[Libr-débat] Laurent Cauwet,

[Libr-débat] Laurent Cauwet, « Où sont les armes… » Lettre ouverte autour du CipM

avril 14, 2016
in Category: chroniques, News, UNE
7 5314 17
[Libr-débat] Laurent Cauwet, « Où sont les armes… » Lettre ouverte autour du CipM

Suite à la publication des textes de Julien Blaine et d’Emmanuel Ponsart, nous remercions Laurent Cauwet (éditions Al dante, Marseille) d’avoir répondu à notre appel pour élargir le débat.

Cher Fabrice

Tu aimerais que Libr-critique s’ouvre au débat qui s’anime autour du CIPM, et tu me demandes mon avis – et sur cette honorable institution, et sur les deux premières interventions que tu as publiées, et sur l’intérêt d’un tel débat. 

Discuter sur le CIPM, c’est, sans doute, une bonne idée.

Par contre, je ne suis pas certain qu’un débat puisse aboutir sur quoi que ce soit d’intéressant, ainsi placé sous l’hospice d’un conflit de personnes, sorte de combat des chefs qui semble, à juste titre, bien dérisoire et tristounet pour beaucoup de gens. Que d’emblée cet espace soit ouvert par la réponse d’Emmanuel Ponsart se cachant derrière ce conflit risque d’occulter de suite les vraies questions (le fonctionnement passé, présent et à venir du CIPM et son rôle – dans sa dimension locale, régionale et internationale, voire internationaliste).

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si certaines personnes, pourtant actives et pertinentes dans le débat, hésitent à signer les pétitions actuellement en circulation, parce que méfiantes quant aux réelles intentions de leurs protagonistes ou supposés tels. 

Et c’est bien ce qu’a compris Emmanuel Ponsart : c’est en toute logique qu’il utilise cette inimitié comme fusible, ce qui lui était hier offense délétère s’avère aujourd’hui pain-béni, et sa mise en avant obscène lui permet avec bonheur de couper court à tout débat : « Il n’y a aucun problème, si ce n’est les sursauts monté-christoïdes d’un incontrôlable ». Et hop, le tour est joué. Il est parfait dans son rôle de "directeur", sachant jouer tour à tour de la victimisation, du mépris et de la menace – armes politiques habituelles du patronat refusant de se plier au jeu d’une critique possiblement destituante –, et dans sa volonté de préserver ses privilèges à tout prix. Rien de nouveau donc sous le soleil de la domination.

Et pourtant, oui il y a matière à débat. Surtout aujourd’hui, où des lieux dédiés à l’inventivité poétique et qui fonctionneraient comme des laboratoires d’expérimentation, de rencontres et de confrontation au public sont plus que jamais nécessaires.

Pour ma part, j’ai souvenir des premières années du CIPM, à l’époque où ce n’était pas encore cette vénérable institution, mais un lieu d’effervescence et d’expériences inédites. Où il y avait foule aux manifestations, et où ça discutait ferme, les rencontres provoquant souvent réactions, échanges et disputes passionnées. Je me souviens par exemple d’une rencontre autour de Pasolini, du public échangeant avec les intervenants ; je me souviens que cela se passait en même temps (hasard du calendrier) qu’une fête de quartier, que dehors ça dansait, riait, buvait, et qu’un constant et joyeux va-et-vient s’effectuait entre la place où s’exprimait une joie farouche et explosive, et la pièce où ça colloquait sérieux. Fête des corps et des esprits. Je me souviens de l’émotion ressentie, à l’idée que Pasolini aurait aimé cette proximité fortuite, que toute sa pensée était née de cette fusion, et que nous étions riches  des rires et des chants, et ainsi plus à-vifs, plus ouverts  aux paroles et aux lectures… Je me souviens des multiples rencontres… Je me souviens de ma rencontre avec Tarkos lors d’un repas  – ce genre de repas où l’on n’éprouve pas d’appréhension à s’asseoir, même si ni badgé, ni (re)connu, ni invité – et de notre décision de faire un livre ensemble, alors qu’Al Dante était encore… sans livre. Mais c’était avant que le CIPM ne soit protégé par la puissance écrasante de l’Oeuf de Puget et les grilles épaisses de la Vieille Charité. Aucune nostalgie lorsque j’écris ces lignes. Simplement, ces années-là ont décidé de la naissance d’Al Dante et le CIPM-première époque y est pour quelque chose.

