Avant de revenir dans notre Carnet de libr-critique sur la polémique autour de Richard Millet – qui va prendre une autre tournure demain avec la parution dans Le Monde d’un texte très libre et très critique d’Annie Ernaux, soutenue par bon nombre d’écrivains – et de présenter quelques livres majeurs (Novarina, La Quatrième Personne du singulier ; François Bon, Autobiographie des objets ; Éric Chevillard, L’Auteur et moi ; Thierry Beinstingel, Ils désertent ; le numéro 1 d’Attaques…), pleins feux sur ActOral 12 et sur le dernier récit de Jérôme Bertin qui paraît en fin de semaine (Le Patient, Al dante).
UNE : ActOral 12
Festival ActOral 12 à Marseille, du 25 septembre au 13 octobre 2012 ; plus de renseignements : ici.
"Pendant trois semaines, écrivains, metteurs en scène, chorégraphes, poètes, plasticiens, performeurs, musiciens, philosophes, avec la complicité d’un grand nombre de structures culturelles de la ville, vont vous offrir un panorama de la création française et internationale. Au moment où la rentrée littéraire bat son plein, actoral aiguise la curiosité autour des écritures contemporaines, les interrogeant dans tous les domaines artistiques avec la complicité de Thomas Clerc, parrain de cette édition.
Cette année nous nous réjouissons particulièrement de l’exposition que nous réalisons avec le [mac] Marseille. Elle est consacrée à Edouard Levé, plasticien, performeur et écrivain, artiste disparu en 2007 dont l’œuvre possède une étonnante contemporanéité.
2012… Une année particulière, au milieu d’une crise qui n’en finit plus de tyranniser l’Europe… Que faut-il voir ou entendre aujourd’hui dans ce qui sonne chaque jour le tocsin des politiques publiques en faveur des citoyens, de l’art, de l’éducation…? Nous nous garderons bien de poser cette question aux écrivains et aux artistes que nous invitons. Mais nous ne nous empêcherons pas d’essayer de comprendre les engagements sans concession qu’ils mettent en œuvre pour nous interroger, nous donner à rêver afin de mieux saisir notre désir d’être au monde et notre nécessité d’être plus humains" (Hubert Colas et Caroline Marcilhac).
Calendrier : Julien Blaine le 26 septembre, Sandra Moussempès et Antoine Boute le 27, Jérôme Bertin le 3 octobre ; Leslie Kaplan, Pierre Alféri, Anne-James Chaton et Andy Moore le 8, Christian Prigent le 10…
Paraît cette semaine chez Al dante : Jérôme Bertin, Le Patient
Jérôme Bertin, Le Patient, Al dante, en librairie le 14 septembre 2012, 64 pages, 12 €, ISBN : 978-2-84761-812-9.
Présentation éditoriale. Un roman qui nous entraîne dans une visite hallucinée et hystérique de l’institution psychiatrique. Le patient est un roman picaresque d’un genre nouveau écrit dans un style cru qui n’est pas sans évoquer Bukowski, Céline et Artaud.
Le récit d’une humanité blessée, qui s’apparente à une arène de freaks dès lors qu’elle est livrée marchandise défectueuse au bon soin de l’asile.
Le patient décrit, grinçant, une galerie de portraits de gueules cassées et, dans une autopsie critique et cinglante, révèle une mécanique qui s’apparente à du grand guignol et transforme une narration de la désespérance en burlesque noir.
Jérôme Bertin, dans une langue crue, sans affèterie stylistique, est un écrivain qui nous secoue, nous prend au corps, et remet en question certaines habitudes de lecture qui nous font pencher parfois du côté des bibelots littéraires.