[News] News du dimanche

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janvier 19, 2014
in Category: Livres reçus, News, UNE
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[News] News du dimanche

Sur LC, nous ne parlons pas de "rentrée de janvier", tant il est vrai que, comme le rappelle Éric Chevillard dans son dernier livre, Le Désordre Azerty (Minuit, 15 janvier 2014) : aujourd’hui les "écrivains sont rentrés. Dans le rang"…
Nous saluerons simplement les deux derniers livres de Jérôme Bertin, qui viennent de paraître chez Al dante (Livres à la UNE), et vous inviterons à nos Libr-événements (Ultra-volte #3 à DATABAZ, lecture d’Yves di Manno et de Sandra Moussempès, Kraums Notho, revue Syncope).

Livres à la UNE /FT/

► Jérôme Bertin, Première ligne. 105 mesures pour une guerre, Al dante, 40 pages, 7 €, ISBN : 978-2-84761-779-5.

Présentation éditoriale. Écrivain de l’extrême, Jérôme Bertin nous emmène dans l’à-vif du présent. Chacun de ses livres est le reflet d’un conflit : de l’impossibilité de mener à bien son métier de vivre parce que trop en but avec la brutalité de ce monde. Il est en cela proche de ce qu’écrit jean Genet, lorsque que ce dernier oppose la violence à la brutalité : la violence étant inhérente à toute pulsion de vie (l’enfantement, le rire, la joie, la révolte, les guerres de libératon…), tandis que la brutalité est dispensée sans compter par ceux qui ont pour but de brider ces pulsions de vie.
Première ligne, dense, court (40 pages), écrit en salves serrées, (105 phrases nées d’une pulsion de vie bridée) est un véritable manifeste poétique, où toutes les propositions sont autant d’éclats lancés contre la brutalité de toutes les formes de pouvoir.

Premières impressions. Voici une singulière suite d’apocalypses, écrite dans une langue-uppercut qui privilégie les télescopages des signifiés comme des signifiants. Deux exemples, avant de passer cette semaine le relais à Sylvain Courtoux : "Festin de terre. Assis sur le lit la tête entre les mains. Cracher le poème et du sang. Du sens interdit. La tête cogne contre le carrelage" (p. 15) ; "Anus, l’origine du monde. Plus de débats mais des combats. Des décombres des cobras. À la place de la langue, uppercut. Un sein vert expression. Tu vois le sang araignée sur le sol" (p. 18).

► Jérôme Bertin, Le Projet Wolfli, Al dante, 15 janvier 2014, 64 pages, 10 €, ISBN : 978-2-84761-780-1.

Présentation éditoriale. Le projet Wolfli est le récit sans concession d’un univers qui vit au rythme d’une guérilla extrême, où se confrontent des groupuscules d’horizons différents : des pires milices fascistes aux factions utopistes pour qui la guerre ne peut être gagnée que par la mort. Ici les corps sont des marchandises, chair à canon où chair à plaisir, corps qui se nourrissent et se détruisent par les armes ou dans les partouzes.
Entre Guyotat et Céline, ce roman participe au renouveau de la science-fiction.

Note de lecture

Devant les inanes palabres des popolitiques,
le spitoyable défilé des automates médiatiques,
les crimes capitalistes en bande organisée,
les orgies consuméristes des bouffeurs de pop corn,
la fanfaronne parade des homoncules affairés, des homo-economicus attachés à leur case,
les cris orgasmiques des phynanciers rivés à leurs bibelots d’inanité numérique,
ça ne vous est jamais arrivé de sentir monter en vous un magma rabique, un déluge de feu, un flux nitroglycériné ?

Une "journée à haut risque", entre 2023 et 2033 : "révolte dans Paris intra-muros / Funérailles du premier ministre assassiné / Le temps sera rouge" (p. 20)…

D’Egon, figure apocalyptique, à l’agôn. En cet immonde XXIe siècle, voici l’état des forces antagoniques : d’un côté, l’armée du Louvre, les légions Wolfli et Artaud ; de l’autre, l’infâme boboserie, les démocradingues, le "consommateur en lutte de crasse", le starwriter (l’écrivain spectacularisé) – "l’ennemi [qui] écrit sa prostatite, son divorce, son viol" -, le "démon capitaliste" – "cette blonde pulpeuse au vagin dévoreur de chibres"… Pas de quartiers, nul innocent ("L’innocent est un concept capitaliste réactionnaire") : fuck d’artifice final ! "Massacrez les idoles" ! "Le grand incendie comme œuvre ultime"… Rêvolution : "Debout les damnés de la terre. Ils vivent à ne pas douter leurs derniers instants. La culture d’état pue la mort. Les derniers penseurs sont enfermés dans la misère. Les éditeurs, les producteurs, travaillent par leur censure et leurs choix commerciaux à la désintégration du pensé debout" (p. 49).

