OUSTE n°15 – conspiration 2007, ed. Féroce Marquise/Dernier Télégramme, 100 p. ISBN: 978-2-917136-03-4, 10 €.
Présentation :
Ce numéro de Ouste est pour plusieurs raisons remarquables : tout d’abord, Féroce Marquise, l’association d’Hervé Brunaux a travaillé avec Le Dernier Télégramme, dont nous avons présenté sur libr-critique plusieurs titres, dont l’excellent Cargo Culte d’Emmanuel Rabu. Ce partenariat entre deux associations proches régionalement (Limoges et Périgueux) montre une dynamique dont nous nous réjouissons, et se propose aussi certainement comme une possibilité de mobilisation de moyens plus efficaces pour défendre la poésie contemporaine. La revue est donc co-éditée entre ces deux associations, et adopte un nouveau format, plus petit, compact, léger, comme un petit livre de poche à emporter avec soi. La couverture glacée offre un beau collage de Villeglé, et au dos l’affiche de Expoésie réalisée par Combas.
Ce numéro est aussi étonnant de par le nombre d’auteurs qu’il rassemble : 68 ! Il a quelque chose de l’ordre de l’anthologie, et en même temps il y échappe, par son caractère plus léger, plus dynamique. Parmi ces 68 auteurs, on retrouvera de nombreux écrivains invités au festival Expoésie comme Charles Pennequin, Julien Blaine, Antoine Boute, Edith Azam, Olivier Cadiot, Alain Veinstein, Katalin Molnar, ainsi que des poètes et performeurs confirmés et reconnus comme Démosthène Agrafiotis, Nicola Frangione, Esther Ferrer, Jean-Luc Parant, Fernando Aguiar, Elvira Santamaria, Georges Hassoméris, Clemente Padin, Michel Giroud. Cette génération côtoient des écrivains plus jeunes comme Philippe Boisnard, Franck Doyen, Pierre Escot, Laurence Denimal, Laurent Albarracin, Marie Delvigne, ainsi que nouveaux noms, Julien Lereusteux, Rorik Dupuis, Stéphane Riegel, dont on découvre les travaux … La revue est constituée essentiellement de textes trés courts, une à deux pages, tous les textes ne font pas corps, leur qualité est assez inégale, certains auteurs comme Adeline Baldachino, Joana Mico, Guillaume Vivier, ou Amandine Marembert dénotent même un peu, mais l’ensemble reste de bonne facture, ce qui n’était pas a priori un pari évident au vue du nombre de contributions et de leur taille.
Ce qui est intéressant, c’est de voir comment certains travaux se répondent entre eux, les recherches de poètes (Fernando Aguiar, Alain Robinet, Clemente Padin, Bartolomé Ferrando, thierry Thillier, Lucien Suel…) faisant écho à celles de plus jeunes (Hervé Brunaux, Emmanuelle Lauer, Quentin Perrochon,…) pour tisser des résonnances inter-générationnelles, notamment parmi les nombreux travaux visuels, de poésie concrète, de collages et autres fac-similé. On retiendra entre autres l’énergie folle du texte d’Antoine Boute, le trés beau texte d’amour de Kristell Loquet, les exclamations phonétiques de Katalin Molnar, la PTT (la Poésie Totalement Totale) de Michel Giroud, le nouveau travail de Laurence Denimal, qui poursuit la description de son quotidien, codifié comme dans son Joubor, mais de façon plus narrative et plus lisible, ce qui donne une sorte de journal intime tout à fait étonnant dans l’écriture, et trés intéressant.
>Ouste, par sa sortie, est un écho papier et annonce le festival Expoésie, dont nous annonçons dès à présent, qu’il sera en partie retransmis sur internet par nos soins. Cette retransmission en quasi direct aura lieu sur Libr-critique.com, sur Vlog-trotter.org et via iTunes, pourra être suivi en videopodcast sur les iPod.
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