En contrepoint à une actualité estivale dramatique, Emmanuèle Jawad nous offre cet extrait d’un travail en cours qui se révèle poétiquement/politiquement critique (comment la langue abstraite de la domination pourrait-elle demeurer indemne ?).
Orifice résiduel de l’obturation creux évanescent en plein
peu de porte au mur l’encoche battante migrants étirés du long
rasent rassemblés long dans la clôture où chutes on s’emmure
de six mètres plomb de ciel d’envergure l’effort plombé ciel
d’y mener embarcations légères à flottaison mal inondent
trempent côtes bleu d’oraison ciel à l’encombre
longuement tenu sombre étire les barques disloque
ligne de démarque versant double sens extérieur intérieur l’entre
frontière des lignes de front longe rallonge l’édifice mural porteur
des 37 caméras capteurs senseurs ultrasensibles thermiques
La Valla des Cebtis s’irise en fond l’hydre mural enfreint
des lignes de passage dans la repousse ouvre un mur d’équerre
plat d’angle où Ceuta soustrait Sebta l’aligne de fuite en champ
non libre réduit des espaces
frontaliers répare rares strates où derma mural désquamé
par endroits route à double clôtures de guet l’enceinte
à cette distance plan d’angle droit une fuite de points
verticale dresse en long tresse fils grilles l’entrelace
rouille au point d’absorption des nœuds hisse d’équerre
les angles chauds plus hauts vers l’appareil lacrymal vecteur
de gaz en fosses bas un revêtement retourne câblé
Merci à Emmanuèle Jawad pour sa vigilance, extrême.
Beau texte parce qu’il dit fort (dérange – plus en faiblesse – les mêmes lignes)