Christian Prigent, Demain je meurs, P.O.L, 382 pages, 19,50 € ISBN : 978-2-84682-174-2
En librairie le 8 février.
Quatrième de couverture
« Hier, j’étais né; demain, je meurs », souffle la Voix qui sort du lit d’agonie. Entre cet hier et ce demain : une vie, celle du père. Qui raconte cette vie est qui entendit murmurer la Voix. Scènes, vignettes, tracés d’émotions, poussées d’interprétation, visions en vitesse, conversions bouffonnes. Temps : une demi-heure en gros, à vélo. Espace : deux kilomètres. Décor : Bretagne, années 1950. Fond d’Histoire : la guerre d’Indochine, l’affaire Henri Martin, Budapest 1956, les communistes, André Marty, Thorez, Staline. La Chienne du Monde parle. Le monde aboie fort. On file pas chronique, engrène pas annales en ordre de maillons : on mixe, on bricole, on pétrit sa boule avec du déchet de biomachin ou de chronotruc. Et puis : roule cette boule, enroule les cadences, enchaîne véloce – et va la musique !
Premières impressions
Après Une phrase pour ma mère (1996) et Grand-mère Quéquette (2003), voici Demain je meurs, dont on trouvera sur libr-critique.com l’incipit (ici) et un autre extrait, mais lu par l’auteur [ici]. En 29 sections, ce troisième volet de l’humaine comédie familiale mêle poèmes, encadrés, reproductions, documents et bibliographie à l’histoire d’un père qui croise parfois la grande Histoire. Au rythme du rétropédalage, l’écrivain-poète nous offre des instantanés fulgurants et parfois émouvants : « Première esquisse du héros », « Deux flashes en rétro », « Quelques phrases qui flottent », « Vu d’une falaise », « Adieu »…S’il retrouvera le phrasé et le carnavalesque prigentiens, le lecteur ne manquera pas d’être surpris : c’est au moment où Prigent aboutit à un degré de figuration sans précédent qu’il atteint son plus haut degré de fulguration. FT