Terminons dans une guérite avec ce dernier post : ça ne se guérit pas… [Lire Psychodiagnostic / 5]
Psychodiagnostic / 6
Ça me fait penser spontanément à une guérite devant un palais présidentiel, ou une caserne. Il y a un type dans cette guérite, un pauvre bougre. Il n’a pas choisi d’être là mais il y est. Il monte la garde. On lui a dit de se tenir là, et d’ouvrir l’œil. Il n’a pas pu se défiler. Il aurait préféré aller au cinéma, au bistrot, à la piscine, ou se faire masser chez Madame Thong ; eh bien il ira une autre fois, s’il y en a une. Bon Dieu, qui commande ici ! C’est pas lui ; donc il est en faction dans cette guérite ; seul, immobile et raide comme piquet, il surveille les alentours. Il n’y a rien ni personne dans les environs, c’est un nulle part, et pourtant il surveille, il guette : on ne sait jamais. Un de ses supérieurs (supérieur, il faut le dire vite) lui a dit Tu sais quoi mec ? Ben, on sait jamais ! et lui il l’a cru ! Il a pris au pied de la lettre cet aveu bidon d’éternelle ignorance (pitoyable plaisanterie), et le voilà piégé, qui attend la suite, peur au ventre, sans savoir quoi : attentat suicide oriental, attaque de drones carabinée, raid éclair américain ou coup bas de Jarnac ? Il sait pas. Et l’attente peut durer un bail sans garantie de relève. Pauvre planton ! Pas ça, la vie. J’aimerais pas être à sa place. S’il a une fiancée le type (ce gland), va falloir qu’il arrête d’y penser avec sa main. C’est plus la peine. La belle voudra pas poireauter indéfiniment ; elle ira voir ailleurs et verra un soupirant supérieur.