Véronique Vassiliou, JAM JAM, éditions Argol, février 2016, 96 pages, 16 €, ISBN : 978-2-37069-010-4.
"Le jour où le réveil s’arrêtera,
le crocodile le dévorera" (p. 17).
"Y’a pas d’heure pour vivre" (Joël Hubaut, cité à la page 30).
Le temps… Le temps de "reprendre le temps de prendre le temps pour penser au temps" (26)… Le "temps de l’enquête" – de "l’enquête sur le temps" (38)… Le temps réel comme le temps différé… Le temps de / le temps à / le temps pour… Le "temps sans", le "temps des", le "temps des uns", le "temps des autres" (76-77)… Le "temps du défèrement" – "du déferlement ?" (60)… Le temps : élastique ! Vertigineux, non ? (Le temps comme le texte).
Voici un journal du temps, un journal existentiel qui allie singularités typographiques, emprunts scientifiques et méditation philosophique pseudo-traditionnelle : "Si le temps n’était qu’une succession de présents, comment le mesurer ? En étirements, extensions, prolongements, sauts de puce, pointillés, points de suspension, extension de l’élastique ?" (52). Son titre permet du reste de le caractériser davantage : à la fois saisie de l’instant et variations de jazz poésophiques.
La "partition" finale réalise l’ambition de ce livre comme de tout livre métaphysique : spacialiser le temps pour le maîtriser – c’est-à-dire passer du successif au simultané.