Jusque l’automne 2011, nous proposons un Dossier sur la subversion aujourd’hui qui, sous la forme d’un work in progress, regroupera différentes pratiques (poétiques, artistiques, universitaires…) et approches (synthétiques ou analytiques ; générales ou particulières ; théoriques, historiques, sociologiques…).
On commencera, après avoir exposé quelques interrogations et pistes de réflexions (cf. ci-dessous), par un diptyque sur les deux derniers livres de Didier Éribon (Bernard Desportes sur Retour à Reims et Fabrice Thumerel sur De la subversion).
Dans les semaines et mois à venir, suivront les contributions de Giney Aymé, Sylvain Courtoux, Cuhel, Annie Ernaux, Joël Hubaut, Pierre Ménard, Sandra Moussempès, Christian Prigent, Emmanuel Rabu, Colette Tron… du caricaturiste Joël Heirman, des universitaires Chris Beighton (Université de Canterbury), Sébastien Ecorce (EHESS), Aurélien Marion (Université de Strasbourg)… Ont également été contactés ou ont manifesté leur intérêt : Pierre Jourde, Jean-Luc Nancy, Francis Marcoin, Joachim Montessuis, Anthony Poiraudeau… [Bien d’autres noms viendront s’ajouter]
Les avant-gardes, et plus généralement la modernité, nous ont transmis ce mot d’ordre qui nous paraît "naturel" aujourd’hui : il faut absolument être SUBVERSIF !
En ces temps où la fin du paradigme révolutionnaire a eu pour corollaire la dissociation entre subversion éthique/esthétique et subversion politique ;
où l’autorité s’est disséminée dans des formes impersonnelles et fluctuantes de pouvoir ;
où l’ordre symbolique régi par un système axiologique a cédé la place à une société anomique ;
où les frontières entre mineur et majeur sont devenues poreuses ;
où la machinerie spectaculaire-marchande a annexé ces fondements mêmes de la subversion modernes que sont les notions d’"avant-garde", de "réforme", "changement", "nouveauté"…
En ces temps de ludisme généralisé où "l’art subversif" est subventionné ou sponsorisé, en ces temps de "subdiversion" et de "subdivertissement" où il n’y a rien qui ne soit détourné/retourné/renversé (énoncés, discours, images ou musiques), que peut-il bien rester de la subversion ? Peut-on et doit-on encore subvertir ? Cette notion est-elle totalement galvaudée ? Quelle est désormais sa portée ? Toute posture d’imprecator ou de "poète maudit" est-elle réellement subversive ? Quelles pratiques se révèlent-elles encore subversives aujourd’hui ? Est-il possible de distinguer de nouvelles formes de subversion ?
FT
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