[Livre] Eric Houser, Hello Ernest, par Emmanuèle Jawad

[Livre] Eric Houser, Hello Ernest, par Emmanuèle Jawad

octobre 19, 2013
in Category: Livres reçus, UNE
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[Livre] Eric Houser, Hello Ernest, par Emmanuèle Jawad

On lira avec intérêt cet impressionnant recueil de textes divers.

Eric Houser, Hello Ernest, éditions Les petits matins, coll. « Les grands soirs », octobre 2013, 253 pages, 12 €, ISBN : 978-2-36383-6.

 

Hello Ernest d’Eric Houser rassemble différentes publications, un choix de ses travaux – parus entre 2000 et 2012 – répartis dans le livre en trois sections permettant une approche transversale et éminemment riche de son travail d’écriture et ce, dans le domaine poétique mais également critique (articles à teneur psychanalytique notamment).

Cet ensemble s’apparente à une mise en lumière de la diversité de ses écrits en même temps qu’il décline, décompose scrupuleusement par l’importance des textes collectés, les différents modes d’écriture poétique.

 

Le travail d’écriture d’Eric Houser multiplie les expériences sur la langue et la composition graphique introduisant à chacun des textes un nouveau traitement, de nouvelles formes (blocs de textes, récits, quatrains, suites de propositions, courts énoncés…). Les propositions s’effectuent par glissements de mots répercutés d’une phrase sur l’autre, réitérés, en boucle, dans une abondance de signes graphiques (soulignements usage de crochets, guillemets, tirets, signes mathématiques, =, +, différentes polices, caractère gras), propositions avec glissements des significations et glissements homophoniques introduisant de légers décalages, suite d’arguments, listes et travail de recherche dans l’élaboration de la liste (liste d’objets, de couleurs, de notions, mots-clés dont la première lettre suit l’ordre alphabétique, mots barrés, jeux sur les sons). Les douze petits récits qui occupent une importante séquence du livre agencent des petits blocs de texte souvent non liés marquant des effets de ruptures (sémantiques et formelles), des amorces de récits, segments de phrases, extraits, avec interjections, composant ainsi un assemblage hybride d’éléments introduisant ce qui semble parfois des coupes de dialogues, bribes de récits, sursauts de l’actualité et de l’histoire pouvant à l’occasion emprunter un vocabulaire juridique (le roi Ptolémée, la vache folle, un réquisitoire…). Dans un saisissant et superbe texte Patch !, les phrases dans une apparente discontinuité (avec intrusion d’une lettre en capitale à la fin de certains mots) convergent vers la thématique de la langue, du récit, de l’écriture elle-même et de la poésie. Le travail de montage usant de l’imbrication des différents temps de conjugaison, déploie ainsi des structures d’expérimentation agencées sur l’espace de la page, réduction des énoncés jusqu’à l’occupation seule de l’espace inférieur et supérieur de la page avec condensation des fragments ou strophes, blocs textuels occupant largement l’espace maintenant un dialogue avec des œuvres littéraires (références à Anne Portugal, Stacy Dories…). Des textes en version bilingue complètent l’ensemble proposé. Un choix d’articles sur l’art contemporain et sous l’angle de la psychanalyse lacanienne clôture cet ensemble dense mettant en évidence, dans d’autres approches, le traitement du corps et le rapport à la langue.

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rédaction

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