Cet extrait d’un roman à paraitre de Bernard Desportes est présenté dans le cadre du colloque Bernard Desportes qui aura lieu à l’Université d’Artois le 5 octobre 2006.
Début de l’extrait:
A la suite de cette attaque cérébrale, légère d’après les médecins du centre Wolfgang-Amadeus, un centre de réputation mondiale m’avait dit Croup, mon vieil ami de plus de trente ans – Croup, depuis trente ans, comment une telle horreur est-elle possible ? m’étais-je dit alors que vautré sur le canapé du Dr Ferdière je contemplais son profil avachi en songeant aux fesses rondes et fermes de Volo, le fils du boucher que j’avais pu voir récemment encore entièrement nu dans les douches de la piscine de la rue de la Jonquière où tapinent tant de jeunes garçons à cet âge où l’on s’offre pour rien ou si peu un repas trois cigarettes tant le corps et l’esprit ne songent encore à s’amputer et s’avilir dans des trafics sordides auxquels tous les pouvoirs ont toujours contraint les gens de ce pays, racket, casses, boulots minables, parqués dans des banlieues de merde et de mort spécialement conçues pour toute une vague population brune mal identifiée avec taudis périphériques pour petits blancs foutus qui croupissent de plan social en plan d’urgence tandis que les gavés se gavent de plus en plus graisseux livides énormes et multiplient leurs calculs sordidement dignes d’un Homais côté en bourse d’un huissier ou d’un juge appointé de remise de peines, quinze ans, l’âge d’or avais-je songé plus d’une fois, tout en débitant au Dr Ferdière les babioles et autres sornettes qui me passaient par la tête ainsi que je le faisais depuis plus de dix ans qu’avait commencé ma cure avec lui,