De l’esthétisme radical (de Bosch à Artaud, en passant par les expressionnistes) à l’éréthisme de la violence : Jérôme Bertin met littéralement en œuvre"le rêve de Bukowski" et de tous les artistes rebelles. Eros et Thanatos, dans une fascinante écriture spasmée qui s’inscrit en droite ligne de Guyotat et de Desportes – sans toutefois en avoir encore le rythme, la portée et la tension.

 

Libr-événements

ULTRA-VOLTE #3 // CONCERT / musique électronique et bruitiste SUPERNOVA (Belgique) // Oscar Martin (Espagne) // Constanza Piña (Chili) le vendredi 24 janvier à DATABAZ (100, rue du Gond à Angoulême), le centre de Philippe Boisnard et Hortense Gauthier (entrée : 5 / 7 euros).

SUPERNOVA, duo composé de Philippe Franck et Gauthier Keyaerts
Le projet Supernova a été initié depuis Bruxelles fin 2011 par Philippe Franck (alias Paradise Now – chant, guitare, objets) et Gauthier Keyaerts (alias The Aktivist, Very Mash’ta, plusieurs albums sur les labels Sub Rosa et Transonic – traitements électro-organiques, basse, objets). Le combo évolue, au gré des rencontres, dans une galaxie audio libertaire qui fait le grand écart entre post pop/post song, poésie sonore et électro matiériste.

# Philippe Franck

Historien de l’art, concepteur et critique culturel, Philippe Franck (Belgique) est directeur de Transcultures. Il est le fondateur et directeur artistique du festival international des arts sonores City Sonic (depuis 2003) et des Transnumériques, biennale/plate-forme des cultures numériques (depuis 2005). Il a également initié le label Transonic pour les sons autres.

Il a été commissaire artistique de nombreuses autres manifestations d’arts contemporains, audio, hybrides et numériques en Europe, Amérique du Nord et Afrique du Nord. Il enseigne également les arts numériques à l’Ecole National Supérieur des Arts Visuels La Cambre et ESA Saint-Luc (Bruxelles). Depuis 2010, il est aussi responsable des musiques urbaines, des arts sonores et de la création interdisciplinaire au manège.mons.

//// http://transcultures.be/philippe-franck/

# Gauthier Keyaerts

Gauthier Keyaerts est titulaire d’un Master en information et communication de l’Université Libre de Bruxelles (ULB). Après un plus d’une décennie ponctuée de plusieurs sorties musicales sur le label Subrosa / Quatermass, et d’autres… , il devient co-fondateur du label de musique Transonic. Sous de nombreux pseudonymes (Very Mash’ta, la Aktivist, Next Baxter), il compose, joue et réalise de la musique, pour lui-même mais aussi en association à des installations (L’oeil Sampler, an-Art-Key, …) et des œuvres vidéo (notamment avec Thomas Israël) et / des créations radiophoniques (Electroniques Peintures, Composez-vous Bruxelles?) financés par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il collabore actuellement avec Christian Frisson et l’Institut NUMEDIART de l’UMONS, sur le projets MashtaCycle et Profondo Giallo, un moyen de repenser la relation entre la technologie et l’art (technologie dans l’art ?).

//// http://gauthierkeyaerts.wordpress.com/

# Oscar Martin aka NOISH~ (Espagne)

Programmeur expérimental et musicien, son travail est fondé sur la déconstruction de fields recordings , des synthèses non-conventionnelle et l’utilisation créative des erreurs techniques et informatiques. Luthier – numérique maniant Pure Data, il utilise ce langage pour développer ses propres outils non-conventionnels pour le traitement algorithmique et la composition générative en temps réel . Il se positionne quelque part entre informatique musicale , Esthétique du Bug , et Noise générative . Il tente de créer des univers sonores virtuels, des paysages sonores imaginaires qui encouragent l’écoute active et une sensibilité différente à l’égard de la perception des phénomènes sonores .
Il fonctionne sous le paradigme de l’Open source . Toutes ses expérimentations sonores sont publiées sous licences libres, par différents labels et netlabels ; ( Free Software Series, Uzusounds, Drone Records, tecnoNucleo, BRRR, etc.)

