[livre] Antoine Boute, Cavales

[livre] Antoine Boute, Cavales

novembre 20, 2006
in Category: Livres reçus, UNE
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Antoine Boute, Cavales, éditions MIX, 220 p., ISBN : 2-914722-42-7, prix 13 €.
[site de MIX].
4ème de couverture :
Pourquoi regarder la télé quand on peut se faire cavaler la cervelle à la dégénérescence des étangs.

Premières impressions :
boute.jpgEn quelques livres, Antoine Boute a su constituer un univers particulier, qui loin de certaines tentatives phénoménologiques actuelles dans la poésie, réussit à concilier tout à la fois une réflexion philosophique réelle, et un détachement de celle-ci dans la constitution d’un cosmos en délabrement où le sujet humain, narrateur ou Ariane ou Valéria ou Anita ou … constituent des trajets au coeur du pourrissement de chaque plan qui le constitue. L’écriture d’Antoine Boute, très rythmée, très imagée, descriptive, pourtant ne sacrifie pas la réflexivité de la langue sur elle-même. C’est ainsi que tout en suivant le fil des fragments qui construisent la réalité qui est traversée, réalité très matérielle, forêts, prairies, nature moléculaire faite de ronces et insistante tout au long de ce livre, nous rencontrons une langue qui joue sur les régimes de flux. Phrases longues sans ponctuation, phases courtes, langue accidentée qui s’abîme dans sa propre énonciation, et qui renvoie aux tentatives signées Ariane Bart : pseudo-présence virtuelle constituée je pense de plus en plusu du croisement entre plusieurs écrivains [Lucille Calmel, Antoine Boute et certainement d’autres] :
« oui l es oui n o r n nos f aim s roulent t très l sè ches n lr f aims nos s f r n faims r oulent t et t ch la gigue l dansent la gigue dansent la gigue là a i et nos cercles frais lfonderies se mêlent i é où aux r i a r ronces s y e mêlent de ronces se mêlent aux ronces n u o s lce rc les frais o nos cer cles pf onderies s y pq y mêlent aux ronces a s y mêlent aux ronces »
L’univers crâne que développe Boute « regarde la dégradation », s’applique à montrer un rapport de violence aux éléments et aux êtres, où le personnage d’Ariane est central : corps sexué, en transformation dans le cours même de la transformation de l’univers.
L’ensemble se constitue comme il l’écrit lui-même, tel « un programme d’enterrement », enterrement des illusions, enterrement des relations humaines policées. Ici on retrouve la violence humaine des Garçons sauvages de Burroughs.
C’est à cette lumière que se découvre le détournement de l’ontologie indiquée en 4ème de couverture : résolument matériel et biologique, contre toute forme de transcendance spiritualiste, Antoine Boute développe un univers qui se bouleverse à travers des rapports de forces physiques, où l’être humain-viande s’inscrit en lutte contre et pour la dégénérescence. [PB]
[voir la performance pour Lire en fête]

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rédaction

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