Avril-22, ceux qui préfèrent ne pas, coll, sous la direction d’Alain Jugnon, éditions Le grand souffle, ISBN : 978-2-916492-31-5, 13,40€
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4ème de couverture :
Voter, pourquoi ? C’est la question. Voter, pour qui ? Ce n’est pas la question. La vérité est celle-ci : tous les candidats aux élections présidentielles veulent vous voir voter et vous savoir votants. Ils veulent tous que vous y alliez. Car voter est un devoir, disent-ils, car c’est un droit, poursuivent-ils. Autrement dit : le droit de vote est un fait. Alors faites ! Pourtant jamais le droit ne dit le fait : le droit est ce que vous en faites ou ce que vous n’en faites pas.
La question est : désirez-vous voter ?
Notre réponse est : pourquoi , cette fois-ci, ne pas y aller.
Français, encore un effort pour être la démocratie, absolument ! Nous sommes, vous êtes la démocratie, contre tous ceux qui la rappellent à leur ordre, contre tous ceux qui n’attendent que la confiscation totalitaire de votre puissance populaire et constituante !
Ne pas voter, aujourd’hui, c’est continuer à être le pouvoir, toujours.
Alain Jugnon
Ni « mouvement », ni « courant », c’est un geste pluriel d’un autre type qui se déclare ici : le refus, blanc de tout vote, comme seul préalable nécessaire et indispensable à tout nouvel inspire de l’Agora, comme un Contre-Cœur d’abondance face à la complaisance tragique du « nihilisme contemporain », car tout peut être autrement, et le sera forcément, tôt ou tard, mais qui, quoi, comment ? Cet inconnu seul s’offre comme le premier et le dernier défi d’habitation de nos souffles pour un respire plus léger de nos vies.
Cyril Loriot
avec Agence_Konflict_SysTM, Malek Abbou, Thierry Acot-Mirande, Eric Arlix, Pierre Audard, Alain Badiou, Mehdi Belhaj Kacem, Bertrand Bonello, Philippe Boisnard, Alain Brossat, Gilles Châtelet, Sylvain Courtoux, François Cusset, Jean-Pierre Dépétris, Laurent Jeanpierre, Alain Jouffroy, Cyril Loriot, Jean-Clet Martin, Jean-Luc Moreau, Olivier Pourriol, Nathalie Quintane, Bernard Sichère, Christophe Spielberger, Bernard Stiegler, Michel Surya, Laurent de Sutter, Sarah Vajda.
Premières impressions :
Deuxième livre portant sur les élections présidentielles, avec celui déjà brièvement présenté de Inculte, mêlant recherche littéraire et d’autre part philosophie.
À l’inverse du premier, ici il ne s’agit pas [mais je reviendrai sur cela dans mon article général] de la construction d’un objet intégrant tous les rédacteurs, mais il s’agit d’une suite de participations distinctes, toutes signées par leurs auteurs. L’enjeu d’emblée n’est pas le même, chaque participant engage ici en son nom, sa propre perspective concernant les élections, et le fait que le refus de voter puisse être un acte politique. Il s’agit donc, non pas d’un projet commun, mais de l’exposition de la variation d’angularités par rapport à une décision plus ou moins identique.
Toutefois les interventions sont de plusieurs ordres, aussi bien purement philosophiques, que de l’ordre de la fiction philosophique, que littéraires voire théâtrales [Alain Badiou] ou bien schématiques [A_K_S]. Le prisme d’intervention est ainsi variable, à savoir l’expression ne revendique pas seulement l’analyse et le développement objectif, mais s’engage aussi dans la construction aussi bien de fictions, de dialogues, que de travail de Cut-Up [Courtoux]. En ce sens, ce livre s’insère dans une collection qui porte bien son titre : Poélitis.
Nous le percevons, les fondements et les effets entre les deux livres présentés ne sont pas les mêmes et n’envisagent pas de la même manière le champ politique. Dans l’article que je présenterai prochainement, il s’agira de comprendre assez précisément les deux types de mécanique en oeuvre, et de là leur horizon d’efficacité politique, au sens où, destinés à un espace civique, ne pas se poser cette question, serait manquer la question même de leur présence./PB/
ce n’est pas un texte de cut-up, c’est un texte tout court qui s’appelle « la conspiration cut-up », attention à ne pas tout mélanger. merci. le cut-up est très loin d’être ma seule arme.
Il ne s’agit que de brèves impressions pour l’instant. Je mettais seulement en perspective quelques pratiques, sans plus d’explication.