Olivier Domerg, La Sainte-Victoire de trois-quarts, La Lettre volée, Bruxelles, automne 2017, 120 pages, 18 €, ISBN : 978-2-87317-502-3.
Domerg a la veine calcaire, rocheuse, tarpéienne. Une Sainte-Victoire à son nom lève de demi-profil, de trois-quarts dos, son étendard de solitude, la savante, l’immergée dans le levant, la petite sœur des riches des réseaux sociaux de la poésie. La solitude vue comme un métier de vivre, descriptif, programme son charme sans alarme, contreforts et soubassements basculent dans le maculé. « Le bellâtre, le bleuâtre du lointain » quand « la ligne bleue déroge » et que « La Sainte, plus claire, se découpe sur l’horizon », savent en dérogation expresse dévoyée déployer leurs couches de repeint. Ceux dont les pics tutoient l’enfer du ciel ne savent que récrire, brosser de toutes leurs époques un sempiternel tableau, ne savent plus parler ; à l’encontre de son œuvre habituellement intense (« pour toute poétique et pour toute morale » scandait-il dans Le temps fait rage paru il y a deux ans), Domerg affiche ici sa profession : poète, s’y réserve de beaux jours.