Aujourd’hui le CIPM a perdu cette volonté  et cette énergie vitale de la confrontation au monde. Pire, il se protège du monde. C’est devenu un vieux corps sans désir. 

Aujourd’hui, il fonctionne en huis-clos, et ne tisse des liens qu’avec d’autres lieux qui se définissent ou s’espèrent comme lieux de pouvoir. Tout y est pensé dans l’idée de patrimonialiser la poésie, et non d’en repousser, sans fin, les limites.

Mais si le CIPM a perdu cela, la mémoire de cette période est toujours, me semble-t-il, vivace.

Alors oui, le CIPM est important. Pas seulement par son histoire, mais parce que c’est un outil :

1. qui pourrait offrir des moyens, du temps et des outils à des poètes, auteur-e-s, artistes, chercheur-e-s, transmetteur-e-s, lecteur-e-s… de poursuivre un travail de continuation ou de création de chantiers participant à la réinvention constante de l’espace poétique ;

2. qui pourrait être un lieu de création, d’accueil et d’exportation d’événements et de situations permettant la confrontation de cet espace poétique au monde ;

3. qui renferme dans ses murs un centre d’archives et de documentation extraordinaire, ne demandant qu’à vivre.

Mais pour cela, il faudrait travailler à un changement radical. Car dans le contexte actuel, se battre (se battre = dépense de temps et d’énergie) pour une institution n’a d’intérêt que si on peut espérer la détourner de ce pour quoi elle se construit (bétonnage d’un lieu de pouvoir, renfermement sur soi-même, prolétarisation de la pensée et de la création afin de les domestiquer, participation à l’élaboration de nouveaux produits culturels et de nouvelles armes communicationnelles propres à nourrir et renforcer le discours de la domination) pour la remettre dans le mouvement de la pensée, avec ce que cela signifie de perméabilité aux remuements du monde, de croisements avec ce qui s’invente dans d’autres espaces, d’intranquillité (eh oui, la pensée et la création ne sont pas tranquilles), de mise à l’épreuve constante de ce qui se fabrique dans ses murs avec ce qui se vit dans la rue, avec tous les risques de débordement (risques à espérer !) que cela signifie.

Comme je suis du genre à penser que toujours tout est possible, malgré tout, alors oui, réfléchissons, rencontrons-nous, échangeons, discutons, imaginons, proposons et, pourquoi pas, investissons dès maintenant le CIPM pour une Nuit debout, une vraie, à laquelle tou-te-s seraient convié-e-s, des Aygalades au chemin de Morgiou en passant par La Belle-de-Mai, Sainte-Marthe, la Joliette, la Plaine et Les Crottes, afin d’inventer une aurore sans fin ! Cela serait déjà un premier pas pour lui redonner le souffle qui lui a été ôté ! 

Et si cela n’est pas désiré, alors tant pis. Autant laisser vivre l’institution pour ce qu’elle est (un marqueur permettant de réfléchir comment se fabrique l’espace artistique et culturel, et comment cela influe sur les gens, les pratiques, la consommation de l’art. etc.), en profiter quand c’est possible, l’éviter le reste du temps, et la laisser mourir quand elle s’essouffle ou est menacée par l’une de ses soeurs.

Il y a tant de chose à faire ailleurs ! 

Un grand salut amical,

Laurent Cauwet

 

PS : La manifestation autour de Pasolini à laquelle je faisais allusion tout à l’heure, s’appelait – enfin je crois – Où sont les armes… pertinence, aujourd’hui, à reposer la question.

, , , , , ,
rédaction

View my other posts

7 comments

  1. Bernard Desportes

    Belle lettre ! Enfin un peu d’air !
    dans ce « débat » de Protée et de luttes (ouvertes ou masquées) de pouvoir :
    – où chacun crie à la magouille soit pour garder son siège, soit par dépit de l’avoir perdu ;
    – où seule la poésie est absente – comme la vraie vie.
    Amicalement à Laurent,
    Bernard Desportes

  2. Claude Favre

    Ouvrir en effet les questions et penser que tout est possible, qu’on puisse battre en brèche les mises au pas des intérêts par trop personnels – basta marre de l’entre soi, des arrivismes tristes – en souci de justice et de justesse, déborder de désirs à entendre comment on pourrait faire à plusieurs – avec les contradictions – ça donne de l’air, pour ça merci.
    N’oublier qu’il y a là un fonds documentaire exceptionnel en effet, le faire vivre…

  3. ponsart

    Voici ma réponse à cette Lettre ouverte de Laurent Cauwet (mes « réponses » sont insérées en gras).