Sa musique a été présentée dans différents espaces et festivals internationaux :
MAKEART (France ) , MOOZAK ( Autriche ) , A10LAB bruit = bruit ( Royaume-Uni ) , FESTIVAL DE LA IMAGEN MANIZALES ( Colombie) , PIKSEL (Norvège ) , PDCON ( Brésil ) , VAD ( Espagne ) , LEM06 ( Espagne ) , LAC- Linux Audio Conference ( Allemagne ) , NK ( Berlin ) , DE JOUEUR (Rotterdam ) , MAUS HABITUS (Portugal) , LaLAboral – SummerLab (Asturies) , MIDE – Arteleku ( Donosti ) , Ulterior09 ( Madrid ) , Hangar ( Barcelone ) …

//// website

# Constanza Piña (Chili)

Constanza Piña est une artiste numérique et interprète de danse contemporaine.
Elle crée des œuvres dans divers domaines, y compris les nouveaux médias, de la danse, de la performance, en se concentrant dans le bricolage de synthétiseurs, les textiles électroniques et la technologie portable.
Elle a été co-directrice du laboratoire Art and Technology Chimbalab (2008-2012) et a procédé à de nombreux ateliers et conférences sur l’expérimentation électronique et la culture du D.I.Y. Elle est également membre du Sudamerica expérimental, une plateforme indépendante de partage et de collaboration pour des projets en arts électroniques.

Elle présentera Corazón de robota, un projet musical composé uniquement par des synthétiseurs et des séquenceurs fabriqués à la main à partir de différents matériaux comme les tissus, les déchets électroniques et les boîtes de chocolat analogiques. Ces appareils génèrent des fréquences différentes qui jouent au hasard, en explorant les dimensions rythmiques du bruit.

♦  http://sewingmachina.wordpress.com/

 

Lecture d’Yves di Manno et Sandra Moussempès le jeudi 13 février, 19h30 à la librairie Texture (94 avenue Jean Jaurès, 75019), dans le cadre du programme de résidence d’écrivains en Ile-de-France.

Net < KRAUMS NOTHO :

– un extrait d’une improvisation réalisée à N’a qu’un oeil (Bordeaux) il y a 1 an juste ;

-un extrait d’une perfomo(t)sonance en cours, qu’ils montent en résidence dans les locaux de la compagnie éclats à Bordeaux (http://www.eclats.net/). La sortie de résidence s’effectuera le 13 et 14 Mars 2014…

Appel revue Syncope :

Suite à son échec avec kisskissbankbank, la revue Syncope cherche encore, par tous les moyens qui lui sont accessibles (auto-édition indépendante, alors oubliez subvention etc.), un soutien au financement de sa parution.
Syncope tente encore de donner sur papier (et ils tiennent à la matérialité de ce support) la possibilité d’incarner selon la perspective qu’elle propose, mais sans grille d’analyse et au risque d’antinomies, un dialogue entre écrivains et artistes sur la place d’Eros (et comme il s’en faut : relever parfois, et souvent, sa flagrante contradiction) dans notre contemporanéité libre (libérée, comme on dit) mais si vaporeusement policée.
Voilà déjà plus d’un an que la revue sous le thème du Climax aurait dû sortir. Ils aimeraient enfin pouvoir partager ce que nous ont donné à voir, à lire ou entendre :
Alain Marc, Annabelle Guetatra, Annie Descôteaux, Antoine Brea, Bernard Barbet, Carla Demierre, Catherine James, Catherine Larré, Charles Bosersach, Christophe Manon, Christophe Marchand-Kiss, Christophe Pairoux, Damien Comment, David Besschops, Dominique Quélen, Elodie Petit, Florence Darpier, Fox Harvard, Frederic Dumond, Geoffroy Bogaert, Herve Ic, Jacques Cauda, Jans Muskee, Jean-Marc André, Laura Vazquez, Laurent Benaim, Laurent Bouckenooghe, Laurent Herrou, Maldo Nollimerg, Marc Molk, Marc Perrin, Marie-amélie Porcher, Mathieu Lefebvre, Méryl Marchetti, Michel Castaignet, Michel Hanique, Miron Zownir, Nicolas Rollet, Olivier Larivière, Panayiotis Lamprou, Patrick Varetz, Peter Franck, Reno Louchart, Ronald Ophuis, Tom de Pekin, Vincent Herlemont, Yann Legrand, Yannick Torlini

Pour les soutenir, vous pouvez envoyer vos dons ou votre pré-achat (d’une valeur de 20 euros) ici :

http://syncope.canalblog.com/

ou par chèque à l’ordre de Crimen Amoris :
Editions Crimen Amoris
75 rue du Becquerel, 4 cour Bouchery
59370 Mons-en-Baroeul

Merci de laisser un message après votre don.

 

 

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rédaction

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