En complément au texte de Pierre Jourde, cette petite démonstration sur l’implacable logique gouvernementale pour en finir avec l’un des derniers bastions qui résiste à l’idéologie ultra-libérale.
Le moins que l’on puisse dire est que le pouvoir actuel ne manque pas de suite dans les idées : de l’école à l’université, le fil rouge est le même, comme du reste dans toute la fonction publique… Il faut faire des économies !
D’où l’autonomie des universités : les présidents sont sommés de trouver des fonds où ils le peuvent, et comme la France n’est pas les USA, la ressource la plus sûre reste une « meilleure » gestion des personnels en vertu des nouveaux pouvoirs qui leur sont conférés… En clair, faire travailler plus les enseignants-chercheurs pour gagner plus – c’est-à-dire regagner les moyens perdus à cause du désengagement de l’état. Et, en bonne stratégie, il faut désigner des boucs-émissaires : ceux qui ne cherchent plus ou plus assez feront plus d’heures de cours. Et comme les enseignants-chercheurs ne cherchent plus assez, tous les quatre ans, ils seront évalués en fonction du nombre de travaux : au diable la qualité des travaux jugée par une commission d’experts, en bonne logique capitaliste, seule la quantité compte…
D’où la fermeture des IUFM et la réforme du recrutement professoral : comme l’université est bien capable de faire le travail des IUFM – rentabilité oblige ! -, elle formera des futurs enseignants du secondaire qui, recrutés à Bac + 5 (Master 2), devront se soumettre aux commissions académiques de recrutement en fonction des besoins… Fini le temps des privilèges où, poste ou pas, le concours garantissait l’emploi…
En fin de compte, la seule recherche logique et efficace en France est actuellement celle de l’état… Et si, pour faire des économies, on ne conservait qu’un seul ministère, celui de l’Économie ?