[Livre] Raymond Federman, Les Carcasses

[Livre] Raymond Federman, Les Carcasses

janvier 6, 2007
in Category: Livres reçus, UNE
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Raymond Federman, Les carcasses, éditions Librairie Olympique, 35.p. ISBN : 2-9527604-1-1, 6 €
[site de la librairie]
federman161.jpg 4ème de couverture :
« Dans un moment de réflexion j’ai levé les yeux là-haut sur les housses du ciel puis sur la splendide vue devant moi — incroyable — et j’ai pensé — quand tu mourras tout cela s’éteindra — plus rien à voir — nothing more — juste le noir — ça sera comme si tu plongeais dans un grand trou noir — la tête la première fendra l’air — »

Premières impressions :
Les carcasses ne parlentt pas de voiture. Mais ce livre est celui d’une parole assez intime sur la mort, mais parole qui conserve bien entendu l’humour propre à Raymond Federman. Les carcasses est ainsi une sorte de rêverie, dénuée de toute prétention, de toute croyance (« je ne vais pas tomber dans la grande connerie méta-pata-physique — non — pas de tour de magie »), qui imagine ce que pourrait être le devenir de la carcasse à la mort. « Les carcasses — les voilà — toutes entassées les unes sur les autres comme de vieilles peaux vides — et tu y es maintenant sur le tas ». Et qu’est-ce qui se passe une fois que l’on est sur le tas des carcasses ? Federman, nous entraine dans un récit très drôle, où les transmutations se succèdent, mouche, fleur, lion, radis, artichaut, arbre ou encore écrivain.
Les carcasses est un bref texte, mais au rythme bien soutenu, à la langue vivante et joyeuse car directe, on entend même Federman lire quand on connaît sa voix.
En bref c’est un petit livre à découvrir, et qui montre en quel sens le travail d’un petit éditeur-libraire a toute son importance./PB/

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rédaction

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1 comment

  1. Marie Delvigne et Raymond Federman

    PETITE CONVERSATION COURRIERLESQUE AVEC FEDERMAN A PROPOS DES CARCASSES
    >Il est très beau cet ouvrage de la librairie Olympique, je trouve que Brussac a eu là, une excellente initiative et le livre, en tant qu’objet est beau, la mise en page est soignée – la qualité du papier..
    Fed = Oui, il faudra le remercier, c’est vrai qu’il est beau, cet objet-livre – tu as raison – c’est très important et je me suis fait la même réflexion quand je l’ai reçu – et j’ai beaucoup de tendresse pour ce livre et pour Jean-Paul qui a fait que je suis venu à Demandez l’impossible en 2005 à Bordeaux, tu te souviens, tu es venue aussi.

    > Oui, bien sûr, je me souviens. Jean-Paul est un très grand amoureux des livres et il apprécie beaucoup ton œuvre et il a permis que l’on te RE-connaisse, c’est vrai. Dis, Federman, j’ai une question à propos des carcasses…Personnellement, les carcasses ça m’a fait penser à deux choses
    > Les camps évidemment
    Fed =Les camps non – mais sans doute que toute ma vie les camps sont restés la derrière tout ce que j’écris –

    Je crois plutôt que c’est cette obsession que j’ai avec la mort même si je suis immortel — ou disons plutôt cette peur du noir – de l’obscurité

    > Le motif de la file d’attente est repris aussi La Flèche du Temps….Le vieil homme attend d’être déporté dans une autre galaxie et …

    Fed =Oui c’est vrai que dans la flèche et dans d’autre textes aussi on fait la queue – il faut relire à la queue à la queue leu leu …avec attention.

    >Pourquoi, comment as-tu écrit ce texte des carcasses que j’aime beaucoup, plein d’humour et qui nous oblige, en tant que lecteur à ouvrir notre imaginaire, le champ des possibilités = Cher lecteur- sur cette page blanche vous pouvez inscrire ce que vous aimeriez devenir quand vous deviendrez une carcasse et que vous serez transmuté p.25 = bon, moi, je serais transmutée en quoi ? L’humour, qui nous permet d’approcher des questions délicates, sensibles…

    Fed =Je sais pas pourquoi je l’ai écrit – mais je regardais la belle vue de la fenêtre de mon bureau et je me suis simplement dit >quand tu meurs tout cela s’éteint

    Tu me fais penser à

    ou plutôt ceci =

    C’est vrai que des tas de gens qui tentent des essais veulent absolument que je sois un écrivain de la shoah – finalement tu as raison — de me fourrer là-dedans de façon systématique- c’est un déplacement dans un autre contexte que celui où je suis et où je travaille – c’est en fait une déportation

    Note ça dans le livre …et place ce mail sur le site de Philippe Boisnard, il a l’air bien ce petit. Faudra que tu me le présentes. Il pourrait aussi parler du Retour au Fumier. Ou alors tu pourrais le faire même si t’es un peu débordée en ce moment > ce serait sympa pour Al Dante.

    >Ok, je note pour notre livre, bon, j’envoie à Philippe, je transmute ton message.

    [ Note = Notre livre est un entretien à venir (bientôt, en septembre si tout va bien, on croise les doigts etc) où Marie questionne Federman et réfléchis avec lui sur certains points de sa vie et de son œuvre : à voir, la question du devoir de mémoire en oeuvre et du rapport à la judéité etc]

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