[Livre] Comment Faire disparaître la terre ? Emmanuelle Pireyre

[Livre] Comment Faire disparaître la terre ? Emmanuelle Pireyre

janvier 4, 2006
in Category: Livres reçus
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Comment faire disparaître la terre ?
Emmanuelle Pireyre
Editions SEUIL, 234 pages , ISBN : 2-02-081987-2, 18€

4ème de couverture :
Parmi les personnages de Balzac figurait la femme de 30 ans, créature accablée, dont le rôle était des plus difficiles à porter. L’auteur, ayant passé la trentaine, s’aperçoit que tout va bien et décide de mettre à jour cette notion en redéfinissant une femme de 30 ans à l’enthousiasme neuf pour l’existence matérielle comme pour l’étude métaphysique.

Comment faire disparaître la terre ? est un livre qui pose des questions contemporaines (comment s’évader si on est prisonnier ? Quels sont les critères pour l’achat d’un pull ? pourquoi boire autant de verres d’eau et si peu de verres de vin ? comment s’orienter dans un lotissmeent de banlieue ?) et y répond en compulsant les documents disponibles, du site internet à la biographie litttéraire ou au feuilleton télé.

Ce texte hybride, poétique, philosophique et déjanté est une tentative sérieuse et désastreuse de la littérature pour être aussi un manuel pratique.

Emmanuelle Pireyre est née en 1969. Elle a publié deux livres aux éditions Maurice Nadeau : Congélations et décongélations et autres traitements appliqués aux circonstances (2000) et Mes vêtements ne sont pas des draps de lit (2001)

Premières impressions :
L’écriture d’Emmanuelle Pireyre, par sa clarté, parvient à créer, comme ce fut le cas avec ses précédents livres, des décalages constants par rapport aux situations classiques, ou à l’appréhension conventionnelle que l’on pourrait en avoir (ex : pp.89-97, sur Hamlet qui devient le prisme socio-psychologique d’une étude de la tristesse en Europe).Par un travail de notules (Enquêtes + définitions + circonstances + fiches + récapitulatifs), elle élabore lentement la réalité où se trouve immergé cette femme de 30 ans. Sans jamais quitter l’écart ironique, ou cynique, décalé, en fait, elle dépasse la simple ego-fiction, pour construire un reflet, parfois absurde, des clichés qui hantent la conscience (« un vrai génie ne s’habille pas en sportswear »). On retrouve en ce sens ce qui fait une partie de la littérature contemporaine actuelle : un formalisme ludique qui se réapproprie des logiques de présentations extra-littéraires, une langue qui a évacué les recherches de la modernité pour se constituer dans une sorte d’immédiate et de spontanée clarté (cf. Nathalie Quintane, Véronique Pittolo). Ce qui est remarquable c’est que cette voie est surtout explorée par des femmes, et que toute semble travailler sur le quotidien, sa matérialité anodine, ses représentations. Est-ce que delà on pourrait prétendre y voir une constante ? Enquête à poursuivre…

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rédaction

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