En avant-première à La Nuit remue 3 qui a lieu demain soir, dont nous vous avions annoncé le programme dans nos News de dimanche dernier, voici deux extraits de "thermos fêlé", dans lesquels Claude Favre fait merdRer la langue à sa façon. Sur Libr-critique, grâce au moteur de recherche général (en haut, à droite), vous pouvez (re)trouver d’autres entrées sur cette auteure atypique. Retrouvez-la également sur Remue.net, bien évidemment, et sur Publie.net, où elle a publié Des os et de l’oubli ainsi que Précipités.
dès lors que pluies qui larmes ne m’effacent lorsque se jettent d’Aden golfe hors l’espoir d’hommes à quoi par-dessus bord l’espoir d’hommes et flanquée de ces frousses et rogues_mardi 2 décembre la pratique du yoga affaiblirait la foi s’indigne-t-on en Malaisie encore en 2008 et ailleurs
première serait-ce foi en quoi date de quelle pire colère je démarre qui grince mon journal pourquoi rien de nouveau en pompes qui prennent l’eau l’existence se fait ressentir comme cet abandon si réel que rien d’autre vrai sauf grimacer à me laver l’eau est si froide aujourd’hui dans le cabanon encore_mercredi 3 décembre je m’en veux comme une épidémie de choléra au Zimbabwe dès lors que j’entends ici les gens se plaindre crise et geindre froid de quoi je me sais contagieuse
les histoires de vie finissent toujours mais quoi de la prime à la casse pour les pauvres il y a de ces manières surtout de n’être que de n’être rien et pas de_un vendredi je sens mes nerfs lâcher à réparer la fuite dans le cabanon l’eau suinte dans la caravane et mon cœur réparer panser réparer quoi qui le plus s’enfuit suinte quoi
penser vivante il tombe cordes plus question trop d’entailles pieds nus marcher dimanche 7_corps de mes nerfs colère les Nations Unies au Zimbabwe lancent cri d’alarme ça le fait et d’ici on parle précarité
vivante_jeudi 11 au Cachemire pire la situation qu’au Tibet on n’en parle pas pas de pétrole pas de lama ni bla petit et grand ni signes forts et quid des chrétiens tués en Inde tandis que profil attendu des musulmans bas massacrés attendu
Fred_morbleu a mis en ligne ce garçon est un ami Précipités et jamais il ne tarde et toujours ce qu’il quand il et faut quand moi de traviole aussi à lui merci et pour ses mots qui me grandissent de nous noueux mais forts de lang à lang l’épreuve et plus merci
la meute dents pleines la nuit fut_dimanche 14 ciné grand angle toute la journée toute à l’usure allant à la bataille
étrange Cédric qui revient tout le temps et à ses pires_vendredi 19 samedi 20 je brusque que trop je blesse mais que faire qu’est-ce qu’ils ce n’était pas contre
Craignez, craignez -c’est une âme insoumise- le voyageur à petite valise
les fêtes joyeuses fallait-il sortir se rendre un peu bien peu de réponses possibles je n’ai rien à fêter à rien croyante de rien de famille je ne suis ni fille ni mère ni soeur ni épouse rien ne suis et pourtant que de liens
lèvres bleues_vendredi 26 tenir garde désormais le réveil toutes les deux heures il suffirait d’un souffle glisser d’endormissement glisser l’évanouissement des nuits décousures d’un monde il suffirait
lundi 29_Gaza l’inévitable menace sur la frontière tandis que la saison des pluies arrive au Zimbabwe n’oublier mes armes sont de gueule je n’ai plus d’autre nom
_un mot pour Armand bel ami si soucieux en ce moment qu’il ne s’inquiète pour moi en plus_mercredi 31 on finit quoi froid et cœur confondus
sang craché cette nuit d’amorce_j’irai de l’avant par goût de la conjugaison et pour certains pour ne pas les pas le droit mais féroce bien que le sang circule
vendredi 2 janvier 2009 que vaille forces_vous me donnez confiance vous me donnez envie m’écrit Florence c’est elle merveilleuse quand fêtes oblige on est entre soi en famille comme on dit dans préposition indiquant la situation d’une personne par rapport à ce qui la contient et me contenir je m’en vais laver crasses jusqu’aux vomis et tampons usagés que je reçois comme étrennes ça doit s’appeler avec
hier notes de rien à Armand parce que confiance et lui dois cette belle alors merci qu’il se saisisse de cela comme il dit m’aide mais rompu de fatigues il m’inquiète et comment l’aider je ne sais_samedi 3 ma corde le soleil retient la lumière balance
dès lors que guerre ses carnages ne cesse ne cessera-t-elle à Gaza et ailleurs on dit insupportable_mardi 6 janvier dès lors qu’on supporte à ne que dire de notre honte peut-être nous aussi mourir être plus nombreux qu’eux à mourir proposer notre mort grand nombre pour geste d’inanité montrer voir dire autre chose tandis que pérenne le train du monde c’est insupportable on rentre au chaud de soi bien recroquevillés piteux jamais jamais ne me plaindre du temps ne le dire ne ferai refuserai ne céderai le sang m’embouillonne les nerfs me perdent à penser je n’en sais rien que d’un choléra qui ravage le Zimbabwe atteint par la saison des pluies alors que Mugabè s’offre vacances luxueuses dès lors ma tête n’est plus la mienne rien n’est de nouveau m’évanouis
ça me triste mal propos antisémites aux Halles lorsque risquée à comme cueillir les restes légumes et fruits au sol foulés et ce type ce je le connais en d’ailleurs effroyables ricanant des juifs bigoudens ça on sait comme ils sont et crochus et me voyant déjà vue écrase talon la loi vengeur deux rabougries pommes à terre un pauvre pauvre chou deux oignons rien ne se perd et ma pomme au goût colère mais plus que plaisir la lumière rasante presque rose dorée_lundi 12 janvier je marche en bien d’autres projets
Et lire Claude, ici, encore:
http://tessons1.canalblog.com/archives/2009/05/15/13742261.html
La poésie de Claude Favre est tout simplement éternelle.