[News] News du dimanche

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mars 24, 2013
in Category: Livres reçus, News, UNE
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En ces temps de mondialisation financière où plus que jamais il nous appartient d’être libres et critiques, et de passer à l’action, Libr-critique n’a pas l’esprit-de-salon et ne profite pas du printemps pour célébrer/décérébrer…
Libr-critique vous invite plutôt à rencontrer à Paris Georges Didi-Hüberman ("Peuples en larmes, peuples en armes", lundi 25, 18H, INHA) et Jean-Charles Massera (Paris XIII, mardi 26, 12H) ; à découvrir nos livres reçus (Oskar PASTIOR, Poèmepoèmes, nouvelle traduction ; Fred GRIOT, Book 0 ; Hazem el Moukaddem, Panorama des Groupes Révolutionnaires armés français). /FT/

Livres reçus

► Oskar PASTIOR, Poèmepoèmes, traduction et postface d’Alain Jadot, préface de Christian Prigent, éditions Nous, 2013, 112 pages, 14 €, ISBN : 978-2-913549-83-8.

Présentation éditoriale. Poèmes au conditionnel, les Poèmepoèmes fondent une métapoésie radicale et dérisoire, conforme au programme du titre : poèmes sur le poème, poèmes du poème, le nec plus ultra d’une poésie drôlement « conceptuelle ». La poésie d’Oskar Pastior est d’une radicalité intraitable et ses opérations de langue d’une subtilité vertigineuse. Tout son style est dans le raffinement à la fois méticuleux et sauvage d’une mise en jeu des langues qui nous assujettissent.

Extrait : " le poème-dialecte se nourrit de racines de langue de rossignols et de cuisses de grenouilles mais il aime tellement les monts-usambara qu’il en a honte d’autre part on ne doit pas croiser un poème-dialecte sans le saluer de ma part une fois un ventriloque l’avait kidnappé et voulait le faire parler derrière un mur blanc en galles du sud sans rien avoir en contrepartie mais maintenant on peut écrire ce qu’on veut "

♦ Vous attendent le "poème-de-poche", le "poème-à-retenir", le "poème-bande-magnétique", le "poème-transparent", le "poème-génération", le "poème-femme-au-foyer", le "poème-soustraction"… le "pop-science-poème", le "poème-ascenseur", le "poème-interview"… Christian Prigent a raison de préciser que ces textes saturés hésitent "entre la recette de fabrication absurde et l’auto-commentaire parodique".

► Fred GRIOT, Book 0, éditions du Dernier Télégramme, 2013, 112 pages, 13 €, ISBN : 978-2-917136-64-5.

Présentation éditoriale. Fred Griot interroge la langue (la lang comme il dit ou comme il l’écrit) dans son épuisement tant que dans le rapport à l’autre et à notre environnement immédiat qu’elle implique. Langue de l’intérieur et aussi langue du dehors. La langue qui fait le corps qui va au contact, à la rencontre et qui peut aussi signifier la distance, l’impossibilité de réinvestir en permanence le corps dans cette lutte pour son existence. Fred Griot sait aussi s’arrêter pour être dans la contemplation de ce qui l’entoure c’est-à-dire être avec ce qui l’entoure. Il nous dit cela avec le seul point pour ponctuation dans un rythme secouant la syntaxe qui peut permettre au cœur de battre plus vite.

♦ Une fois l’entrée passée ("manger de lang"), les six autres amuse-bouche sont plus inédits, vous entraînant à la chasse au fuck et dans de subtiles conséquences Tarkos

► Hazem el MOUKADDEM, Panorama des groupes révolutionnaires armés français de 1968 à 2000, Al dante, mars 2013, 376 pages, 17 €, ISBN : 978-2-84761-801-3.