    Cher Fabrice
    Tu aimerais que Libr-critique s’ouvre au débat qui s’anime autour du CIPM, et tu me demandes mon avis – et sur cette honorable institution, et sur les deux premières interventions que tu as publiées, et sur l’intérêt d’un tel débat.
    Discuter sur le CIPM, c’est, sans doute, une bonne idée.
    Par contre, je ne suis pas certain qu’un débat puisse aboutir sur quoi que ce soit d’intéressant, ainsi placé sous l’hospice d’un conflit de personnes, sorte de combat des chefs qui semble, à juste titre, bien dérisoire et tristounet pour beaucoup de gens. Que d’emblée cet espace soit ouvert par la réponse d’Emmanuel Ponsart

    – non, ce débat à été ouvert par un courrier de Julien Blaine que vous avez reproduit le 5 avril et dont vous avez publié ma réponse le 6 –

    en se cachant derrière ce conflit risque d’occulter de suite les vraies questions (le fonctionnement passé, présent et à venir du CIPM et son rôle – dans sa dimension locale, régionale et internationale, voire internationaliste).
    Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si certaines personnes, pourtant actives et pertinentes dans le débat, hésitent à signer les pétitions actuellement en circulation, parce que méfiantes quant aux réelles intentions de leurs protagonistes ou supposés tels.

    – Il n’y a eu que 80 personnes pour signer le courrier de Julien Blaine, il y a à ce jour 700 personnes qui ont signé le courrier de soutien au cipM (http://www.soutiencipm.org) –

    Et c’est bien ce qu’a compris Emmanuel Ponsart : c’est en toute logique qu’il utilise cette inimitié comme fusible, ce qui lui était hier offense délétère s’avère aujourd’hui pain-béni, et sa mise en avant obscène lui permet avec bonheur de couper court à tout débat : « Il n’y a aucun problème, si ce n’est les sursauts monté-christoïdes d’un incontrôlable ». Et hop, le tour est joué. Il est parfait dans son rôle de « directeur », sachant jouer tour à tour de la victimisation, du mépris et de la menace – armes politiques habituelles du patronat refusant de se plier au jeu d’une critique possiblement destituante –, et dans sa volonté de préserver ses privilèges à tout prix.

    – Ce que je tiens à préserver, préparant actuellement mon départ à la retraite par une cessation progressive d’activité, c’est bien plutôt la pérennité de cette association et la continuation de ses missions –

    Rien de nouveau donc sous le soleil de la domination.
    Et pourtant, oui il y a matière à débat. Surtout aujourd’hui, où des lieux dédiés à l’inventivité poétique et qui fonctionneraient comme des laboratoires d’expérimentation, de rencontres et de confrontation au public sont plus que jamais nécessaires.
    Pour ma part, j’ai souvenir des premières années du CIPM, à l’époque où ce n’était pas encore cette vénérable institution, mais un lieu d’effervescence et d’expériences inédites. Où il y avait foule aux manifestations, et où ça discutait ferme, les rencontres provoquant souvent réactions, échanges et disputes passionnées. Je me souviens par exemple d’une rencontre autour de Pasolini, du public échangeant avec les intervenants ; je me souviens que cela se passait en même temps (hasard du calendrier) qu’une fête de quartier, que dehors ça dansait, riait, buvait, et qu’un constant et joyeux va-et-vient s’effectuait entre la place où s’exprimait une joie farouche et explosive, et la pièce où ça colloquait sérieux. Fête des corps et des esprits. Je me souviens de l’émotion ressentie, à l’idée que Pasolini aurait aimé cette proximité fortuite, que toute sa pensée était née de cette fusion, et que nous étions riches des rires et des chants, et ainsi plus à-vifs, plus ouverts aux paroles et aux lectures…

    – Oui, Pasolini, cette exposition et cette manifestation ont bien eu lieu en 1992, et Pasolini a aussi été l’objet d’une autre exposition et manifestation en 2013, avec des partenariats avec Alphabetville, Le FID, l’INA… elle n’en était pas moins joyeuse, avec du public, des débats et échanges. Mais peut-être est-ce simplement Laurent Cauwet qui ne peut s’en rendre compte puisque je ne l’ai pas vu au cipM et à l’un des événements qu’il programme depuis de nombreuses années –

