Du 10 au 17 août 2018 aura lieu le premier Colloque international de Cerisy sur l’œuvre de l’un des écrivains français vivants les plus reconnus : pour participer à cet événement (par chance, le programme rêvé a pu être établi !), c’est le moment de réserver, vu le nombre de places limité…
« Très longtemps il m’a semblé que tout devait atteindre quatre sens : chaque phrase, chaque réplique, chaque scène de l’Écriture – et y compris mon nom (et y compris mes initiales !) »[1], peut-on lire dans le dernier essai de Valère Novarina, Voix négative précisément. Quels sont les quatre sens possibles de VN : Voie Négative, Voix Négative, Via Novarina, Viande Niée ?… Si les pistes ne manquent pas, il convient cependant de s’interroger sur la valeur herméneutique, poétique et critique d’une telle approche : en quoi cette voie onomastique constitue-t-elle un mode opératoire pertinent pour aborder l’œuvre ? Comment saisir la quatressence d’une œuvre particulière ou de l’œuvre dans son intégralité (lecture littérale, allégorique, morale et anagogique[2]) ? Dans quelle mesure l’écriture novarinienne doit-elle être rattachée à la scène de l’Écriture et comment comprendre cette expression dans toutes ses dimensions ?
Par ailleurs, ces quatre sens de l’écriture renvoient-ils à quatre points cardinaux qui détermineraient un territoire novarinien ? Sont-ils à mettre en relation avec les « quatre langues nourricières »[3]qu’évoque l’écrivain (le hongrois, le dialecte franco-provençal, l’italien valsésian et le latin) ? Avec diverses autres langues / langues autres ? Peut-on les relier à cette quatrième personne du singulier dont se revendique l’auteur[4] ? En quoi cette quatressence scripturale invite-t-elle à explorer les voies poétiques, dramatiques/dramaturgiques, picturales et musicales – mais aussi philosophiques, théologiques ? Faut-il donc excéder le quatre ?
Tels sont quelques-uns des enjeux que se propose d’approfondir ce premier colloque international de Cerisy consacré à l’œuvre d’un écrivain, dramaturge et peintre d’ores et déjà considéré comme un classique de la modernité. Ont répondu présents la plupart des principaux spécialistes et interlocuteurs de Valère Novarina : écrivains, philosophes, traducteurs, universitaires, comédiens et metteurs en scène.
C’est dire que, en présence de l’auteur qui interviendra de diverses façons – notamment par des lectures -, seront développésde multiples domaines : théâtre, poésie, philosophie, dramaturgie, peinture, théorie, traduction, culture et langues de l’antiquité, histoire des idées… Pour le plus grand plaisir des passionnés, qu’ils soient professionnels ou amateurs éclairés.
Valère Novarina : les quatre sens de l’écriture
Du vendredi 10 août (19h) au vendredi 17 août (14h) 2018
Direction : Marion CHÉNETIER-ALEV, Sandrine LE PORS et Fabrice THUMEREL |
Vendredi 10 Après-midi |
ACCUEIL DES PARTICIPANTS |
Soirée |
Présentation du Centre, des colloques et des participants |
Samedi 11 Matin |
Ouverture, par Marion CHÉNETIER-ALEV, Sandrine LE PORS et Fabrice THUMEREL
Francis COHEN: Ethnographie du stade d’action dans le théâtre novarinien Constantin BOBAS: Hypothèses pour une écriture synesthésique d’origine lointaine Nathalie KOBLE: Jouer avec Adam. L’origine projetée de la parole novarinienne |
Après-midi
—————– Soirée |
Thierry MARÉ: Valère Novarina, avec et sans Japon Enikö SEPSI: Le rituel kénotique dans les écrits et spectacles de Novarina ————————————————————————– Projection du Vrai sang, texte et mise en scène de Valère Novarina (2011), captation à l’Odéon par Virgile Novarina et Raphaël O’Byrne
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Dimanche 12 Matin |
Annie GAY: Entrée dans l’impossible « avec l’acteur comme objet de désir » Jean-Luc STEINMETZ: L’antédiluvien |
Après-midi |
Claude BUCHVALD: Mettre en scène Valère Novarina : L’Opérette imaginaire, accompagnée par l’acteur Claude MERLIN Table ronde avec Valère NOVARINA et Zsófia RIDEG
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Soirée |
Dialogue avec une langue inconnue (soirée musicale à partir d’Une langue inconnue, de Valère Novarina, parue en 2012 aux éditions Zoé) : Mathias Lévy (violon), Valère Novarina (voix) |
Lundi 13 Matin
—————– Après-midi
—————– Soirée |
Christine RAMAT: Les bouffonneries macabres sur la scène novarinienne : un comique rédempteur Marie-José MONDZAIN: « Scènes de colère » Inhye HONG: « Sentiment inconnu » : la porte ouverte sur les catharsis ————————————————————————– Marie GARRÉ-NICOARÃ: Voix et dispositifs marionnettiques dans l’écriture de Novarina Dialogue avec Valère NOVARINA ————————————————————————– Le Discours aux animaux de Valère Novarina, par André Marcon |
Mardi 14 Matin |
Isabelle BABIN: L’ « entendementpar le toucher » Marco BASCHERA: Comment faut-il lire les textes théâtraux de Valère Novarina ? Laure NÉE: Novarina – L’intranquillité |
Après-midi |
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Soirée |
« Le Monologue d’Adramélech : homo automaticus », de Valère Novarina, par Leopold von Verschuer |
Mercredi 15 Matin |
Olivier DUBOUCLEZ: « Un vide est au milieu du langage. » Valère Novarina et le sens de la prière Robin SEVESTRE: Le palimpseste novarinien Amador VEGA: Quatre modes de l’esprit. Une lecture hermétique de Novarina
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Après-midi |
Leopold von VERSCHUER(Allemagne): Traduire les listes Angela LEITE LOPES (Brésil): Traduire, penser, jouer. Valère Novarina et son vivier des langues Table ronde sur la traduction avec Yuriko INOUE (Japon), Enikö SEPSI et ZsófiaRIDEG (Hongrie)
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Jeudi 16 Matin |
Éric EIGENMANN: Novarina : les quatre temps du respir Patrick SUTER: Une écriture frontalière
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Après-midi
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Louis DIEUZAYDE: Faire l’animal. Quelques sorties de route de l’humanité dans le jeu de l’acteur novarinien. Rafaëlle JOLIVET PIGNON: De la cour d’honneur à la cour d’école : la poétique novarinienne à l’épreuve du bac théâtre ————————————————————————– « Éloge du réel » : textes de Valère Novarina, Christian Paccoud (accordéon) et Agnès Sourdillon (voix) |
Vendredi 17 Matin |
Céline HERSANT: « Espace, es-tu là ? » : cartographie des territoires novariniens Conclusions, par Marion CHÉNETIER-ALEV, Sandrine LE PORS et Fabrice THUMEREL
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Après-midi |
DÉPARTS |
[1]Valère Novarina, Voix négative, P.O.L, 2017, p. 40.
[2]Dans cette même page, Novarina nomme « sens à l’arraché » ce sens anagogiquequi est « sursens », passage du sens littéral au sens spirituel.
[3]Cf. ibid., p. 36-47.
[4]Cf. La Quatrième Personne du singulier, P.O.L, 2012.