Christine Bonduelle, Genèse eiπ + 1 = 0, éditions tituli, 2013-2015, 38 pages, 12 €, ISBN : 978-10-92653-24-4.
Et Dieu l’incréé créa le monde en sept démonstrations mathématiques fondamentales. Leur genèse demanda quelques millénaires ramassés en une fabuleuse semaine, le temps que s’éveille une Babel au bois dormant et qu’en parallèle, l’un de ceux aimantés qui se rejoignent dans le fini du blanc de l’œil, l’écriture naisse en trois points du globe, pas quatre, pas cinq. Transitant dans une démonstration par des nombres imaginaires ou impossibles telle la racine carrée de moins un, passé de l’autre côté du miroir l’esprit de géométrie se délasse en finesse. Aux agrès, à la barre fixe, au cheval d’arçons il s’exerce en quatre, dix dimensions que l’œil hume, connaissant par les narines. Quand « tohu va bohu à brûle pour point », s’allumant avec mesure, s’éteignant avec mesure, un scepticisme des scepticismes découvre dans le principe d’incomplétude de Kurt Gödel l’impossibilité d’être à la fois cohérent et exhaustif. Résidu sec de « l’âme : 21 grammes » d’humour. Mathématique qu’à l’adolescence j’ai dédaignée d’un clic, mieux que ton élégance me frappe ta beauté lapidaire de fond. Sous une sobre sombre couverture héraldique où se dédouble le T majuscule de tituli, Christine Bonduelle « serre » en son « giron d’écholalie » sept poèmes du monostiche d’Einstein s’accroissant chaque jour d’une strophe, au regard de sept formules, équations, théorèmes majeurs, dans une plaquette initiatique tranchant à cru sur la production poétique contemporaine.