    Je me souviens des multiples rencontres… Je me souviens de ma rencontre avec Tarkos lors d’un repas – ce genre de repas où l’on n’éprouve pas d’appréhension à s’asseoir, même si ni badgé, ni (re)connu, ni invité – et de notre décision de faire un livre ensemble, alors qu’Al Dante était encore… sans livre. Mais c’était avant que le CIPM ne soit protégé par la puissance écrasante de l’Oeuf de Puget et les grilles épaisses de la Vieille Charité. Aucune nostalgie lorsque j’écris ces lignes. Simplement, ces années-là ont décidé de la naissance d’Al Dante et le CIPM-première époque y est pour quelque chose.

    – J’ai déjà répondu, il y a longtemps à ce fantasme de la « première époque », voir :
    http://www.cipmarseille.com/documents/983_20160322184711.pdf

    Aujourd’hui le CIPM a perdu cette volonté et cette énergie vitale de la confrontation au monde. Pire, il se protège du monde. C’est devenu un vieux corps sans désir.
    Aujourd’hui, il fonctionne en huis-clos, et ne tisse des liens qu’avec d’autres lieux qui se définissent ou s’espèrent comme lieux de pouvoir. Tout y est pensé dans l’idée de patrimonialiser la poésie, et non d’en repousser, sans fin, les limites.
    Mais si le CIPM a perdu cela, la mémoire de cette période est toujours, me semble-t-il, vivace.

    – Et cette mémoire est entretenue par le cipM et ses archives, via son site internet http://www.cipmarseille.com , ses archives sonores et visuelles ; toutes les événements ayant été enregistrés et filmés depuis 1990. –
    Alors oui, le CIPM est important. Pas seulement par son histoire, mais parce que c’est un outil :
    1. qui pourrait offrir des moyens, du temps et des outils à des poètes, auteur-e-s, artistes, chercheur-e-s, transmetteur-e-s, lecteur-e-s… de poursuivre un travail de continuation ou de création de chantiers participant à la réinvention constante de l’espace poétique ;

    – Nous leur en donnons les moyens. –

    2. qui pourrait être un lieu de création, d’accueil et d’exportation d’événements et de situations permettant la confrontation de cet espace poétique au monde ;

    – comme nous le faisons notamment avec les ateliers de traduction croisés que nous avons mis en place (http://www.cipmarseille.com/evenements_liste.php?id_serie=12&titre_page=Traduction) ou les accueils de résidents étrangers à Marseille ou l’envoi de résidents français sur le pourtour méditerranéen (http://www.cipmarseille.com/evenements_liste.php?id_type=3) –

    3. qui renferme dans ses murs un centre d’archives et de documentation extraordinaire, ne demandant qu’à vivre.

    – Nous voyons bien là que Laurent Cauwet, bien qu’habitant Marseille, ne connais pas le cipM et sa bibliothèque spécialisée en poésie riche de plus de 40 000 documents dont le catalogue est disponible sur notre site :
    (http://www.cipmarseille.com/bibliotheque.php) –

    Mais pour cela, il faudrait travailler à un changement radical. Car dans le contexte actuel, se battre (se battre = dépense de temps et d’énergie) pour une institution n’a d’intérêt que si on peut espérer la détourner de ce pour quoi elle se construit (bétonnage d’un lieu de pouvoir, renfermement sur soi-même, prolétarisation de la pensée et de la création afin de les domestiquer, participation à l’élaboration de nouveaux produits culturels et de nouvelles armes communicationnelles propres à nourrir et renforcer le discours de la domination) pour la remettre dans le mouvement de la pensée, avec ce que cela signifie de perméabilité aux remuements du monde, de croisements avec ce qui s’invente dans d’autres espaces, d’intranquillité (eh oui, la pensée et la création ne sont pas tranquilles), de mise à l’épreuve constante de ce qui se fabrique dans ses murs avec ce qui se vit dans la rue, avec tous les risques de débordement (risques à espérer !) que cela signifie.

