[Chronique] Guillaume Basquin, Contre l'actuel

[Chronique] Guillaume Basquin, Contre l’actuel « Marché-du-Livre », appel au boycott !

novembre 10, 2019
in Category: chroniques, News, UNE
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[Chronique] Guillaume Basquin, Contre l’actuel « Marché-du-Livre », appel au boycott !

Comment défendre aujourd’hui la diffusion du livre indépendant ? Reste-t-il une marge de liberté dans un pays qui prétend(ait) se caractériser par son exception-culturelle ? Comment lire/écrire encore des livres libr&critiques ? Telles sont les questions qui sous-tendent la position de Guillaume Basquin. Et le directeur des éditions Tinbad d’en appeler au boycott : c’est dire que la situation est devenue catastrophique.

Il y a un an et demi, je publiai une tribune dans le « Diplo » pour « sauver » le livre indépendant ; c’était être trop optimiste et naïf encore… L’Etat maKronien encouragera de plus en plus la « main aveugle du marché ». Il faut donc passer à la phase MILITAIRE des opérations : le BOYCOTT ! Pourquoi ? C’est qu’il y a une épuration en cours dans le milieu marchand du livre : 1/ la CDE (pour la SODIS, soit le groupe Madrigall) se sépare des éditeurs non rentables (Le Canoë et de Corlevour, déjà), quand dans le même temps de nouvelles DRH chez Madrigall virent les directeurs de collections (comme Richard Millet, mais d’autres aussi) ; 2/ le système pernicieux des offices encourage la non-prise de risque et la complicité complaisante des libraires (en gros : sans « office », on n’expose que très rarement vos livres…) ; 3/ tentation de « sortir » les éditeurs de recherche de la librairie (Hippocampe, La Barque, Tinbad (pour preuve, 40 ex. seulement du futur Coup de dés de Claude Minière ont été pré-commandés par les 5 000 libraires de fRance : ne doutons pas que, pour cet auteur « Flammarion et L’Infini », avec un « office », le nombre aurait été multiplié par 25 ou 50 !…), etc.).

En gros, les trois gros groupes de diffusion (CDE-SODIS, EDITIS et HACHETTE) occupent la fRance de la librairie, comme la Wehrmacht le faisait en 40-44 de toute la France… Si on laisse faire les choses, il n’y aura bientôt plus que de la nourriture spirituelle standardisée et industrielle, comme de la « nourriture » réelle au temps de mon enfance des années 70-80 (qu’on se rappelle donc : Oasis, Banga, riz Uncle Ben’s, raviolis Buitoni, café « Grand-Mère », etc.). Pour faire CHANGER les choses, pour avoir la chance de trouver encore du riz rouge (ou noir) de Thaïlande, du café de telle plantation du Chiapas, du chocolat 90% de tel village de Colombie, etc., il n’y a plus qu’UNE SEULE SOLUTION : sauf envie ultra-pressante (le dernier Sollers, le dernier Forest, le dernier Guyotat, pour ma part), il faut tracer les livres, de par leur système de distribution… et les BOYCOTTER alors !…

Le sous-commandant BASQUIN, à Paris, le 10 NOV 2019.

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rédaction

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