M. Onfray accuse les démocraties occidentales d’être les vraies responsables des attentats commis par Daech à Paris dans la nuit du 13 novembre – 130 morts et plus de 350 blessés. Tandis que M. Hani Ramadan accuse, lui, les services secrets israéliens. Pour l’un comme pour l’autre : tous responsables sauf les islamistes.
De la part d’un idéologue des Frères musulmans, tel M. Ramadan, ce n’est guère étonnant ; mais finalement de la part d’un penseur foireux, idéologue identitaire aux discours populistes et aux thèses géopolitiques voisines de l’extrême droite, ce n’est pas étonnant non plus.
La logorrhée discursive et publicatoire qui tient lieu de pensée à M. Onfray est sinistre de bêtise, affligeante de prétention boursouflée, consternante de sophismes, injurieuse de toute véracité, inquiétante de mépris pour les lecteurs et auditeurs les plus fragiles ou les plus naïfs qui le suivent.
Avec les “arguments” qui sont les siens, M. Onfray Michel pourrait également dire que les démocraties occidentales (avec le soutien des Juifs ?) ont été responsables du nazisme. Car, sans doute aucun pour notre penseur aussi creux que fat, tout est dans tout et inversement. Forte pensée. Pense-t-il également, Mimi, que la médecine du XIVe siècle était responsable de la peste ? Philippe VI, roi de France, pensait, lui, déjà, que les Juifs en étaient responsables…
Le fanatisme islamique (Daech et autres) est l’excroissance barbare (et la conséquence logique) d’une idéologie totalitaire : l’islamisme. Le terrorisme qu’il pratique n’est qu’un moyen parmi d’autres, comme les prêches et les fatwas, au service de la propagation de cette idéologie. Daech n’est qu’un exécutant de l’islamisme. Comme la gestapo l’était, au service du nazisme. Les attentats terroristes ne sont qu’un moyen au service d’un objectif : l’instauration de l’islamisme par la destruction des démocraties occidentales, de la pensée critique occidentale, de la culture occidentale, du mode de vie libre, pluraliste et contestataire des occidentaux. Il s’agit là d’une volonté de destruction fondamentale comme l’était celle des camps de concentration au service du nazisme, comme l’étaient l’internement psychiatrique et le goulag au service de l’idéologie stalinienne. Précisons que pour ces trois idéologies totalitaires (nazie, stalinienne, islamiste), l’accomplissement de leurs desseins passe, d’abord, par l’élimination des Juifs, puis l’élimination de la démocratie, l’annulation enfin de toute pensée critique.
Il faut être absolument stupide (ou pire ?) pour dire ou même seulement laisser entendre que les actes terroristes du 13 novembre à Paris découlent des politiques des démocraties occidentales. Ces actes barbares sont l’émanation directe (et prévisible) de l’idéologie islamiste, telle qu’elle est véhiculée par le salafisme, le wahhabisme et les Frères musulmans – idéologies fondamentalistes. Ce sont eux, aujourd’hui, les ennemis de tout ce que représentent la pensée libre et la liberté dans les démocraties occidentales.
M. Onfray, dans un euphémisme honteux au regard de la pensée critique, nous assène du haut de sa fatuité : “La civilisation islamique à laquelle renvoie l’Etat islamique est en effet puritaine”… Comme cela est joliment dit pour parler d’une “civilisation” qui : égorge ou décapite les opposants ; utilise les femmes et les enfants comme bombes humaines ; s’empare des civils comme boucliers ; rafle des enfants et des femmes qu’elle utilise ou vend comme esclaves sexuels ; enferme et voile les femmes en les réduisant à de simples objets au service de ses adeptes et les soumet à leurs besoins ; lapide et ampute comme châtiment ; détruit toute œuvre humaine antérieure à l’islam ; interdit partout où elle en a le pouvoir la libre parole, la musique, la littérature, la lecture, la peinture, le sport… J’en passe.
Ainsi, la “pensée” de M. Onfray est-elle une insulte aux millions de musulmans humanistes.
Sa rhétorique primaire et populiste est, elle, une insulte à toute pensée critique.
S’il n’était gonflé comme une outre de sa suffisance, nous inviterions M. Onfray à se taire quelque temps, à se ressaisir s’il le peut et peut-être à s’inscrire à ces cours du soir qu’il prétend dispenser aux amateurs avec cette condescendance qui est sa marque.
Nous lui ferions également remarquer qu’il a la chance d’être dans une société libre, née d’une civilisation (mais sait-il seulement ce que c’est ?) de liberté et qu’il est ainsi parfaitement libre de poursuivre, s’il y tient, ses élucubrations foireuses – car, encore en démocratie occidentale, nous ne sommes ni sous le joug de l’islamisme ni containts par aucun puritanisme. Nous lui indiquerions néanmoins que nous ne nous laisserons pas faire par ceux-ci et que nous sommes prêts à nous battre pour conserver ces libertés qui découlent de notre démocratie.
Cette mise au point sévère mais pertinente
est tout à fait bienvenue !