[News] News du dimanche

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novembre 15, 2009
in Category: News, UNE
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Dans un pays en plein débat sur l’identité nationale – devenu la condition sine qua non pour gagner des élections –, dans une nation "moderne" réduite à l’état de république bananière – où règnent le népotisme et des "affaires" d’état au seul parfum de scandale –, l’ironie du sort a voulu que l’on force à se prononcer sur l’"affaire N’Daye" celui-là même que l’on venait de traîner dans la boue pour cause de "mal-pensance" et de "mauvaises mœurs d’écrivain" (cf. l’article de B. Desportes)… Le ministre ayant joué au Ponce-Pilate, reste à attendre les "Dernières nouvelles de Frankrom" (Cuhel) et à faire nôtre la proposition d’Eric Chevillard sur son blog (721) :
" Décret du 10 novembre 2009 relatif aux prix littéraires. Sur proposition de Monsieur le député Eric Raoult, le prix Goncourt sera désormais attribué chaque année au porte-parole du gouvernement. (Journal Officiel) "

Par ailleurs, au programme cette semaine, en plus de nos Libr-brèves, des Libr-lectures proposées par Alain Helissen et Daniel Pozner.
N’oubliez pas de poster vos commentaires et/ou de nous envoyer vos suggestions comme vos propositions de textes et créations diverses : libr.critik@yahoo.fr.
Opération Libr-fêtes : si l’on effectue un retour sur ces deux dernières années, quels livres ou CD/DVD souhaitez-vous recommander en cette fin d’année ? [premières recommandations dimanche prochain !]
Dans les dix jours sur LIBR-CRITIQUE : texte critique de CUHEL, "Dernières nouvelles de Frankrom", et suite de No more reality (Emmanuel Adely) ; exceptionnelles création vidéo de Jean-François Marc, "La Chute des anges rebelles", et création sonore de Nicolas Richard, "Les Choses" ; dans la rubrique "Manières de critiquer", articles de Jean-Claude Pinson, "Prigent pour devenir", et de Fabrice Thumerel, "Suzanne Doppelt ou l’art géopoétique"… /FT/

Libr-lectures, par Alain Helissen et Daniel Pozner

Didier Bourda, Vol stationnaire du dragon, Voix éditions, coll. "Vents contraires", novembre 2009, 86 pages, 14 €, ISBN : 2-914640-86-2. [Alain Helissen]

Dans le Far West vénitien, tandis que la voiture s’enfonce dans la chaleur de Porto Maghera. Au bord de la route, des bâtiments industriels, des colonnes de fumée et tous les cinq cent mètres, une prostituée. L’histoire défile à la surface. Il dit simplement qu’un terrorisme d’Etat a existé dans les années soixante. Les activistes de ces années-là. En Italie et en Allemagne. Ne s’attardera pas sur son rôle au sein des Brigades rouges. Dit que c’est ça Venise. A droite on aperçoit l’ancien local de l’Autonomie Ouvrière, à gauche devant une usine textile coule un canal qui mène à la lagune, au travers duquel les "camarades" tendaient des câbles pour empêcher les bateaux des briseurs de grève d’accoster. Les pneus, l’eau verte, le canal ; je me penche, je t’aperçois qui monte la garde devant l’usine et qui proteste…

C’est sans doute parce que c’est en premier lieu le corps qui voit les choses, et qui les sent, dit ce qu’il y a là, dans tout ce qui le touche, que Didier Bourda ne peut s’empêcher de jouer de son allure longiligne et souple lorsqu’il lit, avec son corps très présent, une poésie tout à la fois simple et engagée.
Gestuelle qui accompagne la parole. Le plus souvent en compagnie de l’accordéoniste Jesus Aured.
Il est depuis 2003 le directeur artistique de la manifestation Poésie dans les chais, en Jurençon.
Il a publié en 2009 : L’hygiaphone, à l’Atelier de l’Agneau.

