[Chronique] Sanda Voïca, Le chat, son cul, mon oeuvre (à propos de Epopopoèmémés), par Jean-Paul Gavard-Perret

[Chronique] Sanda Voïca, Le chat, son cul, mon oeuvre (à propos de Epopopoèmémés), par Jean-Paul Gavard-Perret

janvier 29, 2016
in Category: chroniques, Livres reçus
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[Chronique] Sanda Voïca, Le chat, son cul, mon oeuvre (à propos de Epopopoèmémés), par Jean-Paul Gavard-Perret

Sanda Voïca, Epopopoèmémés, éditions Impeccables, 2015, 136 pages, 22 €.

 

Par ce qu’elle nomme une longue onomatopée Sanda Voïca présente un « cycle de 37 poèmes ». Ils se veulent une épopée. S’y croisent  (entre autres) Adonis, Sollers, Michaux, Sekiguchi, Beckett, T.S. Eliot, Bob Dylan, Mona Ozouf, Alfred Döblin, Céline Minard, Chris Marker, Kurosawa, A. Jouffroy et bien sûr Samuel Dudouit. Ces présences  nourrissent la poétesse. A travers elles, elle feint d’être passive puisque, dit-elle, elle fait travailler les autres dans son livre.

 

Sous couvert de journal intime Sanda Voïca présente des moments de vie aux titres modestes ou drôle : : « Jactance », « Mes Equilibres singuliers »,  « Je m’encrucifie énormément ». Jésus est en effet présent, ce qui n’empêche en rien les calembredaines et une certaine hystérésis. Le livre devient le melting-pot qui renvoie à celui de l’auteur. Les références culturelles conjuguent les affres du quotidien en  ce qui tient d’un langage intérieur, d’un soliloque avec soi-même, selon une approche qui n’aurait pu que séduire Artaud.

 

L’auteure en effet n’hésite pas à rapprocher la condition humaine des trous de l’être, voire de sa merde. C’est là le meilleur moyen de mixer physique et métaphysique, le jour et la nuit. Surgit comme chez « le Momo » une idée que la vie est parfois un enfer. Mais pour autant, dans leur parole de lucidité et de folie, les « épopopoèmémés » sont un moyen de tenir au fil du temps et des douleurs qu’il fait subir. Pour autant Sanda Voïca évite le pathos. Dès qu’il pourrait poindre, elle bifurque, tourne à 90 degrés, choque le bien pensé et l’écriture permanentée, toujours épaulée par ses deux Sam (Dudouit, l’aimant aimé) et Beckett .

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rédaction

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