Avant la venue de Benoît Toqué à Lille vendredi prochain (performance avec Laura Vazquez), voici le 3e et dernier texte de la série : écouter "Mon chien et moi". [Lire/écouter "La boule so fat" et "La baignoire"]
Le chien qui réveillé tranche ta tête. Mon chien. En sursaut craque ta face. Il ne l’a pas voulu. Je ne l’ai pas voulu. On ne l’a pas voulu, mon chien et moi. On ne l’a pas voulu. Il n’a pas fait exprès. C’est ta faute. Il dormait tranquille allongé à l’entrée toi tu t’approches tu te baisses tu dis, Oh le beau chien, le beau toutou, et tu lui touches l’oreille, t’es débile ou quoi, t’es débile, on travaille là mon chien et moi, on bosse ensemble, mon chien et moi, c’est mon travail, mon chien, mon chien c’est mon travail, on bosse, on sécurise, c’est mon instrument de travail, mon chien, c’est mon travail, le nôtre, à tous les deux, le mien, on est copains mon chien et moi, on est pas punks, on bosse, on est sécurites, on sécurise, on est sécurisants tous les deux ensemble, mon chien et moi, c’est mon travail, mon chien, mon chien est moi, toi tu le réveilles tu lui touches l’oreille, il a pas compris, mon chien, il a eu peur, mon chien, alors il a craqué, mon chien, en sursaut, t’as craqué ou quoi, on touche pas l’oreille, il te croque, c’est bien normal, fallait pas mettre sa tête si prêt de sa gueule comme ça, c’est un réflexe chez le chien, c’est inné, c’est instinctif chez lui, c’est bien naturel, c’était son travail, le mien, je l’ai perdu à cause de toi et de ta connerie, le beau toutou, le beau chien, à cause de ta connerie de merde, t’auras beau dire, t’as beau dire, ta peau tirée ça fait mal moi le procès les milliers d’euros que je lâche pour toi, que je me tue à payer, pour ta face, pour ta connerie de merde, putain, mon chien il est mort pour toi, putain, j’ai pas eu le choix, j’ai pas choisi, putain on ne m’a pas laissé le choix, putain, mon chien il est mort pour ta face croquée et moi je me tue pour toi, je me tue, putain, je me tue au travail et je me sens seul.