Pascale AUGER, En ce jardin, édition La Porte (c/o Yves Perrine, 215, av. Moïse Bodhuin, 02000 Laon), 2009. [Daniel Pozner]

( ) en ce jardin : trou. C’est un texte troué. Vu d’un peu loin, dans la pénombre. Les fantômes fument sur le trottoir. L’humus reprend ses droits. La douceur mélancolique, fraîcheur du soir, on n’aperçoit ni les ronces ni les fosses avant d’avoir les pieds dedans. Troué et retourné à – coups de pelle ou de griffes, creusé ici, puis là, terre balancée, trous rebouchés, rouverts : telle strophe avec telle autre, ou seule dans un coin de page, réversible, repliée, elle se déchire la page, et le poème se défait. Travail des vers.

Libr-brèves

Mardi 17 novembre 2009, de 19H30 à 21H au Next [17, rue Tiquetonne 75002 Paris], IVY WRITERS (Série de lectures par des poètes internationaux) présente une lecture-rencontre (READING) en français & anglais avec les auteurs Beverley Bie Brahic et Christophe Marchand-Kiss.

IVY Writers invites you to a bilingual reading by Canadian author and translator Beverley Bie Brahic and French author, translator and performer Christophe Marchand-Kiss.

Dès ce samedi 21 novembre, découvrez le quatrième numéro de la revue d’ici là (Pierre Ménard), consacré à la mémoire : « Le palimpseste de la mémoire est indestructible".
"Un homme de génie, mélancolique, misanthrope, et voulant se venger de l’injustice de son siècle, jette un jour au feu toutes ses œvres encore manuscrites. Et comme on lui reprochait cet effroyable holocauste fait à la haine, qui, d’ailleurs, était le sacrifice de toutes ses propres espérances, il répondit : " Qu’importe ? ce qui était important, c’était que ces choses fussent créées ; elles ont été créées, donc elles sont. " Il prêtait à toute chose créée un caractère indestructible. Combien cette idée s’applique plus évidemment encore à toutes nos pensées, à toutes nos actions, bonnes ou mauvaises ! Et si dans cette croyance il y a quelque chose d’infiniment consolant, dans le cas où notre esprit se tourne vers cette partie de nous-mêmes que nous pouvons considérer avec complaisance, n’y a-t-il pas aussi quelque chose d’infiniment terrible, dans le cas futur, inévitable, où notre esprit se tournera vers cette partie de nous-mêmes que nous ne pouvons affronter qu’avec horreur ? Dans le spirituel non plus que dans le matériel, rien ne se perd. De même que toute action, lancée dans le tourbillon de l’action universelle, est en soi irrévocable et irréparable, abstraction faite de ses résultats possibles, de même toute pensée est ineffaçable. Le palimpseste de la mémoire est indestructible. »

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rédaction

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5 comments

  1. albin

    au comptoir
    remets-nous ça l’opinion facile, le commérage

    dans la cour de récré mazette ! on fait dans le subtil : il y a deux camps

    les moutons sont des loups comme les autres, un écrivain qui écrit des pieds un député chiffonné tout rouge et hop, comme un taureau comme un seul homme

    et le débat : ah se débattre et puis sombrer

    bien agiter oh les beaux jours le populo avant de s’en servir remets-nous ça mon prince, les beaux jours devant soi
    on trinque

  2. albin

    Bien entendu il ne s’agit pas de Marie N’Diaye qui écrirait des pieds, mais d’un écrivain à succès dont il est de bon ton de se moquer, d’en rajouter des tonnes, quel intérêt ?

  3. Fabrice Thumerel

    @ Albin : comme la discussion a eu lieu en dehors du site, résumons…

    Précisons d’emblée que N’Daye est loin du champ exploratoire que nous défendons sur LIBR-CRITIQUE et que jamais évidemment nous n’avons défendu le ministre en question pour lui-même.
    Pour le reste, prenons un peu de hauteur : il ne s’agit pas de tomber dans l’arène comme dans la fosse des idées reçues… Au reste, les actuelles idées reçues ne vont pas dans le sens de l’intelligence critique…

    Qui peut aujourd’hui raisonnablement nier la dérive actuelle du pouvoir ? qui peut encore ne pas juger grotesque une intervention peu ragoutante qui en dit long sur la conception UMPiste du pouvoir ?…
    Au reste, la demande de ce député est des plus révélatrices en ces temps de régression intellectuelle et sociale…

    Enfin, notre position n’est pas DANS l’opposition politique, mais EN opposition à toute dérive politique, à toute puissance mollaire – qu’elle s’exerce au sein du champ politique, économique, intellectuel…

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