteront, par touches fragmentaires, ce qui reste du domaine de l’innommable, ce qui a été si profondément enfoui qu’un continent entier est aujourd’hui encore « malade de sa mémoire ». L’Occident, souvent pétri de lieux communs, notablement sûr de ses fondamentaux, est remis en question lorsque qu’apparaît le désordre du monde, le désordre de la pensée dominante, le désordre de la misère qui sont au centre de l’écriture de Raharimanana. Une écriture qui manie l’ironie comme une arme salvatrice, qui aime les images fortes et les phrases cinglantes. Impossible d’échapper à ces voix qui, contre l’immobilisme protecteur des privilèges des puissants, dérangent le conformisme destructeur et inopérant. Au chaos s’oppose la révolte de la parole active, aux figures du pouvoir s’opposent celles de tous ces « gens de peu » qui peuplent les immenses territoires plus ou moins exploités, plus ou moins bafoués, plus ou moins méprisés. Figures du réel ou de la fiction, humains ou animaux, héros de romans ou victimes innocentes, tous ont leur place pour dire l’état du monde. Les dieux, les dictateurs, les corrupteurs, les déclassés, les abandonnés et même le petit gecko de Madagascar, reptile souple et rusé, qui passe partout et ne ferme jamais les yeux. Tous participent à ce cauchemar « désespéré mais pas désespérant », orchestré conjointement par un metteur en scène et un auteur engagés, servi par une bande d’interprètes atypique, venue du théâtre, de la stand-up comedy ou de la musique, de France et bien sûr d’Afrique. /JFP/

LA MENZOGNA (LE MENSONGE), première en France de Pippo Delbono. Mise en scène Pippo Delbono. Du 18 au 27 juillet à 22H, Cour du Lycée St Joseph.
En pénétrant dans l’usine ThyssenKrupp de Turin, calcinée après un incendie qui fit sept morts parmi les ouvriers, Pippo Delbono ne savait pas qu’il serait dans l’obligation de faire entendre le silence assourdissant qui l’enveloppait. Il ne savait pas qu’il convoquerait ses acteurs pour faire résonner ce qui n’est pas raisonnable, ce qui n’est pas audible. Il ne savait pas qu’il associerait aux images du réel celles de la fiction, en particulier celles du peintre Francis Bacon. Il ne savait pas qu’il s’interrogerait sur ses propres mensonges, sur ses propres omissions et se mettrait en scène dans un spectacle qui traverse toutes les formes de théâtralité. Comme toujours chez Pippo Delbono, les corps sont au centre : corps à la présence massive occupant tout l’espace ou silhouettes en clair-obscur, traversant les zones d’ombre d’un plateau où la mort rôde et s’agite ; corps qui disent l’intranquillité, le déséquilibre, la violence des rapports, dans et hors l’usine. Simulacres, travestissements, jeux de masques et accompagnements musicaux mêlant Wagner à Stravinski sont mis au service d’une fable moderne qui joue des brisures et des cassures, interdisant toute connivence paisible entre acteurs et spectateurs. C’est un théâtre lié à la vie qui s’exprime ici, un théâtre à la fois civique et fantasmatique. Un théâtre où Pippo Delbono lui-même se met à nu au milieu de ses fidèles et étonnants comédiens, dont la présence rayonnante rappelle par instants celle des interprètes de Pina Bausch ou de Tadeusz Kantor. Un théâtre du risque et de l’inconfort qui sait aussi faire la part belle à la tendresse et à l’émotion, à la douceur d’un corps exposé. Créant le trouble, offrant des images inoubliables, il se développe comme un long cri aux intensités multiples, un cri d’amour et de rage. /JFP/

Du 8 au 19 juillet 2009, à 17H40 au Grenier à sel (2, rue du rempart St Lazare 84 000 AVIGNON) : "Jour de Tour", extrait de Grand-mère Quéquette de Christian Prigent (POL 2003), par la Compagnie "Banquet d’avril" (Nantes). Direction artistique : Monique Hervouët.

Le Théâtre des idées. Fondé sur des interventions dialoguées d’intellectuels, le Théâtre des idées – issu des discussions menées avec l’artiste associé – contribue à éclairer certaines questions soulevées par la programmation et à construire un espace critique en résonance avec les thématiques abordées par les propositions artistiques du Festival.
Quels retours du récit ? Lundi 20 juillet 2009 à 15H au Gymnase du Lycée St Joseph.
Face au hold-up sur l’imaginaire effectué par les machines à fabriquer des histoires mises en place par l’industrie culturelle ou les officines de communication politique, comment l’art de la représentation peut-il résister à ce nouvel ordre narratif, à l’heure où les frontières entre le réel et la fiction s’estompent ? Comment le théâtre peut-il raconter des histoires et inventer des contre-narrations libératrices face à cette nouvelle « arme de distraction massive » ?
Avec Wajdi Mouawad, metteur en scène et comédien ; Christian Salmon, écrivain ; Vincenzo Susca, sociologue de l’imaginaire.

Libr-brèves

► Dégustez les Confitures de culture que nous offre Pierre Jourde sur Bibliobs… "De la culture en Sarkozie", un régal !

Le mardi 9 juin, à partir de 19h à la librairie LE DIVAN (203 rue de la Convention, Paris XVe, M° Convention), ARIEL KYROU, auteur du livre ABC-DICK [NOUS VIVONS DANS LES MOTS D’UN ECRIVAIN DE SCIENCE-FICTION]. Pour tout renseignement : Ellen Salvi, 06 19 27 55 23 ; presse@inculte.fr

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rédaction

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2 comments

  1. PasBillyTheKid

    Il y aura aussi à Avignon les deux spectacles d’Hubert Colas et les deux lectures complètes du « Steve Mc Queen » de Renée Gagnon (le 14-15à minuit). Je crois que Christophe Fiat lit aussi un soir de juillet…

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