Présentation éditoriale. La France semble atteinte d’un étrange syndrome, qui fait que ses frontières semblent la protéger de tous les maux. Il en a été ainsi du nuage radioactif de Tchernobyl, qui a survolé tous les pays voisins, mais qui a eu le bon goût de contourner l’hexagone. De même la crise qui touche nos amis grecs, italiens, espagnols, anglais… nous épargne étrangement, malgré quelques remous ici et là – mais on sait que nos chômeurs sont des fainéants, nos ouvriers de mauvais coucheurs, nos amis étrangers et roms des égoïstes qui n‘ont aucune reconnaissance pour les gouvernants, et nos taulards des gens de mauvaise fois.
Ainsi, d’après ce qu’on nous dit, pendant les « années de plomb », si des mouvements révolutionnaires armés se sont propagés en Allemagne, en Italie et un peu partout en Europe, il n’y aurait rien eu de particulier en France. Enfin rien de réellement notable. Même pas de quoi en écrire l’histoire. Dixit les July, Glucksmann, Castro, BHL, et tant d’autres, aujourd’hui occupant des postes de pouvoir dans la presse, la culture, la politique que l’économie…
Toutes les politiques institutionnelles de ce pays semblent fonctionner désormais avec, comme base affirmée, la négation du mouvement armé. Une des tâches de l’antiterrorisme est d’ailleurs de fabriquer de l’unanimité autour de la dépolitisation et de la criminalisation des résistances du mouvement révolutionnaire.
Et force est de constater qu’en France, l’extrême gauche, pour l’essentiel, a participé à ce large consensus.
Alors quoi, renégats, repentis ou simplement amnésiques ?
Pourtant, si nous nous bornons à comparer le nombre d’attentats entre 1968 et 1976 en Italie et en Allemagne – désignés pour être le creuset de la lutte armée européenne – avec ceux perpétrés pendant la même période en France, nous sommes en droit de remettre en question cette négation : on constate en effet que, durant ces huit années, trois fois plus d’actions politiques violentes sont commises sur ce territoire que dans les deux autres pays réunis… Alors qu’en est-il vraiment ?
Ce livre propose une chronologie commentée des mouvements révolutionnaires armés français de 1968 à 2000 et retrace une histoire qui, de la Gauche Prolétarienne à Action Directe en passant par les Groupes d’Action Révolutionnaire Internationaliste, les Brigades Internationales, les Noyaux Armés pour l’Autonomie Populaire et la guérilla diffuse du mouvement autonome, est lisible et a sa logique.
Ce panorama du mouvement armé en France, loin de vouloir clore le débat, cherche au contraire à l’ouvrir en rompant avec les vulgates et les critiques préfabriquées de la psalmodie anti-terroriste, qu’elles soient prononcées par les historiens, les journalistes ou certains militants eux-mêmes.

♦ Voici encore un volume exclusif que nous devons à Laurent Cauwet/Al dante ! Présentations, iconographie, chronologies, documentation, entretiens inédits constituent une exceptionnelle somme à mi-chemin entre Histoire et livre engagé qui vous fera oublier notre temps de pensée molle et de médiocrité. La palme revient au chapitre consacré à Action Directe (130 pages pour couvrir la période allant de 1978 à 1988 – avec des interventions récentes de Jean-Marc Rouillan).

Libr-événements

► Soutenez le projet en cours de Florette EYMENIER : le burn-out dans le monde du travail !

Peuples en larmes, peuples en armes : séminaire de Georges Didi-Hübermann

Lundi de 18 h à 20 h (auditorium, INHA, 2 rue Vivienne 75002 Paris), les 19 novembre, 3 et 17 décembre 2012, 14 et 21 janvier, 4 et 18 février, 25 mars, 15 avril et 3 et 17 juin 2013. La séance du 19 novembre débutera à 18 h 30

" Nous reviendrons, cette année, sur une enquête commencée — puis interrompue par des questions d’ordre épistémologiques — sur l’iconographie de la lamentation dans les contextes de la modernité, depuis les Désastres de Goya jusqu’à certaines œuvres contemporaines. Nous nous interrogerons d’abord sur le statut des émotions dans la réception des images aujourd’hui, en particulier à travers la critique qu’en fait Roland Barthes dans les Mythologies, puis dans Le Troisième Sens. Nous nous pencherons sur la fameuse analyse barthésienne d’une séquence de lamentation, dans Le Cuirassé Potemkine de S. M. Eisenstein, puis nous tenterons d’y répondre en empruntant au cinéaste lui-même les paradigmes théoriques d’une approche dialectique de la lamentation. Nous ferons suivre cet exemple princeps d’autres études de cas tirés d’œuvres contemporaines."

Mardi 26 mars, Université de Paris XIII, La chaufferie, 12H-14H : vous attendent performance et clips de Jean-Charles MASSERA, passé maître dans l’art de subvertir les discours dominants.

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rédaction

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