Pour ceux qui passeront à Marseille, ne pas manquer l’exposition dont le commissaire est Frédéric Acquaviva sur Gil J Wolman. Elle a lieu jusqu’au 8 novembre.
Extrait de la présentation de Frédéric Acquaviva faite sur le site du CIPM :
"Concernant sa pratique poétique ainsi que les éditions qui en découlent, Inconnues ou inconnues, et qui font l’objet de cette exposition, Wolman saura réussir un équilibre pour le moins délicat. Faisant assez peu de mégapneumes(sa théorie du grand souffle, ancêtre de la poésie sonore) par rapport à la plus de centaine d’audio-poèmes de Henri Chopin par exemple, mais en même temps suffisamment pour être central (contrairement à Jean-Louis Brau qui probablement en fit nettement moins), il réussit à se diversifier sans se répéter, un peu à la manière d’un Duchamp ou d’un Isou, voire d’un Picabia auquel il fait souvent penser. Et si la plupart s’improvisent dans le magnétophone (dès les années cinquante) en une unique piste sans repentir, Wolman sut (le premier avec les boucles et les bandes reverse d’Isou dans Le traité de bave et d’éternité, les pré-cut up sonores de Lemaître dans Le film est déjà commencé ? ), utiliser le magnétophone enregistreur-créateur dans les studio de cinéma en violant le varyspeed dans un effet véritablement confondant, et ce toujours aujourd’hui (Le Ciel bouge). Mais Wolman est ailleurs, et pour toujours. Pas le genre de type à décoller des affiches toute sa vie et à en dresser un catalogue. Un vrai sauvage qui défie les « comment taire ? » de toutes sortes, forcément et heureusement subjectifs. Pas obligé de parler sa langue pour le décrire, procédé du reste anti Wolmanien par essence. Tout au plus un « Faux Wolman » de Wolman."