    – Plus modestement, je l’avoue, je me suis attaché, dans une période où la poésie – dans sa richesse, ses pluralités, son ouverture – n’était plus du tout présente dans les « medias » pour créer une revue durable, ouverte à de nombreux collaborateurs, de nombreuses écritures, une revue de critique de la poésie, de ses livres, revues… je parle de la revue CCP qui œuvre en ce sens depuis plus de 15 ans, avec un changement important il y a un an, la mise en ligne sur un site dédié de ces critiques (http://cahiercritiquedepoesie.fr) qui traite de plus de 500 livres ou revues par an. –

    Comme je suis du genre à penser que toujours tout est possible, malgré tout, alors oui, réfléchissons, rencontrons-nous, échangeons, discutons, imaginons, proposons et, pourquoi pas, investissons dès maintenant le CIPM pour une Nuit debout, une vraie, à laquelle tou-te-s seraient convié-e-s, des Aygalades au chemin de Morgiou en passant par La Belle-de-Mai, Sainte-Marthe, la Joliette, la Plaine et Les Crottes, afin d’inventer une aurore sans fin ! Cela serait déjà un premier pas pour lui redonner le souffle qui lui a été ôté !
    Et si cela n’est pas désiré, alors tant pis. Autant laisser vivre l’institution pour ce qu’elle est (un marqueur permettant de réfléchir comment se fabrique l’espace artistique et culturel, et comment cela influe sur les gens, les pratiques, la consommation de l’art. etc.), en profiter quand c’est possible, l’éviter le reste du temps, et la laisser mourir quand elle s’essouffle ou est menacée par l’une de ses soeurs.
    Il y a tant de chose à faire ailleurs !

    – Mais que ne le faites-vous pas, que ne créez-vous pas un lieu de poésie correspondant à vos envies, vos désirs, vos fantasmes ? Oui, il y a tant à faire plutôt que de tenter de détruire un lieu qui a le mérite, aussi, d’exister et d’avoir duré – grâce à sa direction et à son équipe – pendant plus de vingt-six ans maintenant. –

    Un grand salut amical,
    Laurent Cauwet
    PS : La manifestation autour de Pasolini à laquelle je faisais allusion tout à l’heure, s’appelait – enfin je crois – Où sont les armes… pertinent, aujourd’hui, à reposer la question.

    http://www.soutiencipm.org
    Soutenons le cipM Le centre international de poésie Marseille est une structure unique en France et en Europe, qui travaille au soutien de la création et de la diffusion de la poésie, notamment contemporaine, depuis vingt-six ans. C’est une structure perfectible, sûrement, et qui n’est pas à l’abri…

  4. julien blaine

    Mes amies & amis,

    « Ils » sont prêts à utiliser sous les procédés les plus crasseux, les plus répugnants :
    « ils » ont osé ajouter mon nom au bas de la liste de leur pathétique pétition en 775e position !
    Ainsi selon « eux » tous les moyens sont bons pour semer la confusion…
    Combien en ont- « ils » ainsi ajouté de cette minable manière ?
    Quelle honte !

    À mon retour du Japon où nous avons fêté le 40e anniversaire du Doc(k)s Spécial Japon, j’ai été stupéfait du contenu des 2 pétitions lancées par la présidence d’une part et la direction du cipM d’autre part !
    Je me vois dans l’obligation de vous informer de ce qu’il en est vraiment car, dans la première pétition, apparaît seulement le début de mon courrier.

    Ce n’est pas le cipM qui est attaqué, c’est (les), la piètre direction prise par la direction du cipM accompagnée par une réelle opacité dans toutes ses “activités”…

    Et comment qualifier cette direction qui fait vérifier par son employé si les noms figurant au bas de ma lettre sont bien signataires ?

    Je le cite :

    “Je vous contacte suite à une lettre qui circule, contre le cipM,
    adressée par J Blaine à nos subventionneurs ; cette lettre comporte
    une cinquantaine de signatures, dont votre nom…
    je suis très étonné ;
    puis-je vous demander si vous avez vraiment signé cette lettre ?
    il y a déjà plusieurs cas de personnes qui ont signé ce document sans vraiment le lire, ou dont les signatures ont été simplement extorquées…
    merci d’avance pour votre réponse
    très cordialement
    François Lespiau
    Administrateur
    Centre international de poésie Marseille
    centre de la Vieille Charité”

    Extorquées dit-il !

