[Création - série] Dreamdrum 10, Thomas Déjeammes / Mathias Richard, amatemp 28

[Création – série] Dreamdrum 10, Thomas Déjeammes / Mathias Richard, amatemp 28

septembre 14, 2013
in Category: créations, UNE
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[Création – série] Dreamdrum 10, Thomas Déjeammes / Mathias Richard, amatemp 28

C’est avec plaisir que nous reprenons la magnifique série proposée par Thomas Déjeammes, dont la photo grattée est accompagnée ici par l’un des curieux syntextes de Mathias Richard – l’auteur très prometteur du Manifeste mutantiste et de Machine dans tête. /FT/

|| T c h e r n o b y l E s t M o n T r ô n e || P l e a s e p r o v e y o u ‘ r e n o t a r o b o t | Ce texte est en plastique, il a un grand nombre de formes possibles. Un assemblage :: de prédateurs. domestiqués. | Un mâle tête humaine, face avant et arrière de la tête, avec des engins de la pensée dans la machine. | Mort au fond d’un monde qu’on n’a jamais vu, émerger de la nuit artificielle des discothèques alors qu’il fait grand jour. Mes ténèbres rencontrent l’éternel été du Grand Midi. Je serai sombre en pleine lumière. Suçant le sang des cigarettes. Je serai sombre baigné de photons. | L’homme trace #2 : diasec 87/150_ 1/3 + 1EA | (33600 poissons + 1500 animaux) abattus par seconde | L’objet d’étude se détruit au fur et à mesure de sa découverte. | L’avantage d’un problème insupportable (par rapport à un problème supportable) c’est qu’on est obligé d’y trouver une solution. | Les lieux n’ont aucune importance. | lorsque un individu dévie de la ligne directrice de son espèce | Chaque nuit s’efface elle-même. | Je vous ai regardé humains – et j’ai perdu la vue – et d’autres yeux ont poussé.

|| I don’t dream. || synthèse instinctive des connaissances | au réveil, mes premières pensées sont : solitude, perdition, déchéance, angoisse, souffrance, accablement, suicide | Je comprends très bien ce que je pense. | L’homme trace #1 : diasec 87/150_ 1/3 + 1EA | Il se masturbe face à la structure. | On est dans un disque dur extérieur composé de gens et de papier. | Le monde humain est une fiction collective : il n’est que ce qu’on en fait. | individus improvisés / individus préparés / individus composés | Pas de chance ? Essayez une autre naissance. | Difficile d’avoir une conversation avec une personne qui se ment à elle-même. | Un manifeste invisible sourd de partout : le Manifeste du Conformisme. | cerveau d’élevage / cerveau de grand large | Les marginaux sont soit mis à l’écart, soit éliminés, soit ils changent le monde. | Cette phrase ici en lieu et place de toutes les phrases oubliées. | Un manifeste invisible est lisible partout.

 

|| série de lettres, symboles et chiffres, savamment dessinée pour ajouter du bruit dans la communication écrite et du coup faire capoter les systèmes de lecture et de décryptage automatique de texte || Celui qui entreprend quelque chose a contre lui 1/ tous ceux qui voulaient faire la même chose, 2/ tous ceux qui voulaient faire le contraire, 3/ tous ceux qui ne font jamais rien. | Nous apprenons de l’échec plus que du succès – et tu as beaucoup appris dans la vie – tu as surtout appris qu’on en sait peu – mangé par ton propre système nerveux. | à cette époque, la musique nous servait d’internet | réeligion | arme secrète : moustiques explosifs | Église du Désespoir Robotique | GHETTO GOTH | environné de taches qui volent | à travers un maximum de galaxies blessées | Écrire ce que les gens veulent lire. Les gens ne veulent rien lire. Donc je n’écris rien. Rien est le best-seller de today. | Les casse-couilles prétentieux ne m’intéressent pas. | J’avais un copain. Lui j’l’ai rencontré. Il habitait à Toulouse. | en plein vol jusqu’à 4500 mutations par minute | Il vient de l’Inde négative. | Le temps est un tueur en série. | système judiciaire : automatisé | Plan A : vivre. Plan B : survivre. Plan C : suivre. |

Il regarde la courbure de la Terre, imaginant que c’est le cul de sa femme. | (Une femme sur deux est un homme.) | La timidité n’a rien de charmant. C’est une forme de bêtise. | enterrement d’un champignon | un arbre dans un cercueil en pierre | La clé que je voyais dans le sol tous les matins, incrustée dans le bitume, quand j’étais en vélo arrêté à côté du feu rouge. J’y pense encore, à cette clé dans la route. | préservatif féminin pourvu à l’intérieur de minuscules tétons | se faire greffer des radios éphémères, des ondes radio sous la peau, s’far’ tatouer des mondes radio, des mots de passe, les bières sur nos corps comme les vagues sur l’océan | J’ai eu comme un doute quand un mec de la Police Municipale s’est mis à la batterie.

|| un punivers 18+ || Elle pirate les êtres humains aussi facilement qu’elle pirate les ordinateurs. | Ass To Mouth : Automatic Cash Machine | une bombe A dans la Bouche | tu croîs dans moi par ta parole | transplanter la tête de B sur le corps décapité de A : le Flash dans les organismes | Être ivre tout le temps requiert discipline. | L’industrie mentale est si performante qu’elle imagine pour nous. Du pré-imaginé. Et ce pré-imaginé est tellement bien que cela nous décourage d’imaginer nous-même. | Dans les années 2000, quelque chose s’est effondré dans le coeur des gens. | Aujourd’hui, X dit en moyenne 2520 mots à 7.4 autres personnes. | Refuser la temporalité, le lieu, le nom. Nous ne sommes pas en l’an truc, au chiffre d’année que les humains disent. Le lieu où j’habite ne s’appelle pas tel que les humains l’appellent. Mon nom n’est pas celui que les humains m’ont donné. | ADN:MST:DDT:TNT | location de glaçons :: muscles en bouteille :: un manteau en fou rire :: chants en savon | liste de structures desquelles s’évader | liste de structures à ne pas démarcher |

Ne pas aimer la vie avec bonne humeur. | Elle a vendu son cancer à TF1 et son suicide à M6. | Si la maturation sexuelle dépendait de la façon dont est enseignée la littérature à l’école, la race humaine serait éteinte en une génération. | Le cerveau est un système prédictif en avance sur le temps physique. | Je voulais écrire "L’horizon" et mes doigts ont tapé "Lh’origizn". | Un millier de nos pensées disparaissent à chaque heure pour être remplacées par un millier d’autres, toutes neuves (chaque année on perd son poids en pensées). | De nouveaux êtres ne s’arrêtent jamais de naître et grandir et venir à la conscience, génération après génération, année après année. Et nous qui vieillissons à la terrasse de ce café, nous voyons dans un vertige du temps ces êtres perpétuellement renouvelés rire, se bousculer et hier enfants déjà nous demander des clopes. C’est la vie qui déferle sur nous inexorablement, comme les vagues de l’océan.

 

 

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