[Texte] Philippe Boisnard, La cagoule (travail en cours 1)

[Texte] Philippe Boisnard, La cagoule (travail en cours 1)

janvier 15, 2020
in Category: créations, UNE
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[Texte] Philippe Boisnard, La cagoule (travail en cours 1)

C’est parce que tu portes une cagoule que tu as perdu ton humanité ?
Ton visage voilé te permet-il de taper tout autre visage homme ou femme qui n’est pas voilé ? Demanda-t-il.
Parce que ton corps n’est plus un corps mais la prothèse d’une idée de l’autorité, en est-il moins homme ou animal que les autres ?
Tes prothèses de protection et de violence font-elles de toi une arme et une carapace sans visage ? Demanda-t-il encore.
C’est parce que tu es caché dans l’idée cagoulée de la prothèse d’une idée que tu as perdu toute sensibilité ?
L’idée est-elle à ce point séparée du corps que tu ne puisses ressentir le frisson de ton corps que dans la violence de l’idée sur les autres corps ? Rajouta-t-il face à l’ombre noire de cet être sans corps le tenant allongé sur le sol.
L’autorité de l’idée d’être sans corps te fait-elle à ce point jouir que tu ne puisses être que violence sur tout autre corps, homme ou animal, qui se présente à toi sans cagoule, le visage dévoilé contrairement à toi ?
Ta cagoule est-elle le voile occultant toute ton humanité dans l’anonymat numéroté de la violence de l’idée ? Réussit-il encore à questionner tandis qu’il se faisait stranguler sans ménagement par une deuxième ombre noire.
Mais il n’avait pas compris que les ombres n’avaient pas d’oreille. Que les ombres n’avaient pas de corps mais n’étaient que des prothèses aveugles de l’idée de l’autorité .
Il n’avait pas compris que sans visage, dédouané de son humanité ces corps-la n’étaient plus des hommes mais des mécaniques sans visages.
En 1925, Eisenstein imaginant cinématographiquement la violence de la répression a pensé la disparition des visages des militaires tsaristes. Il n’avait pas pensé encore qu’il aurait pu leur mettre une cagoule.
En 2018-2020, le film documentaire continu des manifestations filmés en temps réel par les milliers de caméra des manifestants, rendent hommage à l’intuition cinématographique d’Eisenstein en mettant en lumière que l’idée d’autorité masque son visage d’humanité pour exercer sa violence.

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rédaction

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