    Et cette direction comme cette présidence n’indiquent pas pourquoi et à cause de qui, elles se trouvent dans l’obligation d’établir ces pétitions contradictoires.
    Elles rusent, elles feintent, elles oublient comme à leur ordinaire.
    C’est à partir de ma lettre, ci-dessous, du 31 mars qu’elles ont dû réagir :
    En tant que fondateur du cipM, il en allait de ma responsabilité.

    Depuis, Véronique Vassiliou, vice-présidente de l’association, a démissionné.
    Pourquoi ?
    Le vice-président de l’association des usagers n’a pas signé l’appel de cette association.
    Pourquoi?
    Là encore les épithètes manquent !

    Il y a parmi les signataires de ces deux pétitions, l’une de la présidence et l’autre de la direction du cipM, des auteurs pour qui j’ai une réelle estime, de nombreux amis, et je souhaite qu’ils soient parfaitement au fait des raisons de cette polémique.

    Julien Blaine
    Le moulin de Ventabren
    131 aire des Bonfils
    F. 13122 Ventabren
    0033 (0)6 16 77 41 34
    julien.blaine@free.fr <julien.blaine@free.fr >
    http://www.documentsdartistes.org/blaine <http://www.documentsdartistes.org/blaine >

    Ventabren, le 31 mars 2016.

    Sauvons le cipM !
    Quand on considère les graves problèmes qui se posent aujourd’hui, quand on est conscient de l’état éthique, social, économique et artistique de notre pays, cette lettre ouverte peut paraître dérisoire. Mais la poésie n’est pas qu’un art du présent, elle se conjugue aussi et surtout au futur.

    Il nous semble urgent, – nous, les auteurs, performeurs, éditeurs, lecteurs, amateurs de poésie, d’art et de culture, de Marseille et d’ailleurs – d’alerter l’opinion publique et les collectivités sur la situation dans laquelle se trouve le centre international de Poésie.

    Le cipM est un outil et une structure culturelle unique en France, en Europe et dans le monde.

    Depuis quelques années, la direction du cipM, peu soucieuse de développer son public, répète de vieilles formules, déconnectant la poésie du monde contemporain. Et plus grave encore, elle a pris le contrôle de l’association en plaçant des amis d’enfance ou de longue date au sein du bureau, et en « anesthésiant » le Conseil d’administration, qui n’est plus là que pour suivre et entériner des décisions déjà prises. Pas de transparence dans l’attribution des résidences, aucun débat sur la programmation, sur les orientations, etc.

    La direction du cipM, au lieu de réunir les diverses tendances de la poésie comme à l’origine, et de mettre la poésie en relation avec les autres arts et disciplines, s’est plus attachée à des stratégies de pouvoir qu’à l’exercice de sa mission. Elle a fait en sorte de cliver et d’évincer une partie non négligeable d’éditeurs, de poètes, d’amateurs et de curieux.
    Le manque d’innovation, la répétition des mêmes recettes, l’invitation des mêmes individus, des partenariats ponctuels, une multiplication d’événements sans qualité, sans travail de communication ni de médiation affaiblit cette institution précieuse. Le cipM ne remplit plus sa mission centrale, celle de diffuser une poésie vivante connectée au monde contemporain auprès d’un large public.

    De nombreuses personnes de Marseille et d’ailleurs, qu’elles soient auteurs, éditeurs, élus ou professionnels du monde de la culture et des arts, partagent notre opinion. Il y a urgence, urgence à redonner de la vitalité à cette structure exceptionnelle que les Marseillais ont la chance et le bonheur d’avoir en leur ville.

    Tout cela nous conduit à demander un renouvellement de la direction et la tenue d’une réunion extraordinaire du Conseil d’administration afin que soient repensés en profondeur la gouvernance, la stratégie, le projet et les ambitions du cipM.

    La poésie est plus que jamais nécessaire en ces périodes barbares ! Sauvons le cipM, renouvelons le cipM !

