[Chronique] Esther Tellermann, Première version du monde, par Jean-Paul Gavard-Perret

[Chronique] Esther Tellermann, Première version du monde, par Jean-Paul Gavard-Perret

août 28, 2018
in Category: chroniques, Livres reçus, UNE
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[Chronique] Esther Tellermann, Première version du monde, par Jean-Paul Gavard-Perret

Esther Tellermann, Première version du monde, Editions Unes, Nice, en librairie depuis le 21 août 2018, 139 pages, 20 €, ISBN : 978-2-87704-193-5.

Esther Tellermann mêle dans un imaginaire qui plonge ses racines au cœur d’un inconscient traversé de lumière et d’ombres les éléments de sa psyché personnelle à divers symboles en un long poème qui n’a plus rien à voir avec un brouet dispendieux qui ramènerait le texte à une autofiction.

Se pénètre un monde labyrinthique fait d’un langage abrupt et sans concession. Ce long poème réunit le chant et ses fractions au sein d’une voix intérieure qui semble toujours sur le point de se casser. La poétesse évite tous les effets là où l’ésotérisme se transforme en fulgurance afin de donner à l’intimité une face nouvelle. Celle qui pourrait – vues ses connaissances – faire preuve de faconde évite toute volubilité stipendiaire ou savante.

Esther Tellermann aux réponses admises préfère des interrogations là où elle feint de n’offrir que des états de constatation. Voulant tordre l’image du monde où l’Histoire ne joue que sous les effets de répétitions dans, la poétesse creuse ce qu’il en est des mirages de l’oubli, du sexe – mais pas seulement. Pour beaucoup, achever le roman de l’histoire c’est pour « se pardonner sinon quoi ? ». Mais Esther Tellermann refuse un tel état et prouve qu’avec les vieilles images des livres il est encore possible de réinventer une dernière histoire où ce qui fut si mal raconté trouve un nouveau sens là où beaucoup ont achoppé sur le silence.

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rédaction

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