    Christian Poitevin (Julien Blaine), ancien adjoint à la culture de la ville de Marseille, revuiste, poète,
    et tous ces poètes et auteurs qui sont non seulement poètes et auteurs mais fondateurs ou animateurs de festivals, de revues, d’éditions et de manifestations de poésie :
    Nadine Agostini,
    Giney Ayme,
    Édith Azam,
    Nanni Balestrini,
    François Bladier,
    Jean-Pierre Bobillot,
    Didier Bourda,
    Julien Boutonnier,
    Paul de Brancion
    Hervé Brunaux,
    Arno Calleja,
    Didier Calleja,
    Hervé Carn
    Xavier de Casabianca,
    Laurent Cauwet,
    Dominique Cerf,
    Claude Chambard,
    Isabelle Cohen,
    Sylvain Courtoux,
    David Christoffel,
    Jacques Darras,
    Justin Delareux,
    Franck Delorieux,
    Henri Deluy,
    Jacques Demarcq
    Christian Désagulier
    Ma Desheng,
    Olivier Desmarais
    Charles Dreyfus,
    Sylvie Durbec,
    Guy Ferdinande,
    Alain Freixe
    André Gache,
    Joëlle Gardes,
    Xavier Girard,
    Liliane Giraudon,
    Jean-Marie Gleize,
    Frédérique Guétat-Liviani,
    Christophe Hanna
    Max Horde,
    Joël Hubaut,
    Geneviève Hutin,
    Manuel Joseph
    Jean Kehayan,
    A. Labelle-Rojoux,
    Jean-Jacques Lebel,
    Gérard-Georges Lemaire,
    Francis Livon,
    Christophe Manon,
    Marina Mars,
    Marie-Hélène Marsan,
    Béatrice Mauri,
    Jacqueline Merville
    Jean-François Meyer,
    Bastien Mignot,
    Yvan Mignot,
    Frédéric Miler
    Katalin Molnar,
    Chiara Mulas
    Hervé Nahon,
    Bernard Noël,
    Jean-Pierre Ostende,
    Florence Pazzottu,
    Charles Pennequin,
    Serge Pey
    Claire Poulain,
    François Poulain,
    Christian Prigent,
    Nathalie Quintane,
    Thierry Rat, `
    Evelyne Renault
    Tita Reut,
    Cécile Richard,
    Mathias Richard
    Jean Ristat,
    André Robèr,
    Hélène Sanguinetti,
    Éric Segovia,
    Pierre Soletti,
    Gilles Suzanne,
    Pierre Tilman,
    Daniel Van de Velde,
    Laurence Vielle
    Jean-Jacques Viton,

    La liste remise à jour au 14 avril des signataires, la liste reste ouverte…

    Julien Blaine
    Un lien : Quelle nouvelle institution pour la poésie ?
    http://www.radiogrenouille.com/actualites-2/sujets/quelle-nouvelle-institution-pour-la-poesie

  5. Emmanuel ponsart

    Nous nous sommes rendus compte très vite que ce nº 775 n’était qu’un leurre. Voir mon post sur facebook

    Ne sachant plus que faire, Julien Blaine/Christian Poitevin, signe notre lettre de soutien, tentant de brouiller les pistes.
    À moins que ce soit une farce… Nous vérifierons.

    Dernières Signatures de notre lettre de soutien
    (http://www.soutiencipm.org/)

    777 Christine Dau
    776 Sophie Barrier (Rappeuse Locale)
    775 Julien BLAINE
    774 Phairmta GHEULL
    773 Jan De Boer ( Poète International)

    Nous l’avons retiré. Le mail associé à ce faux Blaine était pour_claire@yahoo.fr

    Voila pour les procédés les plus répugnants.

    Et quant aux réponses à mes « questions », qu’en est-il ?

  6. Claude Favre

    Le CipM est exceptionnel. De merveilleuses lectures y ont eu lieu, il y a un fonds documentaire préservé et étudié, unique en Europe. Les querelles de personnes l’affaiblissent. Il est sûrement difficile de passer outre certains faits qui vous ont affecté les uns et les autres, et que j’ignore. Je ne signerai ni pour ni contre telle personne, comme beaucoup, parce que notre propos est ailleurs, notre amour est ailleurs. Mais saperlipopette, ne voyez-vous pas que ces bisbilles (pardonnez cette insolence, ce n’est en rien mépris) nous attristent tous. C’est qu’il y a un fort désir chez tous que cette structure – qui doit être celle de tout le monde- soit mise en valeur, bouillonne de projets, tente de nouvelles expériences. Serait-il stupide, insensé, dépassé, de tenter d’oeuvrer ensemble, de déposer les armes. On peut appeler ça réconciliation, ou conversation, ou espoir. Tout est possible. Parce que nous avons tous en commun cette grande affaire qu’est la poésie.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *