[Livre + chronique] TUE, Christof Migone

[Livre + chronique] TUE, Christof Migone

février 28, 2008
in Category: chroniques, Livres reçus, UNE
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   Christof Migone, TUE, éditions Le Quartanier, 206 p. ISBN : 978-2-923400-14-3, Prix : 14 €.

[Extrait]
Le mot tu désigna aussi le sexe. Tu sais que c’est bien. Tu sexe est bien. C’est un terme enfantin : cache ton tu, ton tutu. Tu tu = ton sexe. Tu relues tu tu = tu reluques ton sexe. Turlututu, répétait avec dépit celui qui était l’objet de cette remarque blessante.
Jean-Pierre Brisset
[…]
La maladie de la mort
Trouvée partout faudrait aurait aurait habituer toute sourit, habitude. Autres. Toute nuit nuit. Nuit. Nuit nuits utile nuit aurait autre humidité. Peut tout tout, autour toujours touchez bruit. Nuit nuit inroduisez obscurité route toute nuit durant toujours toujours toute saurait aurait aurait aurait retournez, retournez toucher touchent touche prostituée. Porteur toujours. Retourne. Peut sourit sourire muet, toujours parcourt tout retournez retenus peuvent tout. Toujours. Ensuite. Ensuite. Ensuite ouverts. Toujours mourait, écoutez bruit brusquement quittez retournez bruit. Continue souvent, nuit.

[Chronique]

Depuis la disparition de JAVA, une grande part des recherches formelles en poésie a disparu. JAVA a été le lieu entre 1989 et 2005 des recherches les plus avancées au niveau de la poésie formelle grâce à ses dossiers, ceci du fait de la personnalité poétique de ses co-responsables : Jean-Michel Espitallier, Vannina Maestri et Jacques Sivan. Depuis la fin de JAVA, nous constatons, ici à libr-critique, mais aussi en parallèle lorsque nous lisons Poezibao, que la poésie est surtout le lieu pour l’expression de l’affect, et en ce temps de détresse, des doutes, des luttes, d’une expression engagée et parfois violente de celui-ci. Poésie qui voisine avec la folie, avec la précipitation des mots, leur rumination.  C’est en ce sens que depuis deux ans, c’est bien plus dans la narration (une forme de renouveau du roman ou de la fiction : Mauche, Delaume, Gontier entre autres) que nous avons pu constater certaines recherches formelles, que dans la poésie, où ce qui tend à dominer est la force affective de l’expression,  certaines formes de lyrisme, l’articulation de certaines formes de douleur (et ceci jusqu’à la caricature pour certains). Les recherches formelles, voire les oeuvres formalistes, sans doute plus abstraites quant à ce qu’elles composent se font donc rares. Par conséquent, c’est avec une réelle joie que nous avons reçu et lu TUE de Christof Migone.

Le travail formaliste m’a toujours semblé important, au sens où, il est l’exploration de certaines logiques proprement poïétiques qui tentent de constituer de nouvelles mécaniques linguistiques. Quand on lit actuellement la majorité des textes poétiques publiés, nous voyons une certaine forme de sacrifice du parti pris formel, en faveur de ce qui est exprimé, dit, énoncé. Que cela soit à propos du sujet ou que cela soit par rapport au monde. Certes, ces poésies ne sont pas à rejeter, loin de là, ni non plus à mettre en porte-à-faux, elles ont intrinsèquement pour un certain nombre une réelle qualité et une forte cohérence. De plus, il est certain, comme je l’avais expliqué dans mon article sur Abâdon de Michèle Dujardin, que du point de vue de la réception, elles ont, chacune selon leur modalité, une force d’impaction propre, du fait qu’elles rencontrent chez le lecteur certaines conditions de réceptions affectives adéquates à la manière dont elles s’expriment et à ce qu’elles expriment. Toutefois, force est de constater, que du point de vue de la forme, de l’inventivité, souvent elles en restent à ce qui a déjà eu lieu, ne surprennent pas, même si elles ont leur effet. Le sacrifice est celui, en quelque sorte, du parti pris figural, non pas de la figuration. La figuration est ce qu’elles donnent à lire : elles figurent, représentent, dans un effort de torsion affectif de la langue. Le parti pris figural, pour reprendre l’expression de Jean-François Lyotard dans Discours figures, est ce qui tient au regard de la pensée sur elle-même, à sa manière de s’apercevoir et de se donner à voir. Le formalisme, et les poésies formelles se tiennent dans cet effort, montrer certains rouages de la formation de la langue, de la logique, de la mécanique poétique.

Les recherches formelles sont des laboratoires. Elles ne sont pas forcément des oeuvres facilement appréhendables, ou bien encore faites pour toucher, impacter au niveau de l’affectivité. Bien plus, leur poïétique est de l’ordre esthético-cognitif avec une prévalence cognitive. Quand on lit par exemple Le théorème de Jean-Michel Espitallier, chaque séquence se présente comme une invention formelle, quasi-ludique, jouant d’une manière prépondérante au niveau cognitif, même si — et c’est là sa grande force — il  a bien une forme esthétique impactante, faisant que l’on sort de l’ordre purement programmatique, grammatical ou linguistique pour en arriver à la dimension poétique. Esthétique de la torsion logique, du forçage, aillant souvent comme horizon une forme de dérision de la langue.

Avec TUE de Christof Migone, nous faisons une expérience similaire. D’une forme de proposition formaliste, et d’une sorte d’étude de laboratoire liée à la condition formelle, nous allons glisser vers le poétique, vers un impact esthético-affectif qui va déborder la seule proposition cognitive.

Le parti pris formel d’où il part est celui d’un énoncé de Jean-Pierre Brisset. Celui-ci explique, au cours de son approche poïético-généalogique de la langue, que le TU, signifie sexe. Ainsi , vouloir te tutoyer, c’est indéniable c’est bien vouloir te sexer. À partir de ce parti pris, Christof Migone va réécrire un certain nombre de textes d’un corpus assez large et connu, afin de voir ce qui s’y produit. Pour cela, il ne va retenir que les mots possédant le T et U, donc un indice de sexualité brissetiste. Mais se pose immédiatement une question, qu’il n’explicite pas, mais qui est visible par le titre de son livre, par le nom de la première partie, mais aussi par un certain nombre d’oeuvres choisies pour son corpus de réécriture. Si le TUTU mignonne dans la langue, te tutoyer est bien une adresse voulant s’affranchir de la distance du vous qui pourtant peut vulver dans la bouche, reste que vouloir te tuer, sonne alors étrangement. Je te tue, je te sexe. Eros et thanatos réunit d’un coup dans cette transpoétique du dire brissetiste.

C’est cette dimension d’oscillation qu’explore dans son premier chapitre Christof Migone : ENTRETUE, avec les oeuvres : L’arrêt de mort de Maurice Blanchot, La maladie de la mort de Marguerite Duras, Le mort de Georges Bataille, Ci-gît d’Antonin Artaud, L’intrus de Jean-Luc Nancy, etc. Son travail est celui d’abstraire et donc de recomposer par découpage, les textes et d’en redonner une réalité accentuée et déplacée selon le parti pris formel.

L’exercice pourrait être périlleux, et s’arrêter à un simple exercice d’atelier d’écriture, artificiel. Toutefois, ce serait ignorer le travail antérieur de Chritof Migone, qui est lié à la musique, comme on peut le voir sur son propre site. Quand on commence à lire son texte, en ignorant ce qui est à l’oeuvre, sans saisir pourtan le parti pris formel, on est pris par une forme de rythme de la langue, d’énigme de sa poétique : "Tout stupeur fut détruisit étendue. Pourrait tenu autorisé début souvent. Toute toute souvent juste fortunes détruire trouvent, tout, détruisent, fut toute minute, eût autre, pouvait trouver troubles début toujours, éxténuante durant, voiture touché." Une musicalité se compose par la décomposition, du fait que les mots effacés, repliés, vont permettre une dimension phonétique homogène, faite de T, tu, tou, trou,etc. L’exercice formaliste est d’un coup subsumé par la réalité poétique du texte, de l’incompréhensible chaine de mots qui est donnée à suivre.

Cette recherche trouve selon moi son paroxysme, tout à la fois ludique et poétique dans le chapitre qui réécrit En attendant Godot de Beckett. L’auteur ne conserve dans le texte comme dans les didascalies, que les mots enveloppant le T/U. D’un coup, l’attente prend toute sa texture linguistique, l’attente se fait sentir dans une densité qui révèle le texte. Cette méthode de décomposition/réécriture devenant quasi-heuristique pour trouver le sens du texte :

"Route bout
Estragon. —
Vladimir. Tout.
Estragon. Tu
Vladimir. Toujours.
Estragon. —
Vladimir. —
Estragon. Tout tout.
Vladimir. Nuit?"

Le texte se révèle comme attente éternelle, sans fin, dans la Nuit Bout de Route, Humanité de la Solitude.

Ce livre de Christof Migone est en ce sens à découvrir, à parcourir en chacun de ses chapitres, même si certains paraissent superflus, un peu inutiles dans ce projet (chap. IX MIG NON, VII. Langue distance par exemple). Mais les quelques chapitres qui auraient pu être inclus dans un autre livre, n’enlèvent pas la grande qualité de l’ensemble et la pertinence formelle du parti pris par l’auteur.

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Philippe Boisnard

Co-fondateur de Libr-critique.com et administrateur du site. Publie en revue (JAVA, DOC(K)S, Fusees, Action Poetique, Talkie-Walkie ...). Fait de nombreuses lectures et performances videos/sonores. Vient de paraitre [+]decembre 2006 Anthologie aux editions bleu du ciel, sous la direction d'Henri Deluy. a paraitre : [+] mars 2007 : Pan Cake aux éditions Hermaphrodites.[roman] [+]mars 2007 : 22 avril, livre collectif, sous la direction d'Alain Jugnon, editions Le grand souffle [philosophie politique] [+]mai 2007 : c'est-à-dire, aux éditions L'ane qui butine [poesie] [+] juin 2007 : C.L.O.M (Joel Hubaut), aux éditions Le clou dans le fer [essai ethico-esthétique].

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108 comments

  1. gmc

    AUX ROIS DU MECCANO

    Dans les mines de plomb
    Seuls les nains parlent de travail
    Et de la logique stupéfiante
    Des accrocs formalistes

    Dans les mines de cyanure
    Les affects sont de pauvres résidus
    Qui ne causent qu’aux ilotes
    Des fantaisies peroxydées

    L’ordre esthético-cognitif il dit
    Le monsieur à la bave savante
    Comme une mousse de clémentine
    Dépulpée

    Il voit aussi
    Un effort de torsion affectif
    De la langue
    Pas avec ça qu’il arrive
    A se faire un bon cunnilingus

    Alors si TU est le sexe
    Qu’attend donc le pèquenot
    Pour aller baiser
    En lieu et place
    De se palucher stérilement

    Chez les machines et androïdes
    L’amour est mécanique
    Qui n’invente pas la vaseline
    Et se grippe dès qu’il voit
    L’ombre d’un lubrifiant

  2. cp

    ah parce que dans nioques il y avait pas la recherche formelle et le renouveau ?
    dis donc vous allez un peu vite dans les raccourcis ! Je tiens à signaler que contrairement à java, où il y avait déjà l’héritage txt, et la poésie objectiviste etc, chez nioque il y a eu un grand tournant avec la publication des quintane tarkos beck michot tholomé hanna etc etc et cette revue a vraiment compté et a disparu quasi en même temps d’ailleurs. (bon mais on n’a pas l’temps allez zou à la critique suivante vite vite…)
    quand est-ce qu’aussi on parlera ici du livre de Jann-Marc Rouillan Chroniques Carcérales ? car en fait Rouillan ne peut pas lui en parler, le juge lui interdit ! il ne peut être invité en librairie alors le moindre truc ça serait d’en parler, surtout que ce livre compte dans l’actuel (bien sûr c’est pas de la poésie, mais bon) et aussi le livre « l’insurrection qui vient », du comité invisible, vraiment un bon livre, qu’il faut lire. Edition la Fabrique. merci !

  3. rédaction

    cher Charles au lieu de toujours gueuler comme tu le fais depuis quelques semaines, au lieu de te plaindre (je parle de Java, parce que c’est l’angle qui m’intéresse ici, plus que Nioques je dois l’avouer, au sens où pour moi, Java a eu une autre approche, plus large quant à son ouverture, à l’approche internationale, aux dossiers qui ont pu être initiés). Je ne nie d’ailleurs aucunement tout l’intérêt de la série Nioques, notamment et surtout celle Al dante, qui a été en quelque sorte l’assomption de la première série, la troisième la trouvant beaucoup plus faible quant aux textes, aux ouvertures.

    N’ayant pas le texte de Rouillan, mais visiblement toi l’ayant, que ne fais tu pas une chronique ? Pourquoi attendre des autres ? Pourquoi ne pas faire toi-même ? Ce sera un plaisir de la publier.

    Par ailleurs j’apprécie toujours autant tes piques, toujours sympathiques, pour le travail mené ici, de lecture, de partage ou de diffusion, lorsqu’il ne partage pas tes parages tes goûts tes urgences. Désolé, mais pour moi, il y a certainement d’autres urgences que de parler de ce qui t’intéresse.

  4. C. FIAT

    Oui, tu as une bonne idée, Philippe, Charles doit faire une chronique sur Rouillan… C’est mieux que de gueuler à l’injustice à la première occasion… D’autant plus que Charles a écrit sur Mesrine, dans La revue International des Livres et des Idées… VIVE LES ANTIHÉROS ! Je prépare une conférence là-dessus… C’est pour juin…

  5. C. FIAT

    Pourquoi plus personne ne parle de TIJA, THE INCREDIBE JUSTINE’S ADVENTURES ? Pourquoi, Charles, pourquoi ? Why ? Why Not

  6. rédaction

    c’est vrai cela. Ce serait pertinent de revenir sur TIJA. Mais l’oubli est plus que général dans la poésie. Tu le sais Christophe. Dans ce milieu où tant revendiquent la lutte politique, des grandes idées grandes généreuses et politiques, tant sont aussi dans la petite vie néo-libérale, capitaliste, ne s’intéressant qu’à leur petit territoire, leur petite terre, leurs alliés. Logique à la fois schmittienne politiquement et quasi-libertarienne économiquement, de la survie par la logique de capitalisation de soi.

    Ceci est notamment ultra-visible sur wikipédia : étant gros contributeur, je le vois, je vois qui crée sa page, pour sa revue, ou son nom, sans regarder si certains pionniers existent. Là j’ai commencé d’ailleurs sur wiki à reprendre l’article histoire es revues, à tenter de mettre en évidence toutes les revus importants du XXème siècle.

    On pourrait penser à faire un dossier revue historique des années 90 sur libr-critique : notamment entre autres : Nioques, Java, TIJA, TIqqun, Fusées, 3ème série Doc(k)s, RLG, Quaderno, à compléter

  7. rédaction

    Pour moi l’anti-héros n’a pas de nom, l’anti-héros ets sans qualité. Les noms sont des points qui articulent toujours un espace idéologique et politique. Pour moi ls noms sont comme des pivots attracteurs qui revendiquent de la pensée une certaine fidélité, à savoir une certaine trahison de soi. Mesrines n’est pas un anti-héros, il est un héros. Tout ce qui porte un nom est un héros. Tout ce qui se donne figure a un nom. L’anti-héros n’est pas une figure, c’est un visage, un visage c’st anonyme. C’est flou, ce n’est pas schématisable.

    Beaucoup de ce qui revendiquent, beaucoup de ceux qui clament et s’insurgent veulent des noms, veulent des héros, ou des anti-héros qui ne sont anti-héros que pour ceux qui sont de l’autre côté, mais qui sont des héros pour ceux qui sont de leur côté.

  8. pennequin

    merci pour ta réponse si rapide ! hier je t’ai envoyé un mail je n’ai toujours pas de réponse mais ici on répond ! chouette ! on a cette chance ! merci grandement, par contre je voudrais dire que déjà, je gueule pas, et si par contre dans les autres semaines j’ai pu « gueuler » comme tu dis, j’ai eu mes raisons (contre ce manifeste des poêts mécréants – déjà le titre en a fait sourire plus d’un, et c’est d’ailleurs pour eux parfois que je parle, car je vois mal un type pas affranchis l’ouvrir ici, car déjà on lui ferme le clapet en lui disant d’arrêter de « gueuler ». J’ai donc gueulé contre cette langue de velour, ce parler de bois, et je continuerai de toute manière, pour ce qui est des articles à écrire je vois pas pourquoi vous demandez aux lecteurs d’écrire à votre place. Tu m’as déjà, sans me demander, pris un texte que j’avais mis dans les commentaires. Pour ma part écrire un texte sur un livre il faut que j’en ai envie et là j’en n’ai pas envie, je n’ai pas envie de délivrer des chroniques, je n’aime pas cette manière de faire, je préfère à la rigueur mettre des extraits (je l’ai fait pour Rouillan) que d’avoir un avis, un jugement sur son livre. Je trouve très important d’en parler, bien plus, ô combien, que les recherches formalistes des poètes du quartanier, ça oui, je trouve que le formalisme on n’en sort pas depuis le début de l’autre siècle et c’est chiant, toujours ressortir Brisset en plus c’est facile, déjà Queneau l’a fait pour les formalistes de chez formol et après ce furent bien d’autres, la liste est longue. Pour moi le drame en France c’est la poésie universitaire et formaliste, et dégagée de tout soucis par rapport à la vie, on est content de publier ses bouquins et pas du tout se soucier si les gens lisent, on s’en tape des gens (la preuve la réaction – la gueulerie orchestrée par toi et Pierre lorsque j’ai écrit mon texte intitulé « nous sommes démeusurément moyens – tu n’as d’ailleurs pas remis le titre et ça prouve bien par ces petits gestes combien tu respectes les gens que tu publies ! mais puisque je suis un « plaignant » je le dis. Mais bon, pour revenir à nos moutons, le livre de rouillan j’y pense, il m’aide, et donne beaucoup de clés quant à ce qui se vit autant dehors que chez le pays du dedans. L’insurrection qui vient aussi. Et là je lis « Inévitablement », et il faut regarder également En rachachant, film des straub par rapport au livre de Duras. Mais de toute façon si un jour je me sens d’écrire une critique je te le ferai savoir. que ça t’empêche pas de les lire les bouquins, celui de rouillan est pas cher et ça t’informera un peu sur les prisons car la fois dernière je t’ai trouvé un peu lest sur le sujet !

  9. pennequin

    moi je sais pas où est-ce qui se trouvent les gens du milieu qui revendiquent
    en tout cas j’en vois jamais
    jamais jamais
    mais peut-etre parce que le « milieu » ne m’intéresse pas pour ça
    par contre ma bouquiniste elle revendique et je l’aime bien
    et ma copine aussi
    tout un tas de gens qui gueulent et heureusement il y a eux à lille sinon j’étoufferai

    hep christophe et pourquoi christophe fiat qui-ne-se-plaint-jamais (LUI !) il parle pas (comme son aimable confrère) de FACIAL ???? hein hein ? ben oui y a eu un numéro et alors? et Poézi prolétèr hein ? (mais compte pas sur moi !!) et pourquoi que le christophe fiat qui-ne-se-plaint-jamais (LUI !) il dit qu’on le lit pas alors que « ON » (c’est-à-dire nous ici présent) avons tout de même écrit quelque chose sur lédit poéte. bon, c’est vrai que le titre bon, mais tout de même il m’est arrivé d’écrire des articles, mais c’est vrai là j’ai oublié tija toi t’as oublié TTC et pproléter bon bref, c’est que faut dire JAVA avait une place d’entremetteur on va dire, entre la vieille génération et la nouvelle (j’aime bien quand philippe dit Java revue de recherche et qu’après il replace son grand concept d’ouverture et de démocratie… pour moi ça marche pas la preuve les vraies revues c’est toujours celles qui affichent quelque chose dans leur propos de fondamental et qu’on trouve pas ailleurs, donc pas les revues fourre tout genre action poétique – mais java je reconnais que pour ma part ça a été l’explosif – mais il faut surtout pas oublier Nioques qui a affirmé quelque chose pour Une génération, et pas pour cinquante mille)

  10. C. FIAT

    The Incredible Justine’s Adventures était une revue héroique (Justine, héroine de Sade) avec un des premiers sites de littérature général. J’emploie le terme de « littérature générale » volontairement, entendu que cette revue n’était pas une revue d’éditeur comme la revue de Cadiot Alféri, mais une revue indépendante. Un vraie pop analyse et pas de pop philosophie (ça n’existe pas, la pop philosophie, heureusement pour la pop et la philosophie). C’est dommage que la poésie l’oublie, parce que la revue n’est pas oubliée pour tout le monde et quand on en parlera enfin, dans d’autres champs théoriques (lesquels champs ont été posés comme autant de jalons par l’acronyme T.I.J.A) et dans d’autres temps, les poètes crieront à la trahison, alors que c’est leur déni qui est la cause de l’oubli de TIJA. Attention au retour du refoulé ! Mais Anne James et moi et aussi Vincent Menu, notre graphiste avec lequel j’ai d’autres aventures depuis (la revue Mission impossible et à ce jour ses quatre numéros) sommes sereins quant à l’avenir.

    Concernant, les antihéros, tu as raison, Philippe, de soulever la question du nom et ça occupe une place essentielle dans ma conférence comme une anti théorie de mon travail d’écrivain. Pour ma part si Mesrine est un héros, alors Sarkozy aussi, grâce à Yasmina Reza… Mais avant de dire que Mesrine est un héros (même un héros du mal, cela s’entend… Mais n’est pas Gilles de Rais qui peut !) lis L’INSTINCT DE MORT qui a été réédité quelques mois avant les dernières élections présidentilles – intéressant, non ? – … La lecture de ce livre m’a guérit définitivement de Mesrine… Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il dit tout ce qu’il pense, mais si la pensée est à ce prix, ne nous plaignons pas de l’état de désastre dans lequel est la France de 2008… C’est beaucoup trop cher pour si peu…

    De toute façon, j’ai réglé mes compte avec Mesrine dans ma performance, LA JEUNE FILLE À LA BOMBE lors du 61 ème festival D’Avignon…

  11. C. FIAT

    Charles, quand tu parles de la poésie universitaire et formaliste en France qui est la cause de tous tes maux tu penses aux Normaliens, par exemple dont Jean Marie Gleize, Olivier Quintyn ou Christophe Hanna ? Dis nous, c’est intéressant….

  12. pennequin

    qu’est-ce que c’est encore que ce truc avec Mesrine ??? qu’est-ce que ça vient foutre là ??? alors là j’en reviens pas, tu vas remettre le couvert avec mesrine ??? tu dis ça à qui ? à celui qui a écrit Batman ou à moi ? c’est quoi ce coupage de burne en douze sur le héro et l’anti qui vient saucissonner notre discussion ? ben alors là, je savais pas qu’on viendrait encore me refaire le coup de Mesrine ! Justement pour ma part ça vaut super le coup de le défendre, et pas héro ou anti héro (lis le bouquin avant de braire ta théorie !) ça concerne les gens. LES GENS. ceux qui ont pris Mesrine pour héro, et donc un peu moi dans la jeunesse, comme ça de loin, sur les bancs de mon école, dans mon pensionnat. Etc etc. on m’a dit, reproché (tous ceux de TXT quasi) le fait d’avoir pris Mesrine, que ça valait pas le coup, pas le détour. Ben si, bien plus, n’en déplaise à ces messieurs, que Rimbaud ou Cravan, rien à foutre je laisse ça aux poètes. Pour moi Mesrine est une sorte de symbole du pauvre type qu’on envoie à la guerre pour lui apprendre les rudiments de son métier de tueur et dont on se garde bien de lui enseigner autre chose, de lui donner une chance, de l’élever vers autre chose pour qu’il ait d’autres armes, plus terrible (il y a notamment le passage où les pandores auraient pu trouver l’Ethique au lieu de grenades aux pieds de mesrine quand ils l’ont troué de balles) et après de le traiter comme un chien.

    mais au fait Christophe, on n’avait pas mis au point des heures de passages pour nos rondes de nuit ?

  13. pennequin

    vous êtes un peu faciles sur mesrine
    mais je ne comprends toujours pas quelle mouche t’as piquée j’ai du louper un passage.
    je soutiens mesrine parce que c’est une figure pour plein de jeunes de mon époque et trust chantait mesrine et putain les mecs vous oubliez vite ! mais lisez ce que j’ai écrit dessus, et aussi sur son « écriture », et puis on en reparlera …

  14. pennequin

    tija c’est d’la bombe man ! t’es content ?
    allez mais oui tija c’était super et surtout il y avait des jolies filles et c’était dans des lieux chouettes avec des gars chouettes et des filles chouettes et il y avait cette soirée au garage que j’oublierai pas, christophe vincent et moi on faisait une fausse interview et on est venu vous rejoindre, on a vu sur le passage JH Michot et Julien d’Abrigeon, après je sais plus trop, il y avait une vraie ambiance au garage, je me souviens plus en détail, ce que je sais c’est que c’était un peu les début là, les découvertes, on se découvrait…
    les revues comptes de manière différentes, pour moi TIJA c’est envoyer des choses à des gens de mon âge et essayer de comprendre leur univers.

    Sinon j’ai pas encore fait ma liste complète des universitaires à occire, mais c’est l’esprit, et c’est l’esprit de tous les temps en France, toujours en France des littérateurs et à côté : des écrivains. Toujours d’un côté tout le blabla belles lettres (et on le voit toujours, la littérature comme dernier rempart pseudo intellectuel alors qu’à côté, assez loin tout de même, des gens qui écrivent ou qui font des choses qui touche le poétique, comme ça s’est toujours passé, et d’ailleurs il y a un chapitre vraiment pénible dans l’Insurrection qui vient, c’est sur la littérature justement, où il est dit « C’est une thèse défendue et défendable que la littérature moderne naît avec Baudelaire, Heine et Flaubert, comme contrecoup du massacre d’Etat de juin 1848. C’est dansle sang des insurgés parisiens et contre le silence qui entoure la tuerie que naissent les formes littéraires modernes -spleen, ambivalence, fétichisme de la forme -tiens ? – et détachement morbide… » Il y aurait à redire là-dessus, surtout qu’il n’y a pas de contrepoint qui verrait tout de même que par ailleurs d’autres ont dit « Merdre », ont parlé de l’horrible poésie fadasse et subjective, etc etc.

  15. pennequin

    non non je suis pas nostaligique dans le livre que j’ai écrit, je parle au présent, là je faisais juste une appartée car effectivement dans ma vie je ne suis que ça, j’écoute les pink floyd et les beatles à longueur de temps, ou trust ou les clashs ou sex pistols ou acdc même, toute cette merde, cette daube de musique, je l’écoute comme un connard. je m’en fous, c’est même plus de la nostalgie c’est s’enfoncer dans sa merde culturelle, comme plonger dans un chiotte à la verticale. mais pour mesrine je lui ai pas fait le coup du revival, tu le liras tu verras bien, je parle du présent, d’ailleurs je sais pas si tu sais mais je me suis fait assez emmerdé sur ce sujet il y a peu par des articles où on me faitsait suffisamment la morale à ce sujet, et que c’était pas bien et que je leur faisait du mal et patati et patata. le milieu mesrine détestait les milieux je comprends mieux pourquoi maintenant.

  16. pennequin

    mais par contre je dis il faut pas oublier la jeunesse, une certaine forme de jeunesse, de rébellion par rapport à ce qui se pense, et vous pouvez me faire la morale me dire ce que vous voulez je m’en tape, gardez votre morale, je sais très bien que si je fais ça (et c’est pas nouveau, déjà tholomé disait que j’étais un énervé) c’est que ça me sert, c’est bon pour une chose au moins et on a raison de s’énerver. d’ailleurs vous commencez à me courir !

  17. pennequin

    je confonds rien car j’emmerde la vie, l’ideologie et la nostalgie c’est la même chose, c’est des histoires de mecs qui se paluchent, toujours en train de se palucher les idéologues et les nostalgiques.

  18. cp

    tiens t’as oublié de parler de Jardin Ouvrier

    je dis ça car j’ouvre une grosse enveloppe et qu’est-ce que je lis ? Un tout gros livre de Ivar Ch’vavar chez Flammarion (t’auras pas ça Christophe ! putain les boules pour TIJA, et ne parlons même pas de Java !!!) LE JARDIN OUVRIER 1995 2003 chez Flammarion les p’tits pères ! ça vous en bouche un coin ! voilà une revue qui a compté tiens !

  19. cp

    je sais même plus de quoi on causait du coup, le pauvre on squatte son truc là, il a rien demandé à personne il voudrait qu’on parle de son livre et on parle de cul maintenant

  20. rédaction

    C’est bien cela de la part de Flammarion.
    Après ce qui a eu lieu, avec le refus de l’aide du CNL il y a 3 ans.
    Voilà une bonne nouvelle. D’ailleurs on va le demander pour Libr-critique.
    C’ets dans le jardin ouvrier qu’à l’époque j’avais découvert (en 2000) Christophe Manon, et que je l’avais fait rencontrer à certains. ahahhahah cela ne nous rajeunit pas.

  21. cp

    finalement je trouve nul le texte sur badiou sur sitaudis
    vraiment mauvais, tirant au plus bas

  22. rédaction

    peut-être que Badiou ne vaut pas plus politiquement. Je vais l’acheter et le lire, peut-être en parlerai-je, mais tout ce que je connais de lui politiquement est si mauvais et moraliste, que j’en doute.

  23. cp

    bien sûr que si, sur ce qu’il dit du monde unique, c’est très bien, nous en avions parlé avec Eric Clémens et il y a des points pour lesquels il n’est pas d’accord (sur la notion de liberté, apparemment peu présente contrairement à l’égalité et sur le fait qu’il tait les horreurs de mao ou staline) mais il trouve que ce livre est très bien et qu’il y a des idées vraiment fortes. Je trouve aussi mais je n’ai lu que ça de lui !!

  24. cp

    les poètes du jardin ouvrier sont morts le jour où Ivar Ch’vavar a signé chez Flammarion !

  25. cp

    yves justamante

    A: nous disons tous la même chose, il n’y a que la voix qui change

    B: nous disons tous la même chose, il n’y a que la voix qui change

    C: nous disons tous la même chose, il n’y a que la voix qui change

    D: nous disons tous la même chose, il n’y a que la voix qui change

    E: nous disons tous la même chose, il n’y a que la voix qui change

    F: nous disons tous la même chose, il n’y a que la voix qui change

    G: nous disons tous la même chose, il n’y a que la voix qui change

    … à finir dans sa tête

  26. cp

    ah oui ? mais sinon je voulais te demander ce que tu en pensais toi du livre de Badiou ?

  27. cp

    Pour répondre à ce que tu me demandais Christophe, voici ce que je lis dans la chronique sur plouk town, livre que je vais acheter cela dit, mais je ne peux pas m’empêcher d’étouffer quand je lis que le critique reprend une phrase d’un jeune poète qui écrit dans action poétique (quel courage !) :

    Eric Suchère, dans Action Poétique (attention les yeux !) résume la soit disante « tendance » de la poésie par : « Idiotie, minimalisme, ritournelle, poème sériel… les mots magiques sont lâchés. » 2

    Comme ils sont intelligents et sournois ces poètes ! c’est eux-mêmes ainsi que l’époque et les raccourcis qui vont avec qui lâchent ces mots à laquelle il ne faudrait accorder aucune importance.

    Par contre, dire qu’action poétique ferait mieux de s’arrêter et que les jeunes poètes aient un peu plus de couille à trouver leurs espaces qu’à devenir des types qui regardent d’en haut ce qui se passe, car c’est toujours le même problème en FRance, la France pays où les poètes font les malins et à défaut d’avoir un style propre font tout pour rentrer dans l’institution et écraser de leur morgue ceux qui taillent un chemin à travers tous les mots. Idiotie, minimalisme, ritournelle, ce sont des mots de journalistes-poètes, de pseudos philosophe, ce sont des mots vident qui ne disent rien. Il n’y a pas de mot particulier pour désigné n’importe quel bon poète.

    Le milieu de la poésie est comme tous les milieux, il est à fuir !

    « Bien plus redoutables sont les milieux, avec leur texture souple, leurs ragots et leurs hiérarchies informelles. Tous les milieux sont à fuir. Chacun d’entre eux est comme préposé à la neutralisation d’une vérité. Les milieux littéraires sont là pour étouffer l’évidence des écrits. Les milieux libertaires celle de l’action directe. Les milieux scientifiques pour retenir ce que leurs recherches impliquent dès aujourd’hui pour le plus grand nombre. Les milieux sportifs pour contenir dans leurs gymnases les différentes formes de vie que devraient engendrer les différentes formes de sport. Sont tout particulièrement à fuir les milieux culturels et les milieux militants. Ils sont les deux mouroirs où viennent traditionnellement s’échouer tous les désirs de révolution. La tâche des milieux culturels est de repérer les intensités naissantes et de vous soustraire, en l’exposant, le sens de ce que vous faites ; la tâche des milieux militans de vous ôter l’énergie de le faire. (…) » L’insurrection qui vient – par le comité invisible, éd. la Fabrique.

  28. cp

    Je lis JOURNAL de Beck chez Flammarion, c’est bien. (dixit Fiat)

    Je me souviens une fois j’ai parlé de Beck à table, on était dans un bar à Strasbourg, avec Christophe Hanna, et tu m’as coupé en disant « mais il a soixante piges ce mec! »
    comme quoi les avis peuvent changer…

  29. cp

    les mots n’ont aucun intérêt

    les mots ont été faits

    et refaits

    par les prétendants, les prétentieux

    à l’écriture

    c’est pour ça que les jeunes

    ne croient plus

    en la littérature

    au pouvoir des mots

    parce que pour eux

    il vaut mieux brûler

    brûler

    plutôt que d’avoir des mots

    parce que les mots

    on leur a dit

    toutes les écritures

    tous les écrivains

    avec leur écriture

    ça leur a dit

    toute la littérature

    qui s’étale comme ça

    pour ennuyer le monde

    tout ceux qui prétendent en être

    tous les prétendus

    et les prétendants

    toute la prétention littéraire

    qui utilise les bons mots

    le bons style, leur a dit

    c’est pour ça que les jeunes

    ne croient plus

    aux mots

    ils ne pensent pas que ça leur parle

    alors qu’on pourrait leur dire

    qu’il faut soulever

    que les mots soulèvent

    que les jeunes peuvent se soulever

    par les mots

    oui les mots ça soulève

    l’art soulève

    est soulevant

    l’art et dedans les mots

    l’image avec dedans des mots, oui

    le geste avec dedans toute sorte

    de soulèvement

    ça soulève

  30. C. FIAT

    Avant de te répondre sur Badiou, Charles, voilà ma position par rapport à la poésie… Comme poète, je pense pour l’instant que j’ai tout dit…

    D’une certaine façon, ce que tu appelles mon Batman, mais qui est un livre qui s’intitule « Épopée, une aventure de Batman » avec dedans un enregistrement sonore qui s’intitule « poème épique » est mon dernier livre de poésie. Dans mon cas, je pense que les titres sont importants. Depuis, je m’intéresse (mais c’était déjà en chantier dans mon roman « Bienvenus à Sexpol » paru en 2002) à ce que j’appelle la littérature.

    La littérature comme épopée contemporaine, laquelle épopée passe autant par le livre que par la scène et engage un questionnement sur les effets politiques que ça produit, d’écrire et de lire en public. Epopée critique sans doute, c’est pour cela que cette année, j’envisage de faire trois conférences sur ce thème (qui pose la question du héros), une conférence en avril au Frac Pays de Loire, une seconde à la Villette en juin et une troisième à Genève. Conférences qui ne seront pas prononcées dans le milieu universitaire comme le veut la coutume mais dans des lieux « ouverts » à des enjeux plus fondamentaux, je crois.

    Pour l’instant, je finis un article sur Claude Louis-Combet sur l’invitation d’une universitaire qui enseigne à Atlanta aux USA… Mais qui lit aujourd’hui Claude Louis-Combet ? Qui sait que c’est un de nos derniers monstres de la littérature… ? Trop facile le coup du Gracq discret qui meurt en province avec ses oeuvres complètes publiées dans la Pléïade ! Gracq ou la queue de la comète du surréalisme au Panthéon !
    Quant à Action poétique, c’est une revue à laquelle j’ai collaboré un temps comme critique entre 1999 et 2000 en écrivant sur Quintane, Beck, Tarkos, Louis-Combet, puis quand son responsable m’a demandé d’écrire sur les poètes dont il avait besoin pour sa revue, j’ai dis stop et depuis, je n’ai plus jamais fait de critique… Peut-être que j’en referais un jour (c’est un projet en cours pour ma revue Mission Impossible en ligne : revuemi.com) mais avant je dois mieux comprendre mon idée d’épopée critique, laquelle épopée prend en charge, bien entendu, ce que j’ai développé dans mon essai « Ritournelle une anti théorie » paru chez Léo Scheer.

    Voilà, en France, nous vivons une époque désastreuse, sinistre et totalitaire (mais d’un totalitarisme larvé, conformiste) et plus que jamais je pense que la littérature est utile et indispensable.

    Concernant la poésie proprement dite, je pense comme P. Sollers qui dit qu’il n’y a plus de poésie mais que des poètes. Lesquels j’ajouterai sont tous des poètes auto proclamés (la scène et ses mises en scène théâtrales n’arrangent rien – je parle ici des gestes et des postures et non des lieux où les travaux sont montrés ! et ce qu’on appelle la poésie sonore, je pense, n’existe pas encore comme acte, projet esthétique)…

    Je n’appartiens plus à aucun milieu. Je préfère être un outsider ou un franc tireur, comme on veut. Ou un solitaire. De toute façon, être écrivain, c’est être un solitaire et ça aucun milieu ne l’admet… Mais plutôt que de parler de milieu, il faudrait parler de salons. Peut-être n’y a t-il pas de milieux mais que des salons, même si ce dernier terme paraît has been ?
    Si j’ai pris mes distances aujourd’hui avec les festival de poésie, c’est parce que pour la plupart, ce sont des salons qui sont plus proches ,je pense, du salon de livre ou de l’automobile, même si l’austérité et le côté rudimentaire et artisanale de la poésie française dissimule ce côté salon… Oui, il y a une logique de salon qui cache son nom… Mais maintenant, Charles, tu connais ça mieux que mieux si j’en juge par ta pensée panique et ton anarchie…

  31. cp

    je n’ai pas d’amis chez les anars ou alors très peu, trop peu pour me dire que j’en suis un, il faut pas oublier mon ancien métier et je peux te dire que ça m’a causé des soucis ! à barcelonne ça a posé de sérieux problèmes ma venue, et il m’est arrivé de croisé des anarchistes qui m’ont dit des trucs désagréables. je pense que beaucoup d’anars n’aiment pas les gens. surtout s’ils sont d’arme. gens d’arme. et donc je les emmerde. c’est beaucoup trop facile. je ne connais non plus mieux que mieux et c’est bien que tu précises ta pensée, je découvre aussi des choses, tous les jours, je suis surpris par cette attitude bien souvent méprisante, qui dit critiquer mais en fait méprise, jalouse, bref je suis dégouté des attitudes humaines qu’on retrouve dans ce milieu, mais attitudes qui refusent les vrais coups de gueule, la vraie générosité aussi, bien souvent. (Je parle pas de toi PHILIPPE AU SECOURS NON ! pas du tout de ce point de vue là tu es exemplaire du contraire !) c’est la mesquinerie qui domine. Moi je t’aime bien christophe hein, sache-le, je trouve qu’il y a des choses que tu as écrite qui sont très forte et ça me plait, car ça me dérange, ça me fait chier même, tant mieux. ce que je supporte plus, c’est la fausse dénonciation, on veut sur sitaudis DEMASQUER le grand tyran qui arrive (Badiou!) alors que déjà les tyrans sont en place pour ma part (!), et à côté il y a ces Demarcq et ces jeunes Demarcq, comme ces types avec leur tournures ampoulées et qui maîtrises surtout leur mesquinerie. voilà ce qui m’emmerde fortement ici. il fautdra toujours taper dans les gamelles, même si certains disent y en a marre de gueuler, je connais un tas de gens qui gueulent qui étouffent n’en peuvent plus des petits jeux et ne disent rien, je trouve dommage qu’il n’y ait pas plus d’échange, ici ou ailleurs

  32. C. FIAT

    Sitaudis, c’est le site d’un petit milieu dont les enjeux sont insignifiants… Le milieu, c’est un truc de baby-boomer (j’y reviens encore !). Il y a deux ans, j’ai demandé au gérant de ce site de ne plus parler de moi. C’est fait. J’ai découvert ce qu’est un milieu dès le premier numéro de TIJA, quand Anne James Chaton et moi avons invité Christian Prigent à publier dans la revue (Christian Prigent est le grand absent de la revue et pour cause !)… Non seulement, il a refusé – ce qui est légitime – mais il m’a proposé de publier à sa place Le Pillouer ! Bref, ceux qu’il appelle dans un livre « les amis ». Bien sûr, il n’y a que Christian pour croire qu’il est remplaçable. Ce qui est bien avec Libr critique, c’est que les échanges sont possibles – même si comme le fait remarquer Derrida, il est difficile, sur le Net, de faire la part des choses entre les discours publiques et les discours privés, les deux devenant un « phénomène » mondialisé « dans l’heure qui suit ». Et puis pour bien connaître, je sais qu’il est fou, mais de cette folie qui excite l’intelligence et la curiosité et je crois qu’il a trouvé en Fabrice, un partenaire à la hauteur.
    Quant aux anars, j’en pense rien. Mais une chose est certaine, tu es en France et peut-être en Europe, Charles, le seul poète qui est passé par la police. Laquelle police évoquait il y a deux siècles les bonnes manières (comme on dit la police des sentiments), mais est devenu une pure répression, la gendarmerie participant, maintenant de tout cela. Peut-être es-tu le seul dont je respecte le surmoi, toutes les crises du surmoi. Le seul poète a pouvoir dire, j’ai un surmoi et c’est comme ça et je vous emmerde !

  33. C. FIAT

    Correction : à la place de lire dans mon précedent post
    « Et puis pour bien connaître, je sais qu’il est fou, mais de cette folie qui excite l’intelligence et la curiosité et je crois qu’il a trouvé en Fabrice, un partenaire à la hauteur »

    il faut lire

    « Et puis pour bien connaître Philippe Boisnard, je sais qu’il est fou, mais de cette folie qui excite l’intelligence et la curiosité et je crois qu’il a trouvé en Fabrice Thumerel, un partenaire philosophique à la hauteur.

  34. cp

    pour lui un sdf c’est un sans difficulté financière et quand il parle du président c’est celui de la ligue trois et les gens ne comprennent pas du coup

    PHILIPPE BOISNARD
    « SDF »

    un homme qui ne reconnaît pas le président est un homme seul, est un homme sans identité est un homme sans nom, est un homme qui a seulement un faciès, est un homme que l’on imagine avec un rictus la nuit à attendre sa proie ou bien sa victime, sans pouvoir se douter qu’il se cache derrière un angle, qu’il se tapit dans l’ombre, qu’il est habillé de noir, qu’il n’a pas de chaussures qui claquent à chaque pas, qu’il porte des gants, pour mieux faire son larcin, car comme cela il n’y a pas d’empreinte, car un homme seul n‘a pas d’identité mais il a quand même un fichier génétique,

    un homme qui ne reconnaît pas le président est un pauvre type, est un type sans qualité, car toutes les qualités sont données par le président qui est comme un dieu, en tant qu’il est le premier officier des hommes qui aiment les dieux et qui pensent que ceux qui n’aiment pas les dieux n’ont pas d’âme, et donc pas d’humanité

    un homme qui ne reconnaît pas le président est comme un fantôme, il n’a pas de réelle existence, il est dans un entre-deux, dans un écart, dans une interzone, où sa peau est transparente, sa parole sourde, son regard sans épaisseur, ses gestes sans conséquence, ses pensées comme des cailloux qui sont lourds dans son crâne, qui sont comme des roches qui ne parviennent pas à sortir du crâne, trop grosses pour la bouche, trop pesantes pour la langue, trop brutes pour la gorge qui s’étouffe lorsqu’elle tente de les articuler

    un homme qui ne reconnaît pas le président n’a pas d’existence car il n’a pas le droit de parler, il n’a pas le droit de revendiquer, il n’a pas le droit d’apparaître devant sans identité marcher dans l’interzone d’une existence qui n’est pas visible

    Il faut jurer fidélité au président pour exister, pour avoir un corps, pour avoir un monde, pour avoir le droit de voir le printemps et le vent souffler sur des champs de coquelicots, pour avoir le droit de courir le soir près du fleuve qui prend la robe bronze du crépuscule, pour avoir le droit de toucher le bras de cette femme-là, de dos, qui se retournera, tout sourire, parce que l’on aime le président, parce que l’on vénère le président, pour avoir le droit de consommer les produits du monde entier qui sont présentés à égale distance du président, qui sont comme des symboles du président

    un homme qui ne reconnaît pas le président est un SDF, et le sigle SDF n’a pas de sens ou de signification, il est un mot sans sens, c’est-à-dire qui indique que l’homme SDF est un homme incompréhensible, pour lequel aucune compassion n’est possible, car il n’a même pas le sens d’un animal,

    on peut avoir pitié pour un animal car l’animal a un nom, l’animal a un genre, l’animal a des qualités que l’on peut reconnaître, son poil peut être doux, ses yeux tendres, ses ailes colorées, son chant guilleret, ses mouvements patauds, sa que frétillante, ses bonds amusants, ses pattes toutes rondes,

    le SDF n’a pas de qualité, n’est pas même comme un animal, c’est un inexistant dans le territoire délimité par la présidence

    donc il n’appartient à aucune autre statistique que celle du sdf, mais cette statistique ne veut rien dire, ne signifie rien, n’a aucun sens, ne produit aucun effet sur le territoire,

    le sdf est un indésirable, est un parasite, car il voudrait être reconnu, il voudrait être aimé, il voudrait entrer dans le monde du président et être comme toutes les choses et les êtres dans ce monde à égale distance du président

  35. cp

    moi (moi de chez moi moi) j’en connais avec son superSURmoimoimoi
    l’anti théorie et moi et moi et moi
    la ritournelle et moi et moi et moi
    les épopées et batman (et moi et moi et moi)
    etc etc etc et moi et moi et moi
    (ah ah ah et moi et moi et moi)

  36. C. FIAT

    Ce que j’entends par « surmoi » chez toi, c’est une expérience singulière, non une manière de te stigmatiser, bien entendu. C’est aussi cela qui m’a intéressé dans « Civil » de Daniel Foucard qui est livre chroniqué aussi sur Libr Critique. Le fait de prende en charge une littérature du sumoi en l’avouant, en l’explicitant. C’était sous jacent, je pense, depuis plusieurs années dans nos livres et nos échanges et nos performances et dans nos revues mais maintenant, c’est évident et clair. Puisque majoritairement, on rejette le surréalisme qui se caractérise par une expérience de l’inconscient et qu’on refuse les expériences de la conscience et des flux de conscience, c’était logique qu’on soit concerné par le surmoi, mais tout cela restait à l’état latent. Le surmoi nous a été confisqué par les écrivains d’auto fiction qui sont tous à la recherche des sanctions (même sous la forme des récompenses du milieu littéraire devenu kitsch dans l’image touristique de St Germain des Prés), il est temps qu’on le prenne en charge à une époque, il est devenu une monnaie d’usage et d’échange obligatoire. Voilà s’obliger au surmoi pour ne pas y être acculé de force. Ce concept est freudien, of course – et Lacan et ses épigones n’y changeront rien !- mais ne laissons pas la culture de la psychanalyse, ni sa philosophie aux petits bourgeois qui la consomment et la consumment dans ce qu’on appelle French Theory (je ne vise pas, bien sûr, l’excellent livre de François Cusset « French Theory » paru il y a 3 ans). Peut-être que ton Mesrine, Charles, (je sais que je t’ai titillé là-dessus dans des pos précédents) va nous apporter des choses intéressantes de ce point de vue. Son surmoi, n’était-il pas son flingue ? Ou son autobiographie intitulé « l’instinct de mort » ?

    Sur la questiion du surmoi ce serait intéressant d’avoir l’avis de Philippe Beck avec son « journal » ou de Nathalie Quintane avec « Grand ensemble »… Là-dessus le livre de Mathieu Larnaudie, « Strangulation » est remarquable : que du surmoi… Comme lign de fuite… Mais est-ce possible un surmoi qui soit une ligne de fuite ? Qu’en penses Philippe ou Fabrice ?

  37. rédaction

    hello, là je rentre de 4 H de cours, levé vers 4 H du mat’, correction puis les cours, une sieste et je reviens sur ce que tu dis Christophe, qui m’intéresse énormément sur la question de ce qui est à l’oeuvre dans la littérature actuellement : la question du « surmoi », comme contre-investissement de ce qui a été l’horizon du surréalisme, et pour une part des avant-gardes de la modernité positive jusqu’à Prigent.

  38. hg

    l’homme est un animal comme les autres, et comme tous les animaux il barbote dans son milieu …
    personne ne vit en-dehors de son milieu, et l’écrivain, le poète, tout franc-tireur ou solitaire qu’il veut être, s’il ne vit pas dans un milieu (social), vit dans son petit milieu de lui-même, au milieu de lui, dans son ego de milieu, et parfois il est tellement en lui-même comme milieu, qu’il pense que son milieu est le monde, il prend son propre milieu pour la totalité et la vérité du monde
    et parfois quand il veut ensuite sortir de lui-même, et aller vers les autres, il trimballe son ego comme un milieu qui est le monde pour lui, et là il ne comprend plus rien, car son milieu qu’il croit le monde ne correspond pas du tout aux milieux des autres
    et il se met donc à crier, à gueuler, à dire que tout est injuste, qu’il est incompris, et que personne n’a rien compris, que seul lui sait le véritable milieu qui est le monde vrai
    et l’écrivain, le poète est alors un fasciste comme les autres ….

  39. C. FIAT

    Très, bonne définition de l’artiste… Je suis d’accord avec hg. Un artiste pense toujours qu’il est le seul à avoir raison et que les autres………… ont tort.

    Mais que vient faire le fascisme là-dedans ?

    D’autant plus que s’il est possible que des artistes soient des fascistes, mais pas selon vos critères. Dans ce cas, on ne peut pas dire qu’ils sont des fascistes comme les autres… ou alors, ce serait comme les autres artistes……… fascistes…

  40. Yourte

    la pensée fait des cercles
    la pensée du cercle fait un cercle
    le cercle des pensées du cercle émet de la pensée
    la pensée sans le cercle, c’est l’impensé des penseurs du cercle
    sans la pensée, le cercle disparaît
    on ne peut pas mettre de la pensée dans un cercle
    ce cercle n’est pas une pensée
    il y a autant de cercles que de pensées
    il y a le cercle, mais il n’y a pas la pensée
    un cercle ne peut pas penser
    tout ce qui sort d’un cercle est pensé
    on peut dessiner des cercles
    tout ce qui rentre dans un cercle se plie à la pensée
    on ne peut pas plier un cercle
    des paquets de pensée sont émis par le cercle
    deux cercles ne peuvent avoir le même centre ou alors ils sont égaux
    en droit et en pensée ou alors ils sont égaux
    ce qui est faux d’un point de vue géométrique n’appartient pas au plan de pensée
    la pensée aplanie, voilà ce qui sort d’un cercle
    enfin nous avons trouvé une forme de vérité
    concernant le cercle
    ce qui est déjà pas mal
    ce qui reste très relatif
    concernant le plan
    ce qui est déjà pas mal
    ce qui a lieu avec le cercle
    c’est qu’on peut y mettre les doigts
    n’y voyez aucune allusion
    aucun formalisme ne se cache dans un cercle
    un cercle peut en cacher un autre
    le saviez-vous
    pourquoi s’acharner sur le formalisme
    c’est à la mode
    antiformalisme et antiintellectualisme se rejoignent au milieu d’un cercle
    ( sont sur un bateau qui prend l’eau de toutes parts )
    qui reste
    à définir
    la musique, c’est du formalisme
    les mathématiques, c’est du formalisme
    je suis formel
    m’entendez-vous
    la pensée suit un cercle et quand elle revient sur elle-même, il n’y a plus personne
    c’est n’importe quoi, quand même, il faut le crier
    le cri qui sort d’un cercle
    c’est l’antibruit de la pensée
    les acouphènes de lumière, c’est juste pour faire lyrique
    en voilà un autre de gros mot
    qui déboule et qui n’a rien à faire ici
    alors va t’en
    va t’en le formalisme
    et va t’en le texte

  41. cp

    là : http://fr.youtube.com/watch?v=VvFsTjOnrhc&feature=related
    il y a quelqu’un qui parle très bien du formel
    la liberté, le rythme la forme l’homme nait d’une forme
    je suis tout à fait d’accord avec ce type QUI GUEULE
    a écouter et faire écouter à tous ceux qui disent tout et n’importe quoi (sur les fascistes, notamment, car là on tombe bien bas! – comme il dit d’ailleurs, le Straub, qui voit vraiment ROUGE et qui dit : ça (les fascistes…) c’est d’la sauce sur les cailloux)
    no comment

  42. hg

    l’extrait que tu mets en lien est trés important, j’aime aussi beaucoup ce qu’il dit le Straub,
    cet extrait est tiré du film de Pedro Costa, grand grand réalisateur !!! (ça serait bien de rappeler cela!)
    sur le travail des Straub, et il a été tourné au Fresnoy, ahahha
    déjà il faut voir le film en entier, l’as-tu vu Charles ? et les films des Straub, tu les as vus ?
    leurs films sont magnifiques, admirables, essentiels,…
    mais parfois ils disent des conneries, moi je suis pas d’accord avec un point trés important
    leur rapport à la morale, quand ils disent que faire un cut dans une image parfois, ce n’est pas morale, là je dis stop
    car cette question de la morale pose celle du rapport à la vérité, et il est trés violent chez les Straub
    (d’ailleurs elle a bien raison Danièle Huillet de lui dire « c’est bon tu te calmes « )
    comme il est violent chez Badiou aussi
    comme il est violent chez toi Charles

    en attendant, il faut aller/retourner voir les films de Pedro Costa
    http://fr.youtube.com/watch?v=TnSMbYzVrYE&feature=related
    http://fr.youtube.com/watch?v=kA5o46WdPwo&feature=related
    http://fr.youtube.com/watch?v=mJ9wm_5Gfm4&feature=related

  43. C. FIAT

    J’ignorais que HG était Hortense Gauthier ! Ca fait froid dans le dos de savoir que les membres de ce site tiennent des propos pareils ! Je pensais que c’était un quidam qui était passé entre les gouttes des modérateurs du site et c’est pour cela que j’ai répondu didactiquement à cette personne ! Tu as raison, Charles de réagir comme ça, mais attendons que Hortense réponde ! Attendons que Hortense s’explique ! Peut-être a-t-elle été maladroite ! Parfois, on n’a pas de distance critique avec les blogs ! Et on peut déraper, même si dans ce cas, c’est un dérapage catastrophique puisque d’un côté tu te sens visé, Charles par l’insulte de fascisme et que d’un autre côté, je me sens aussi visé. Voilà le pouvoir violent de ce mot de fascisme, ça rend tout le monde parano pour rien, sans doute. Ce n’est qu’un effet d’intimidation, mais cet effet, quoiqu’il en soit, est crétin.

  44. rédaction

    Ben je suis désolé de ce qu’elle a pu dire. Point G (arf) au premier commentaire… Dans tous les cas, so, commentaire ne regarde qu’elle et comme je le disais à Charls, je crois qu’elle pose la question de la vérité dans le discours, je viens d’approuver un commentaire d’elle qu eje n’avais pas encore vu et qui était bloqué. En quel sens un certain degré de violence liée à la vérité renvoie au fascisme politiquemet, à savoir à une rhétorique dont les effets sont politiques et peuvent déterminer tout à la fois une définition de l’homme et une définition de la communauté historique. Badiou par exemple n’est pas fasciste il est post-maoiste. Cela fait moins violent de dire cela, sauf que…

  45. cp

    vous ne vous rendez pas compte que disant des trucs comme ça
    et la charge est bien lourde car il y a peu on m’a prétendu aussi poujadiste
    et avant encore d’autres termes, chansonnier tout ça, bref
    vous pouvez faire pleurer des gens à dire des trucs pareils
    moi c’est terminé je fous plus les pieds sur internet
    je fais comme mon amie lily perceval je fous tout en l’air je me tire la vie peut être ailleurs aussi

  46. C. FIAT

    Badiou n’a rien compris à notre génération (ou ne veut rien comprendre !), regardez dans son livre « Le siècle » à quoi il résume les années 80 qui sont les années de notre adolescence, année de découvertes pour nous. Quelle impasse ! Mais une impasse n’est pas une erreur ou une falsification ! Il faut le lui dire et pour cela faire des livres sur nous.

    Quant à la vérité, j’y crois, sinon je ne serais pas écrivain ! Quant à l’absolu, je le cherche ! « La vérité est femme » disait Nietzsche qui n’était pas, je crois, fasciste, mais à qui on a aussi reproché cela.

    Si on refuse la vérité, si on la stigmatise comme tu le fais et Hortense aussi et si on refuse tout travail dans cette direction – compte tenu du fait qu’on vit dans une époque où le relativisme ironique et l’esthétique idiote tient lieu de nouveau cynisme (tout le contraire de ce que j’entends par ritournelle, la ritournelle étant un motif politique et non une rengaine ! – on verra pointer ce que Bourdieu appelle dans « les règles de l’art » : « ce régime de parvenus sans culture, tout entier placé sous lesigne du faux et du frelaté ».

    Je veux bien qu’on critique Badiou et son livre sur Sarkozy, ici, mais qui, parmi nous aurait écrit un tel livre ? Qui ? Un pop philosophe qui aurait fait de Sarkozy, un héros du mal ?

    Plutôt que d’en vouloir à Badiou qui est un de nos grands philosophes, pourquoi ne pas plutôt en vouloir à Yasmina Reza qui n’a que cinquante ans et qui a publié en septembre, cet insupportable livre avec Sarkozy comme personnagede fiction ! C’est elle qu’il faut attaquer et non Badiou avec lequel il fait dialoguer et c’est tout ! La philosophie appelle au dialogue, non ? Je ne vais pas vous apprendre cela sur ce site ! D’autant plus que cette Reza monte des pièces de théâtres qui sont jouées dans le monde entier ! Elle est même dans le Larousse – page 1678 -, cette cruche ! Et Badiou n’est pas dans Le Larousse, même pas ! Même si le Larousse n’est pas une référencede valeur, ça reste un dictionnaire qui doit être fait pour tous !

    D’abord – je réponds à Charles qui me demandait ce que je pensais de « De quoi Sarkozy est-il le nom ? » – parlons du livre de Reza qui touche à la littérature et à la scène et ensuite débattons de Badiou avec lui, mais par pitié, ne vous trompez pas d’ennemis ! Le pire et le plus dangereux c’est Reza et tous ceux qui font la suivre, non Badiou. Badiou n’est pas un ennemi, même si c’est un ami (j’entends « ami » au sens de « politique de l’amitié » de Derrida) dont l’amitié se conquiert difficilement.

    De plus ce livre de Badiou n’a-t-il pas été publié par un petit éditeur indépendant qui a beaucoup vendu d’exemplaires de ce livre, tant mieux pour Michel Surya qui le mérite bien !

  47. C. FIAT

    Un beau sophisme : si la vérité est femme comme le dit Nietzsche et que les philosophe – dit-il aussi – n’ont jamais rien compris aux femmes, alors Hortense n’est pas une femme, mais Philippe est un philosophe comme Nietzsche. A moins que – comme le dit – Lacan… Hortense fasse une mascarade… Pas envie de mascarade aujourd’hui. À demain, les amis.

  48. rédaction

    _ Sur la vérité : « la vérité est une femme et elle choisit bien ses guerriers » Nietzsche (Gai savoir si je ne m’abuse).
    La question de la vérité où la pose-t-on ? Voilà ma question, la seule qui m’anime depuis 1994, la seule que je propose de suivre dans ce que j’écris. Où pose-t-on cette question, où est-ce que la question de la vérité a un sens ? Je ne crois pas que la variation des nos actions, aient un rapport à la vérité. Il n’y a pas de vérité politique comme il ne me semble pas qu’il y ait une vérité esthétique. Il y a des situations pragmatiques, qui sont conséquentes de la variation infinie et complexe de l’homme comme mode d’être. Car où est-ce que l’on irat chercher un principe transcendant ? Dans quelle tête ? Quel crâne pourrait prétendre qu’l y aurait là vérité et pas là ? Non…. c’est bien dans le creuset de l’inter-subjectivité, dans la situation, que ce que l’on appelle des perspectives, des lignes, des trajectoires, des lois, des présupposés, des assertions, se destinent, s’actualisent pour le moment d’après se dissoudre, car la situation change, se modfifie.
    Parler de vérité n’a de sens qu’au niveau ontologique.Quelque soit l’approche effectuée, au moins, il y a dans cette approche la possibilité de parler de quelque chose qui aurait un rapport, m^me parfois lointain avec la vérité. Et d’ailleurs, c’est là que Badiou est selon moi le plus puissant, dans son ontologie mathématique, dans ce qu’il dit de l’être selon le développement de la théorie des ensembles.

    La vériét en politique n’existe pas autrement que selon le factuel et le situationnel, et delà selon la variation de nos êtres en liaison avec cela. C’est pour cela que j’ai toujours été intéressé par l’humanisme du XVIème siècle, puis par celui de Sartre ou encore l’approche de Merleau-Pont. Voir les hommes tels qu’ils sont, et non tel que j’aimerai qu’ils soient. Savoir que seul ce regard permet de saisir ce qui advient sans illusion, sans déception.
    Oui je ne suis pas un idéaliste. Je n’ai aucune foi dans ce qui advient. Je ne suis pas non plus pessimiste. A Chéreau, Koltès disait : « tu te dis pessimiste, je suis un désespéré ». C’st ce que je partage, une forme d’éthique du désespoir. Certes je la nomme post-moderne, et cela serait discutable, quoi que…

    La vérité au niveau de notre être, si elle tente de porter un contenu, à savoir la constitution déterminée de l’existence, elle tendra toujours vers l’erreur de philosophs comme Heidegger. C’est ce que j’avais écrit en 1993 : montrant comment Heidegger, dialectiqument subordonnait la simplicité du Dasein (sa einfachheit) par l’essentialité (wesenheit), ceci l’amenant à poser que la vérité du Führer était l’assomption d’un co-destin.
    Je devine que ce commentaire ne sera pas aisé à appréhender. Mais qui puis-je, les questions ici soulevées, ne laissent pas de repos, ne nous laissent pas indemnes, demandent un engagement.

    C qui guette beaucoup, c’est bien cette restriction de l’homme et du politique à des vérités constituées et constituantes, qui de toute manière anéantissent toute logique de la révolution aussi.
    La révolution devrait être ouverture infinie, et non déterminée dans sa forme en devenir. La révolution devrait être sublime. Chez Badiou, elle est moralement inscrite, fondée sur des principes a priori, impossibilisant de se saisir de cette suspension de la vérité dans l’acte révolutionnaire. Ce n’est pas pour rien que toute révolution s’abîm dans une période de terreur : à savoir d’imposition de vérité.

    Il faudrait que je revienne sur Le siècle, que j’avais mis en critique à l’époque, dans Meccano et d’autres articles, notamment sur la question des avant-gardes et de la logique de forçage qu’il tenait comme constitutive de ce qui pourrait advenir.

  49. rédaction

    Qu’est-ce que la liberté de libr-critique ?

    Je fais cette mise au point, qui ne sera lue peut-être, sans doute, que par les protagonistes de cette discussion, sans liaison depuis longtemps avec le livre de Christophe Migone. Mais ce n’est pas grave, la ligne de discussion étant de toute façon une ligne ouverte, et non pas refermée sous l’autorité de l’article. Les discussions sont comme des post-scriptums, des contre-signatures, et là, je le sais, Christophe tu sais de quoi je parle, tu sais qui s’exprime aussi par ces mots.

    Liberté et vérité ? dans ce site… C’est revenir à ce qui a lieu dans les différents articles, à cette ligne hétéroclite comme la stigmatisée Pierre Le Pillouer dans une de ses notes.
    Ici, nulle vérité en poésie, ici nulle école, ici même, souvent des livres que l’on se refuse — en tout cas pour ma part — selon no goûts, ce que l’on préfère. Mais un ensemble de livres chroniqués parce qu’ils se donnent explicitement ou non comme des textes qui revendiquent une forme d’appartenance aux expériences littéraires contemporaines, voire expérimentales.
    Le constat que je pourrai faire, en faisant la typologie des éditeurs, c’est à quel point souvent, il est possible de déterminer : 1/ une forme d’identité éditoriale de l’édition, 2/ mêlée, selon un prisme sociognétique (l’apport remarquable de Fabrice Thumerel) à des lignes affinitaires qui peuvent être mises à jour socio-économiquement et relatonnellement.
    Beaucoup de livres sortent chez un éditeur selon ces deux déterminations. Il n’y a rien là à reprocher. Cependant, cela ne signifie pas qu’un type e littérature soit plus vrai ou meilleur ou plus juste qu’un autre, mais que tout simplement que selon certaines complexions que l’on peut analyser, tel éditeur se concentre sur un segment possible de la langue et du poétique, alors qu’un autre sur un autre segment.
    Cela m’a toujours amusé dans ls discussions fort nombreuses que j’ai avec ls éditeurs, quand ils confondent (parfois sans s’en rendre compte, parfois en connaissance de cause) la détermination relative d’un choix et la vérité littéraire. Toujours amusé d’entendre qu’un texte porte en lui une forme de vérité discutable… Un texte porte avec lui la vérité de sa modalité. Ensuite, la question est de savoir si, selon la variation des possibles de réception en un lieu et une époque donnée, il sera reçu.

    Libr-critique est un espace, où nous nous ouvrons au possible, en tant que la seule vérité qui pour nous compte est celle ontologique du langage : l’homme est un configurateur de monde de sens, un inventeur de formes linguistiques, un arpenteur des lieux de langage.
    Il n’a pas de rapport vrai à la langue autre, que la démesure des cadastres de langue. Et ceci y compris dans le quotidien, dans le fait, sans le savoir. D’une manière infime parfois.
    Dès lors, notre ligne est celle de rendre compte mécaniquement, parfois en témoignant de certains goûts qui sont les nôtres, mais rarement, seulement quand un texte nous touche plus, de ces processus de mise en oeuvre de la langue, et delà de saisir comment ces processus correspondent à des maières d’être relié au monde.

    L a vérité de l’homme est sa liberté, et sa liberté est en situation, à savoir intriquée dans des déterminismes aussi bien physiques, que psychiques ou idéologiques. L littérature est le témoignage vivant de cette liberté et donc la variation infinie des énoncés de cette vérité.

  50. Fabrice Thumerel

    Oh là, les SOLDES, c’est fini : et si on stoppait la valse des étiquettes ?

    Dans toute polémique, c’est toujours l’Autre qui est fasciste, réac, etc.
    Concernant la violence de tel ou tel écrivain, n’est pertinente que l’analyse des formes et des ethos à l’oeuvre dans les textes et les discours : description-généalogie-interprétation… Et cette position n’est en rien intellectualiste : la compréhension est subjective-objective.
    Trêve de nominalisme, donc : un écrivain ne peut évidemment être réduit à une appellation, puisque c’est une constellation – dont les caractéristiques formelles et thématiques sont plus ou moins inédites, captivantes, etc.
    C’est ainsi que peuvent m’intéresser des auteurs aussi éloignés que Charles PENNEQUIN et Richard MILLET, pour vraiment prendre des extrêmes : leur « violence » se traduit différemment, et à l’univers d’un MODERNE s’oppose celui d’un ANTIMODERNE… Est-ce à dire qu’on (re)tombe dans l’examen abstrait, distancié, universitaire ? Assurément non : d’une part, sont passées en revue les composantes les plus sensibles des textes ; d’autre part, l’étude poétique et généalogique débouche sur de vrais jugements, de véritables différenciations (il ne s’agit pas de confondre le type de révolte et les agencements répétitifs de l’un avec la mélancolie et la rhétorique classique de l’autre…).

  51. Fabrice Thumerel

    Indépendamment des jugements parfois à l’emporte-pièce sur Libr-critique et ses acteurs que j’ai pu lire dans quelques-uns des nombreux commentaires ci-dessus, et pour compléter la réponse de Philippe :
    1. Libr-critique est un site littéraire qui a pris le risque de s’ouvrir au DÉBAT véritable, c’est-à-dire libre & critique (« risque », parce que la discussion-réflexion peut parfois tomber dans le discours-exutoire si commun et si courant dans la plupart des blogs – dérive vaine et fatigante…) ;
    2. ses lignes de force (au sens artistique du terme) correspondent à la complémentarité entre Philippe et moi, les cofondateurs (les compétences multipolaires de Philippe étant reconnues et indiscutables, il faudrait que ses « amis » littéraires cessent, comme ils le font parfois, de dire un peu n’importe quoi sur lui…) ;
    3. dans l’absolu, tout membre de la Rédaction de Libr-critique – qui peut à tout moment intervenir directement sur le FORUM et dans la rubrique « Commentaires » – est censé prendre la distance critique nécessaire à ses prises de position.

  52. hg

    charles, christophe, je n’ai pas voulu vous traiter de fasciste, !!! et si mes mots ont fait entendre cela j’en suis désolé, et cela est dû à une maladresse d’expression
    philippe a trés bien dit plus haut ce que je pense aussi sur le rapport à la vérité
    ce que je voulais pointer dans mon premier post, c’est que le renfermement sur soi et sur sa propre vérité, mais surtout le fait de vouloir ensuite l’imposer aux autres (différentes manière pour cela) et de ne plus pouvoir entendre les vérités des autres, cela est le commencement du fascisme selon moi, mot qui est peut-être trop fort selon vous, mot qui n’est peut-e^tre pas le bon …
    le fascisme n’est pas une accusation que je lance, je voulais juste dire qu’il nous guette chacun de nous, qu’il est toujours à l’intérieur de soi, car c’est de soi-même qu’il faut d’abord se méfier
    et de ce risque, les écrivains et les poètes ne sont pas exempts, au contraire, car plus que les autres même, comme il détiennent un certain savoir, du fait de leur apport à la connaissance, ils s’érigent souvent plus que les autres détenteurs d’une vérité, et ensuite, de ce rapport à la vérité, peut naitre une attitude tendant au fascisme, voilà ce que je voulais dire dans mon 2ème post
    il ne faut jamais oublier le rapport entre savoir, pouvoir et violence
    donc je n’ai accusé personne de fasciste, mais seulement voulu dire qu’un petit fasciste peut sommeiller en chacun de nous, et la première révolution à faire, c’est avec soi-même, en permanence, c’est entre soi et les autres, ….
    je suis désolé charles, et christophe, si vous vous êtes sentis blessés, ce n’était pas mon intention, surtout au vu de l’estime et de la profonde affection que j’ai pour vous, et pour votre travail ..
    hortense
    (qui n’est pas peut-être pas une femme, et sûrement pas la vérité)

  53. cp

    le 2ème post s’est glissé par hasard entre deux qui existaient déjà
    mais bon, je comprends qu’on puisse vouloir rattraper le coup
    c’est normal et je t’en veux pas, je trouve facile d’utiliser ces mots c’est la dérive internet bon tout le monde y passe, y est passé y passera, je suis pas un fasciste il n’y a aucun poète que je connaisse qui puisse faire cette dérive, après c’est de l’égo artiste sans doute, mais bon là aussi comme disait christophe qui replaçait justement le débat, c’est encore en rapport à un travail, d’écriture, de création. il n’y a que des personnes toutes seules dans leur coin c’est pas des machines, il n’y a pas de machines sauf chez peut-être certains romanciers et encore, surtout chez des réalisateurs on pourrait dire que spielberg est un affreux jojo bien dans le coup de la politique moralisatrice et brutale de son pays, ça roule pour lui, mais fascho même pas, j’en sais rien. le pouvoir chez les poètes ? bababa, je viens de faire un livre qui va sortir je vais peut-etre aller dans deux librairies dans toute la france, peut-être plus car le distributeur a l’air de faire un bon travail, mais bon, c’est pas parce que je pète à table qu’il faut traiter les gens de fasciste, à la rigueur de pétomane qui nous refait sa blague à deux balles, c’est bon , comme dit philippe tu nous lâches un peu là pis voilà quoi. mais bon, j’vais m’coucher c’est moi qui suis de nuit cette fois
    bonne nuit (reviens Christophe ! reviens gamin ! c’est une blage, c’est pour rire ils disent ! – ben oui c’est un gamin il a un an de moins que moi, alors respect!)

  54. C. FIAT

    Hortense, le petit fasciste qui sommeille en chacun de nous, c’était valable en 1980, à l’époque où Deleuze et Guattari disaient cela dans L’anti Oedipe et d’ailleurs ce qu’on appelle les années Mitterand n’ont cessé, à leur dépend, de travailler cela dans des formes parfois suspectes dont les épigones aujourd’hui peinent à tirer leur épingle du jeu… Aujourd’hui, ni la littérature, ni la philosophie n’ont plus le pouvoir d’être fasciste au sens où tu l’entends concernant le partage commun ou pas de la vérité… Parce que le petit fascisme dont tu parles, il est bien incarné. Enfin, il est dehors, là bien en place avec notre cinquième république française en pleine agonie somptuaire (j’ai dis somptuaire, pas somptueuse !) ! Mais là où tu as raison et c’est Heidsieck qui en parle dans son recueil d’articles paru chez Al Dante (dans le titre il y a « conférences », je crois). Le fascisme continue de nous guetter surtout vis à vis de la scène et des performances et des lectures. Seulement un guetteur.

    Voilà, ce qui me pose problème, le plus souvent, c’est que les écrivains et les philosophes qui font de la scène (conférences y compris) sont prêt à tout pour montrer leur travail sans se soucier, ni des lieux, ni des circonstances, ni des conditions, ni des publics. Ce qui me pose problème, c’est cet espèce d’impératif catégorique en poésie et ailleurs : vouloir être partout tout le temps et n’importe comment, sous prétexte que tout est dévasté… Du genre, comme nous allons dans le mur, accélérons ! (En ce qui me concerne, je préfère freiner en étant moins présents sur la scène et en choisissant des lieux en fonction de ems projets de scène et non le contraire).

    Il y a dix ans, pour faire de la scène, il suffisait d’écrire des textes (même des textes médiocres, ce qui est blâmable concernant, non pas les poètes qui ont le droit d’être fades en ennuyeux et prétentieux, mais les organisateurs et les programmateurs des festivals et des manifestations dites « poétiques »).
    Aujourd’hui, pour faire de la scène, il suffit d’avoir une belle voix et une présence (je ne citerai pas de noms pour ne blesser personne).

    Quand les poètes n’écrivent plus mais deviennent des comédiens comment est-ce qu’on appelle cela ?Certainement pas de la poésie. Disons de la comédie, tout simplement. Ce n’est même pas du théâtre. C’est l’équivalent de « Kamelott » ou « d’un Gars et une Fille » à la télé. Télé que Charles a bien raison de dénoncer. Là, il y a une forme, non pas de fascisme, mais de fascination morbide pour la scène et ses prothèses néo-libérales du genre : pourquoi pas moi ? Moi aussi j’en suis capable ? … La poésie a raté une étape, je pense. Le poète sur scène est devenue une auto-fiction libérale qui dissimule mal son plaisir à en être. Bien entendu, je ne parle pas ici de Charles qui est l’exception qui confirme la règle.

  55. Fabrice Thumerel

    Justement, comme sur le site on ne conçoit pas de liberté qui ne soit passée au crible de la critique, on veut éviter les « dérives d’internet »…
    Le problème que soulève Hortense est fondamental, et nous concerne tous : de l’artiste à l’universitaire, en passant par l’écrivain ou l’intellectuel, quel usage social fait-on de sa violence spécifique ? Si légitime que puisse être DANS LE TRAVAIL SPÉCIFIQUE telle ou telle violence spécifique – que celle-ci repose sur l’autorité, la révolte, le discours alarmiste, la « vérité » scientifique ou « révélée » -, dès lors qu’elle change de champ, qu’elle entre dans un champ social plus large, elle ne peut que devenir problématique… Il y a là, non pas un jugement de valeur, mais un FAIT SOCIAL sur lequel nous devons tous nous interroger…
    Et toi, Christophe, qui cite souvent Bourdieu, je suppose que tu entends cela…

  56. rédaction

    _ Question : de Heidsieck, ce ne serait pas Nots convergentes ? ou bien est-ce un nouveau à peine sorti ?

    _ Pour la question du néo-libéralisme poétique, hyper-Ok, et cela depuis longtemps on s’accorde là-dessus. Mais il faudrait à mon avis approfondir les structures justement qui permettent ce type d’intentonnalité. Comprendre quel type de discours a rendu possible le fait de se positionner ainsi, et en quel sens, et là tu as raison, aussi bien programmateur, qu’éditeur, malgré leurs douces plaintes pour certains, leur complainte de ne pas y toucher, eux-mêmes dupliquent ce programme.

    _ pour la question de la lecture, j’ai mon idée, c’est pour cela qu’autrement que toi, Hortense et moi (HP Process) nous sommes ailleurs, dans un lieu où il n’est pas possible de n’être que dans une certaine forme d’apparence, ou encore de se draper dans de beaux discours.

  57. Fabrice Thumerel

    Christophe,
    Ce n’est pas parce que l’impact de la littérature dans l’espace social s’amoindrit qu’il ne faut pas s’interroger sur les effets sociaux de la violence spécifique qu’on exporte dans l’espace public…
    Mais j’aimerais revenir sur tes précédents posts.

    1. Je suis sensible à l’analyse que tu fais de ton rapport à la poésie. Il est vrai que s’est développée une dérive spectaculaire, et l’on aurait tort d’assimiler « performance poétique » et « nouvelle avant-garde »… Dans ce microcosme aussi il faut distinguer pôle marchand et pôle autonome.
    Quant à ta propre évolution, même si tu as l’impression d’avoir tout dit en poésie et que tu restes en marge, je ne vois pas ce que ça change pour toi : ton travail a toujours été multipolaire et critique… comme celui de tout vrai créateur. [On excusera le côté lapidaire d’un tel jugement : c’est le raccourci d’une étude de trajectoire déjà en partie faite.]

    2. La question d’une LITTÉRATURE DU SURMOI demanderait également à être étudiée de près. Disons que si, dans les années 60-70 – et dans la perspective de Rosolato -, on pouvait écrire pour « tuer le père », aujourd’hui, que l’on soit dans la provocation, le trash, les nouveaux lyrismes ou l’autofiction, la quête « poéthique » est une composante cruciale : dans un monde anomique, OUI, Christophe, il y des écritures qui sont travaillées par un devenir-éthique, et dans une logique rhizomatique, on peut concevoir des lignes de fuite poéthiques par lesquelles se construiraient des pôles intersubjectifs structurés par de nouvelles valeurs…
    3. Si si, je connais pas mal de gens qui lisent Louis-Combet, et je lirai ton article avec plaisir.
    4. Pour ce qui concerne Libr-critique, je renvoie à mes précédents posts.

  58. cp

    il ne faut pas parler de soi mais de l’état qui est en soi, cet état qui rend malade du moi

  59. Y J

    Quant à moi ( j’espère rester dans le sujet ), je crois qu’on est toujours dans la même histoire, à savoir les jeunes ( qui commencent à se faire vieux, certains ) qui veulent prendre la place des anciens. ( TXT par exemple ) Et après, on a quoi ? On a les plus jeunes qui débarqueront et qui nous traiteront de vieux cons. Et après ? Que restera-t-il de tout cela ? Il restera des textes, des CD, des vidéos… etc et ce sera sur leur qualité que notre génération sera évaluée, non pas sur les réseaux, les amitiés, les discordes à l’emporte-pièces. Voilà où le bât blesse. Après Heidsieck, Luca, Gysin, Chopin et plus tard prigent, on a produit quoi, nous ? Est-ce qu’on a un seul poète de leur trempe qui puisse leur succéder ? Pour moi, la réponse est non. Et vous ? Et surtout pourquoi ?

  60. cp

    et alors ? moi je trouve que beaucoup ont repris un tas de discours pour en faire des tonnes, et ça change quoi ? Heidsieck est un grand poète et alors ? qui va juger et c’est toujours comme ça qu’on voit les choses, il faut créer pour dans cent ans, c’est un jour une fille qui fait un travail sur prigent d’ailleurs, qui m’a dit ça, sur la ville est un trou, le texte « mots croisés », elle disait que c’était bien car plus tard il aura pas bouger le texte, dans 20 ans par exemple. Qu’est-ce que je me fous de d’en vingt ans ? il n’y a que ceux qui fossilisent sans cesse la poésie qui ont ce discours ! Moi ça me fait marrer ceux qui défendent becs et ongles la littérature du bas, le parler, la langue vulgaire, croisée au haut, alors qu’en fait il y a bien souvent du mépris pour les gens, on reprend Artaud mais on annule son discours, ce qu’on veut c’est faire oeuvre, comme novarina à l’accadémie du théâtre. Je pensais à ça en allant chercher mes médocs à la pharmacie, le théâtre je ne l’aime pas car la plupart des gens de théâtre travaillent sur des auteurs morts et trahissent complètement la pensée et le texte de ceux qui n’ont pas touché un centime de leur oeuvre. Ca n’a rien à voir avec Novarina bien sûr. Mais ça a à voir avec ses acteurs qui n’ont pas, pour la p lupart, l’air d’avoir lu ses lettres. J’ai discuté avec Heidsieck sur l’europe et laurent cauwet et moi s’il avait pu nous occire il l’aurait fait, je défendrai toujours les poètes sonores, toujours pour ce qu’ils ont fait. Mais Heidsieck c’est la langue aussi de la banque, et son copain Lebel, dont je viens de recevoir un carton d’invitation c’est pire car lui il n’a pas d’oeuvre mais juste le mépris. Ensuite ? Ben ? il laisse une oeuvre Ben ! bravo ! il vous faut des oeuvres ? vous en voulez ? la main à la plume vaut bien la main à la charrue, souvenez vous de cette phrase, ressassée aussi par ceux qui nous font des pensums aujourd’hui, qui voient la littérature détaché complètement de la vie, et qui défendent coûte que coûte la démocratie, et qui deviendraient même méchant (voir l’article sur sitaudis sur Badiou ! c’est insencé ! encore ce matin j’ai reçu un message parlant de jeunes qui se baladaient avec des fumigènes, il faut voir dans quel état ils se trouvent après que la Brigade Anti Terroriste leur ai passé dessus !!! C’est ça votre démocratie que vous défendez becs et ongles ? tant qu’on peut écrire, effectivement, estimons-nous heureux, et de grossir les rangs des ouvres qi vont compter pour l’humanité ! Bravo ! encore une fois Bravo !

  61. cp

    de plus, pour ce qui est simplement de mesurer, de venir ici avec sa petite fiole où on va faire pisser les poètes pour le contôle positif à l’épreuve du temps, je voudrais dire que le commentateur des années 50, quelque part dans une revue ou que sais-je, a sûrement tenu le même discours que toi et a oublié Heidsieck, car vraiment il est apparu Heidsieck avec nous, et tous les vieux pareils quand a débarqué toute la génération quintane tarkos fiat espitallier et consors, ça leur fichu un coup et ils se sont remis en scelle dare dare ! avant c’était quand même les oubliettes pour lui, et des lectures dans les endroits les plus paumés de France. Ensuite, il y a toujours des grands écrivains et tu les nomme pas sans doute parce que tu les ignore, pour moi Wolman est aussi important que Tarkos (d’ailleurs en voilà 1 que quand même on peut dire que ça tient le coup, et déjà 1 dans ta pauvre liste !). ensuite c’est pareil pour Prigent en 1990 Prigent est totalement méconnu ! Pour le trouver faut vraiment soulever des piles de bouquins et le chercher sur minitel, chercher une revue comme action poétique à l’époque c’est vraiment du hasard total, je veux dire par là que t’en sais rien du tout de notre époque, et heureusement. et si c’est pas la littérature ça sera ailleurs, car écrivant il faut vivre avec cet exposant là qui est que ça peut disparaître et alors ? qu’est-ce que ça peut faire ? car finalement ça concerne qui ton « Ooeuvre « , c’est pour ça que je dis sans cesse que ça parle ça parle ça produit ça produit ça transgresse ça transgresse ça formalise ça formalise mais pourquoi ? quel intérêt ? tout le monde s’en tape. même moi je m’en tape de moi. faut revenir à faire des choses qui peuvent intéresser les gens, et là je pense que contrairement à ce qu’on dit la lecture, la performance c’est nécessaire, et je le sais car j’ai touché des gens qui n’avaient rien à faire là et qui ont pris ça, des gens qui sont tombés dans mes bras en pleurant, des gens qui m’ont pété mon matériel et m’ont insulté puis après m’ont dit merci. mais il ne faut pas se leurrer non plus, comme je n’ai jamais de discours populiste (contrairement à ce qu’on me dit ici ou là dans les « salons » comme dit Christophe) ou démago je risque pas de toucher grand monde quand même ! la qualité de notre génération sera d’en finir, un bon coup, avec toute cette merde, et tout cet engluement intergénérationnel, car il faut mettre un bon coup et dépoussiérer et arrêter de parler de tout et n’importe quoi. Il faut prendre des jeunes et des vieux et ceux qui veulent en être tant mieux et les autres tant pis. Vous parlez de qualité alors que dans le comité invisible (« l’insurrection qui vient », je m’excuse mais je rappelle, à La Fabrique !), ils parlent de bloquer les TGV, de résister partout à son niveau et avec ses moyens. Aujourd’hui c’est aussi une société bloquée et donc il faut vraiment mettre un frein à la production, à la morale, à ceux qui font déjà des monolithes, préparent le terrain, font chasse gardée, à ceux qui en font trop. Je l’ai écrit aussi dans la 4ème de couverture de mesrine, et si j’écris ça c’est que chaque mot est compté et désigne un paradoxe et pointe du doigt une saloperie :

    Je trouve que vous êtes trop. Trop beaux. Trop dans le faire. Et dans le faire beau. Trop dans le savoir. Vous êtes trop dépositaires. Vous allongez trop. Vous aimez trop l’épaisseur. Trop la logistique. Vous êtes trop techniques. Alors vous faites des blocs. Des monolithes. De la morale. Mais laissez-nous vivre. On s’en fout des dépositions. On veut la vie. On veut respirer. Et si la littérature nous en empêche, on ira voir ailleurs. On veut inventer. On veut inquiéter. On veut foutre la zone. La vie nous appelle à la zone. Au naufrage de nous-mêmes. Nous sommes des êtres qui de toute part déconnons. Nous déconnons de toute part et ça ne fait que commencer. La déconnade est la seule contre mesure. La contre mesure face à ce qui nous est dit, dans la littérature et ailleurs. Votre pensée est la mesure qui convient trop à notre temps. Et il faut en découdre avec le temps. L’homme est un être qui déconne de toute part. C’est pour ça qu’il faut écrire des manifestes. Des manifestes pour qu’on nous foute la paix.

  62. Y J

    La liste n’avait pas la prétention d’être exhaustive, ça n’aurait aucun sens, et j’en étas bien conscient en l’écrivant. C’est juste pour commencer à dire quelque chose. Je trouve qu’on chipeaute beaucoup sur des détails, et qu’avant de se prendre la tête sur les choses qui nous séparent, on ferait mieux de trouver ce qui nous unit, et là ( et seulement là ) on irait à contrecourant de la boue contemporaine et de la dépossession d’existence orchestrée.
    Certes, c’est un peu idiot cette idée de liste, c’est subjectif, eksetera. MAIS c’est une proposition.
    Je reprends ce que dit Christophe Fiat plus haut :  » Il y a dix ans, pour faire de la scène, il suffisait d’écrire des textes (même des textes médiocres, ce qui est blâmable concernant, non pas les poètes qui ont le droit d’être fades en ennuyeux et prétentieux, mais les organisateurs et les programmateurs des festivals et des manifestations dites “poétiques”  »
    Ce n’est pas plus que cela. Le nivellement de toutes les productions et quelque soit le support, le genre, le medium… ça, ça a à voir avec notr époque. Ce n’est pas con d’en parler, ça a l’air, oui, mais justement…
    Il ne s’agit pas de dire : c’était mieux avant et puis rien. La qualité fout-elle le camp ? Qu’est-ce que la qualité ? Y a t-il de nouvelles qualités ( temporelles, postmodernes ) qui en auraient remplacé d’autres ? Y a t-il du nouveau entre un texte de 1950 et un de 2008 ? Ca ne s’analyse plus, un texte ? Ou alors autrement ? Ca se vit ? Sérieusement, ça se vit ? Si on ne vit pas sa poésie, je ne donne pas cher d’elle. On n’est pas obligé non plus de la porter sur soi, avec soi, partout, tout le temps. Ce sont des questions ouvertes, je n’ai pas de réponses toutes faites. Et vous ?
    Wolman, je connais pas super bien. Je vois quand même. Ca a lo’aior hyperconceptuel, anti-technique. Il ne bénéficirait pas de l’aura de Debord ?
    Tarkos, Espitallier, toi-même, c’est très bien, je le pense vraiment, ça m’a influencé, je suis lecteur, bien sûr, Emmet Williams, aussi, c’est introuvable mais c’est génial.
    Mais quand on a tout additionné ( c’est absurde je le concède ), la balance semble pencher vers le passé. Mais ce n’est pas propre à la poésie. Regardez les arts plastiques. Regardez ne serait-ce que le rock. ( ça existe encore, ça ? ) Regardez l’acousmatique. Après Henry, Parmegiani, Ferrari ( et d’autres ) ?
    Ah oui, au fait, j’espère que ce qui vient d’être écrit ne va pas être qualifié de réac ou que sais-je, parce que ça, ça suffit, faut arrêter maintenant avec ce vocabulaire antipensée, ce dynamitage de l’argument ( complètement inscrit dans notre temps, prémédité ) au même titre que « fascisme, pétainisme, populisme… » et j’en passe. Un peu de tenue ( dans le sens où l’on tient une note ).
    Sus à l’invective.

  63. Fabrice Thumerel

    Sur ces points, Charles a raison : sauf à revenir à des pratiques dix-neuviémistes, la critique ne saurait jauger les auteurs et les générations à l’aide de sa TVL (Table des Valeurs Littéraires) ; par ailleurs, l’être-pour-l’oeuvre ne semble guère concerner les écrivains aujourd’hui âgés de 35 à 45 ans… Reste à en tirer les conclusions qui s’imposent : pourquoi s’accrocher au « volume » ? pourquoi ne pas tenter dans l’espace numérique et performatif l’équivalent de ce qu’a réalisé Dario Fö avec son « théâtre à brûler » ?

  64. cp

    wolman on ne connaît pas bien, et c’est normal, c’est normal car il y a plein d’artistes qui sont dans ce cas en France, c’est qu’en fait il y a une sorte de main mise sur la vérité, mais wolman les déplace avec légerté et intelligence, pour moi c’est tout simplement le duchamp de la poésie, quelque part, disons à l’inverse, duchamp intéressé par les mots, la littérature, et qui inspire les littéraire, wolman inspire plutôt les plasticiens (à part Tarkos et quelques autres, mais justement parce que Tarkos ce n’est pas qu’un écrivain, mais un artiste, je dis vite) et c’est lui qui dit à Debord, et non l’inverse, comment faire son premier film. Car Debord avait des soucis d’argent, alors qu’il avait fait un story board à la manière d’Isou, avec des scènes etc; wolman lui dit tu n’as qu’à mettre une image noire une image blanche. Wolman et Debord écrivent la théorie du détournement, wolman et debord écrivent sur la dérive. Ensuite, Wolman crée la l’art scotch, c’est un véritable inventeur, et il travaille dedans contrairement à Isou qui fait juste de brefs passages dans ce qu’il expérimente et va voir ailleurs, Wolman est avec les affichistes aussi, et rencontre Dufresne, Dufresne pareil, tout comme Hains. Hains m’a « inspiré » un texte dans la ville est un trou, je dirai c’est sa mort, avec celle de Armand, au même moment des banlieues en feu en 2005 qui me font écrire et me demander ce qu’on fait, où est la révolution alors que l’époque fait de nous des révolus plus que des révoltés. Donc ce que tu dis est quelque part juste aussi, c’est-à-dire qu’est-ce qu’on fait ? Quand je vois ce que je vois auprès de moi, dans ma ville par exemple, au niveau artistique, je suis révolté, car les jeunes qui font des choses, se disent en même temps activistes et proposent des oeuvres convenues je me demande vraiment ce qu’ils pensent à part leur égo artiste. Cela n’a rien à voir bien entendu avec ce que dit Christophe à ce sujet, qui creuse le problème de l’oeuvre par rapport au surmoi. Je pense vraiment que l’art et l’écriture, la littérature, doit pas oublier le politique, mais sans en faire explicitement, mais en faisant vraiment ce que fait par exemple Straub quand il filme un enfant qui ne veut plus apprendre, la forme est aussi celle qui va permettre d’aller plus loin et de montrer que dans le théâtre on peut parler autrement, avoir une autre posture. il suffit de regarder le petit film « en rachachant » pour se rendre compte que chaque phrase est posée et correspond à une attitude, comme s’il s’agissait de marionnettes, et là on est proche du théâtre de Kantor ou celui de Tanguy, ou dans la danse de Maguy Marin. Après, aujourd’hui, il faudrait poser la question sur le cinéma, sur la video, les artistes et ce qu’ils appellent le kitsch, la parodie. Et puis il y a aussi les artistes comme un que j’ai rencontré, très sympa au demeurant, jota castro, qui est qualifié d’artiste engagé. en effet, ces oeuvres sont parfois détonnantes, mais ça touche qui en dehors en France du public du palais de tokyo ? le film par exemple, où une cantatrice reprend le discours de berlusconi dans une « piaule » louée en général par les parfums hermès ça touche qui au bout du compte, sinon se flatter de dénoncer artistement des attitudes infâmantes en politique? je me suis vraiment posé la question, d’autant que je lui ai filé mon bouquin gratis et qu’il devait me renvoyer des videos que je n’ai jamais eues. Je me dis ce type parcours le monde avec ses oeuvres et ses discours rentre dedans mais en dehors de ça est-ce qu’il y a véritablement danger ? est-ce qu’on est en danger à l’heure actuelle si on fait une oeuvre, est-ce qu’on risque d’être interdits comme le fut Guyotat ? Je crois pas qu’en dehors du petit milieu je sois emmerdé par mon Mesrine, je crois pas je peux me tromper mais ça m’étonnerait, et ça c’est vraiment pénible car on se frotte à une réalité qui nous dit que ce qu’on fait n’a aucun poids, ce n’est pas le poids historique ou de l’oeuvre qui prévaudra, c’est le fait que ça touche personne vraiment, que ça n’emmerde en tout cas personne véritablement.

  65. cp

    Je ne connais pas le « théâtre à brûler », qu’est-ce que ça signifie finalement ?

  66. hg

    hey christophe, en 1980 j’étais pas née, alors comment je fais ? car peut-être que le petit fascsite en soi pour toi c’est un truc de y’a 20 ans, mais pour moi c’est bien présent, car chez les gens de ma génération, qui ont entre 20 et 30 ans, il faut voir les discours, il n’y pas de honte à être de droite, à dire qu’il faut travailler et rester calme, qu’il faut arrêter de fumer dans les lieux publics, que les immigrés on peut quand même pas tous les accueillir, qu’on paye trop d’impôts, etc …
    c’est vrai que chez eux le petit fasciste, il est même pas caché !! il parle bien haut et fort, et il est fier !
    pour eux, Marx est un dinosaure obscur, « marxisme » une sorte d’injure, Adorno un type d’extrême extrême gauche conspirationniste, Bourdieu est vidé de sa substance politique, (il faut voir comment ces auteurs sont enseignés à Science po’ !!)

    vous parlez des jeunes, qui sont plus des jeunes en général car ils ont plus de 30 ans, vous parlez des vieux, des morts, des ancêtres, des générations
    mais ils sont où les vrais jeunes, ceux qui ont 20, 25 ans ???? (il faut voir quand même l’âge qu’avait les mecs de Dada, et même les surréalistes, 22, 23 ans !!)
    vous la génération 60’s et 70’s, vous vous battez pour savoir qui va succéder à TXT, Fluxus, etc … mais en attendant, vous ne faites pas beaucoup de place à ceux qui sont là, bien jeunes, et bien vivants
    alors oui charles je suis d’accord un milliard de fois, la vie, le présent voilà ce qui compte
    et le mouvement …
    donc j’attends de voir ceux nés dans les années 80 !!!

  67. Fabrice Thumerel

    Le « théâtre à brûler » s’est opposé au système littéraire en place dans les années 70 : c’est l’affirmation que la création (théâtrale ici) n’a de valeur qu’ici et maintenant, qu’il faut renoncer à l’oeuvre imprimée, à cause de sa dimension patrimoniale, monumentale (au sens étymologique : refuser de laisser des traces, donc)… il fallait donc brûler les textes dès les spectacles finis ! Et de fait, on a perdu toute trace de certaines créations…

  68. cp

    mais en tout cas hortense si je parle des jeunes je parle pour ma part des gens de cet âge ! et plus jeune, et c’est ça qui m’inquiète, mais bon à leur âge j’étais pas là du tout ! bof génération on s’est fait appeler. mais sinon oui, je connais des jeunes de cet âge et franchement c’est le nihilisme pur et dur. briller partout sans rien faire, être invité. faire des tournées de rock, de la perf (mais s’en foutre complètement des hubaut, ferrer et compagnie. faire-du-rock. et lire tout mais aller dans le sens opposer, quand tu leur parles Etrangers, Expulsions, Sans-papier (ici à lille il y a tout de même eu de quoi en entendre parler récemment!), politique en général, et aussi un travail qui justement n’irait pas dans le sens qu’on attend, ils te regardent comme une poule devant un couteau. mais je pense qu’il y en a, pauvros me disait ça pour la musique, et j’ai vu dans des écoles des beaux-arts des gens qui prenaient conscience véritablement , mais sont en but avec le système et ce n’est pas simple du tout pour eux, ils sont vraiment dans la merde s’ils se révoltent. Ca serait pas mal que ce soit vraiment des gens de l’âge des mecs de Dada.
    En tout cas pour ma part je veux bien leur faire la place, j’ai fait des trucs avec eux, ce n’est pas une question de place c’est la question de sortir, pour eux, de certaines postures, pour moi ce n’est pas le jeune artiste qui est en crise c’est le jeune tout court, en crise parce que la société ne lui parle plus à l’heure actuelle, le jeune qui peut s’en sortir c’est celui qui adoptera le langage qu’on veut lui coller dans la bouche, que ce soit le jeune de banlieue à la télé ou celui qui est aux beaux-arts.

  69. cp

    oui mais, pour revenir à ce que tu dis Fabrice, pour moi ça me pose un problème, car on m’a déjà collé ça dans la gueule pour me dire « vous les écrivains vous aimez les traces ! ah ça ! ça aime faire des traces. » c’est dans la perf qu’on m’a dit ça, et franchement j’ai trouvé ça marrant car il n’y a pas un endroit aujourd’hui où on veut autant faire preuve de sa vitalité dans les photos et les videos que dans la performance. Faire un livre ce n’est pas faire des trace, c’est pour moi se faire oublier par le plus grand nombre. La question du livre est au centre des débats, au centre du travail, et donc si on dit performer, performer oui, mais poète-performer alors. c’est la nuance. je suis pas un vrai en tout état de cause. mais la perf est en crise et d’ailleurs arno labelle rojoux, s’il a republié son livre c’est pour dire qu’il y avait un nouvel élan et cet élan on le trouvait quasi uniquement maintenant dans la poésie, et plus trop chez les artistes, plus trop de renouveau chez eux dans la perf. l’écrivain à l’heure actuelle fait des livres et aussi des videos et de la performance, aussi pourquoi pas des dessins, etc; faire feu, oui, mais de tout bois, tout attaquer. Ce n’est pas tout embrasser pour être visible, c’est tout attaquer. C’est différend. les livres ça compte pour des gens, il y a des gens qui encore achètent des livres et là-dessus on est loin des 70, car dans les 70 ils avaient la facilité de désacralisé le livre, maintenant qu’il l’est véritablement c’est pas la même pair de manche ! on lit plus ! pas la peine de s’emmerder avec ces discours, si on fait des livres justement on résiste à ça. et il y a plein de types et typettes qui se battent pour faire exister leur texte, faire des petites maisons d’édition, etc; après pour ma part je ne fais pas un suivi scrupuleux des oeuvres introuvables et m’en désoler dans mon coin, il faut avancer, continuer. dedans n’est plus disponible ? tant pis, je vais pas faire pour autant tout pour que ça reparaisse. si ça doit exister à nouveau ça existera, sinon tant pis. pour moi c’est important, pour ma part à moi, ma petite part à l’exercice du vivant, c’est important car c’est comme un philosophe qui reviendrait sur sa pensée, qui verrait des avancées ou des reculades, etc. Par contre, j’ai posé récemment la question à THTH pourquoi il disait, dans Chronikart, qu’il n’achetait quasi aucun livre. je n’ai pas eu de réponses. c’est peut-etre pour des raisons financières, ou alors parce qu’il n’y a rien à lire, ou parce que ça se passe sur le web ou dans les soirées, j’ai toujours cru ça aussi, comment se séparer du livre, et comment en revenir, je suis pas revenu de certaines lectures mais pour cela il faut les chercher, chercher sans cesse et la déception arrive souvent avant. Là je suis plutot à lire des choses sur la pensée, la politique. mais il fallait y venir, peut-être justement en écrivant des livres.

  70. cp

    faire un livre c’est dire aussi : j’en finis une bonne fois avec moi, avec ce que je suis pendant un temps, je dépose le paquet, basta ! il faut voir ça aussi, c’est en finir avec quelque chose, ce n’est pas poser sa petite oeuvre, c’est passer à autre chose, enfin je crois…

  71. Fabrice Thumerel

    Je te taquinais un peu, Charles, pour vérifier ta position. Laquelle est logique, en parfaite conformité avec :
    1. le constat que tu fais (avec Christophe, Philippe, etc.) de la crise dans le milieu de la perf ;
    2. avec ta façon de faire des livres (c’est cette façon-là qu’on défend ; d’où notre soutien et nos actions en faveur de l’édition créatrice).
    C’est pourquoi on ne peut te ranger dans la catégorie des opportunistes-cyniques.

    Mais dès lors que tu te débarrasses de toi dans le texte publié, tu fais oeuvre… Ce qui ne veut plus dire aujourd’hui que l’écrivain écrit pour la postérité : non, il offre à chaque fois un ensemble clôturé de caractéristiques thématiques et formelles qui constitue sa prise de
    position, laquelle rencontre le monde des lecteurs (la sensiblité, les interrogations, etc. des lecteurs) ; et comme les critiques sont des lecteurs qui écrivent, il leur appartient de se situer en situant l’oeuvre… (sans la prétention de rendre des jugements définitifs au moyen de leur TVL – pour reprendre ce que je disais ce midi).

  72. cp

    oui bien sûr, on fait une oeuvre et alors, mais je n’écris pas pour les critiques, j’écris pas non plus pour les amis, la ville est un trou certains ont dit c’est chiant tout est déjà sur internet. mais s’ils ne veulent pas lire c’est pas mon problème, je n’écris pas pour vous, je n’écrits pas pour la famille. c’est la famille qui le plus souvent critique. Elle est plus critique qu’une critique car elle est sourde. ici il y a ma famille qui vient pour lire ce qui est écrit et j’espère bien pas avoir dit trop de conneries, car je peux très bien me demander ce que va écrire quelqu’un qui pense comme toi Fabrice, mais par contre je suis beaucoup moins inquiêt que si c’est la famille. A bas la famille ! A mort ! car c’est elle avant tout qui fait « oeuvre » ou pas.

  73. cp

    pour répondre à yves le problème c’est que tu poses des questions trop vastes et on pourrait répondre que par petits bouts. la balance qui penche vers le passé. mais il faudrait parler du post-moderne, des années 80, tout le truc en fait. et dire aussi qu’aujourd’hui si la balance penche vers le passé c’est que le passé nous retient, le passé veut toujours être là et dominer son sujet grâce à quelques figures tutélaires. tu vas à pompidou tu fermes ta gueule et t’écoute lebel dire à chaque fin de phrase, notre cher Gilles (pour parler de Deleuze), notre amie Agnès (pour Agnès B), mon cher william etc etc. il n’y a plus d’intergénérationnel, il n’y a plus de groupes, de l’avant garde finish tout ça, bézeff ! tant mieux. mais tant pis aussi, car en fait plus personne dit rien chacun reste dans son chacun et puis la littérature fout l’camp. car en fait on peut critiquer le surréalisme, ou dire « Ah ! Dada ! » (ah ah ah, à dada !) mais il y avait de la bagarre. Aujourd’hui si on se bagarre, même chez les plus anciens, c’est qu’untel a eu plus de ci, un autre à été plus là, etc. on ne discute plus le fond, on le respecte, nuance. je ne dis pas qu’il faut réinstaurer la terreur mais il faut créer des trucs (comme Armée noire) qui permettent de penser le groupe (mouvant, et chacun fait sa petite armée noire), l’édition (caravane plus que maison), la scène (où on peut et sans un rond au début), les gens qui viennent. C’est que la littérature a besoin d’un public autre que cultivé, ça a toujours été le problème mais là ça devient crucial, sinon là effectivement je peux très bien, pour ces raisons arrêter de faire des livres. c’est très difficile mais en lisant l’Insurrection qui vient, et qui parle d’un tas de choses interessantes qu’on peut replacer dans la littérature (en mettant des réserves aussi sur ce qu’ils disent sur la littérature justement), on peut voir que ce n’est pas difficile à inventer le concept de se réunir, boire des coups, découper coller, faire une gazette et la vendre.

  74. BOXON

    YV ! LE COMITE BOXON NA PAS DIT SON DERNIER MOT ! REND TOI
    A
    LEVIDENCE !

    attention

    NOUS ANALYSONS TOUT CE QUE TU ECRITS ET NOUS T’EN FERONS QUELQUES REMARQUES A NOTRE PROCHAINE REUNION

  75. Y J

    « sauf à revenir à des pratiques dix-neuviémistes, la critique ne saurait jauger les auteurs et les générations à l’aide de sa TVL (Table des Valeurs Littéraires) »

    Et avec quoi on jauge alors ? On ne jauge pas ? On attend que le lieu soit occupé par des noms et on crie au génie quand le lieu sature de l’image du plus imposant en termes de connexions et d’entregent. Alors la poésie publicitaire n’est pas loin, elle arrive, tous aux slogans, il faut que ce soit léger à comprendre, de l’aplat et que ça fasse jeune, cool, branché…
    Je trouve ça marrant  » dix-neuvièmiste  » et révélateur. A croire que dans mon argumentation ( qui vaut ce qu’elle vaut, certes ) j’ai opposé les poètes d’aujourd’hui à Victor Hugo ou Alfred de Musset. C’est quand même excellent.
    Pourquoi il ne se passerait pas en art la même chose qu’il se passe avec le rock ou la culture en général. Ca fout l’camp. Congédié la recherche. On veut du clinquant. A ce niveau le président est parfait dans son rôle.
    Sérieusement, c’est quoi les nouveaux critères. Vous pensez sérieusement qu’en 20 ans, les critères d’analyse d’une oeuvre ont fondamentalement changé ?
    Qu’entre Heidsieck et Chaton il y a un cratère interprétatif ?
    J’en connais un de critère qui revient souvent ici. C’est celui de postmodernité. Il faut écrire de la poésie postmoderne. Ceci a-t-il un sens. J’en doute fort. La porosité dans les arts ( sublime idée ), c’est vraiment nouveau ? De qui se moque-t-on ? Ce que je remarque, c’est qu’un bon paquet d’artistes poreux en voulant faire se rejoindre 2 arts différents ( par ex musique et poésie ) ne sont ni dans l’un ni dans l’autre. Ils sont dans la variété ou alors le flux tendu, ce qui revient au même.
    J’aimerais vraiment qu’un site existe dans lequel les oeuvres soient anonymes. On aurait à coup sûr de belles surprises dans les commentaires. Ce serait la panique. On serait obligé de s’excuser les uns les autres d’avoir décrié ce que l’on croyait être génial la veille quand c’était signé. Le nom a remplacé les valeurs ( ? ). C’est pas une nouvelle valeur, ça le nom ? La grande boucle du nom. Se faire voir partout. Saturer le lieu. Peu importe le contenu, pourvu qu’il y ait la présence de qui porte le nom.

    Bon, rien de nouveau, me direz-vous. Eh ben non, rien de nouveau.
    Pourquoi chaque génération se bourre le mou ? On devrait en avoir fini avec toutes ces conneries depuis déjà 50 ans.

  76. Y J

     » -Tu vois, lui c’est un con !  »

    ( in l’avant-garde expliquée à ma fille, à paraître )

  77. Fabrice Thumerel

    Yves, je me réjouis que certains acteurs du champ se posent à nouveau le problème de la valeur littéraire.
    Mais j’ai bien envie de vous retourner ce que bon nombre d’écrivains actuels disent aux critiques et aux universitaires : lisez-nous ! informez-vous sur ce que nous faisons !
    Parce que là on retombe dans des problèmes de critique basiques… Contrairement à la critique du XIXe, nous ne jugeons plus en fonction d’a priori, de valeurs qui déterminent en amont la qualité des oeuvres ; pour moi, il ne s’agit pas non plus de juger selon une théorie toute faite (la postmodernité, par exemple)…
    Après avoir établi la description et la généalogie des formes et des paradigmes mis en jeu, j’essaie de situer tel écrivain, telle mouvance dans l’histoire du champ, et d’évaluer son impact… Point de grille ni de classement systématiques donc !
    J’y reviendrai bientôt.
    Pour ce qui est de la critique façon oenologique (on goûte à l’aveugle), OUI, tout à fait d’accord ! (Ça fait longtemps que j’en suis convaincu…)

  78. C. FIAT

    Le problème, YJ, n’est pas le nom ou pas, mais celui de la valeur qui est attachée à un nom à cause d’un travail et de sa réception. Par exemple, dans ton post, tu cites quatre noms propres : Victor Hugo, Alfred de Musset, Heidsieck et Chaton mais tu ne dis rien du travail de ces écrivains ! Par ailleurs, pour toi, les auteurs morts ont un prénom et un nom et les auteurs vivants n’ont qu’un nom, pourquoi pas Bernard ou Anne James ? Simple oubli ? Ou pas ? Mépris ? Adoration ? Es-tu toi-même dans ton « cratère inteprétatif » ou pas ?

    De même que tu signes YJ… C’est qui ? Et ce n’est pas parce que j’ignore qui tu es (alors que tu sais qui je suis – je signe C.FIAT – c’est mon vrai nom C comme Christophe et Fiat comme FIAT) que je ne te réponds pas…………….. en mon nom…

    En l’occurence, tu ferais mieux d’entendre le rappel à l’ordre de ton Collectif, les Boxons (salut les gars !) !

    Moi si j’aime les noms, c’est parce que j’aime savoir à qui je parle. On n’est pas au bistrot ! J’entends déjà les Boxons qui gueulent : « Si Fiat, on est au bistrot ! ». De toute façon, l’heure de l’apéro est passée.

    Fabrice, je réponds dès que je peux à ton post concernant le fait social.

  79. C. FIAT

    Désolé, YJ – Yves Justamante – je viens de me rendre compte que ton travail est justement rubriqué sur le site ! Je suis très maladroit avec les blogs… Ca va trop vite pour moi, des fois… Ceci dit, je maintiens ce que je disais à propos du nom et de sa valeur quand le nom est lié à un travail qui questionne et ouvre des espaces et des enjeux qu’on estime (à tort ou à raison) fondamentaux. Mais pardonne mon emportement…

  80. ts. un jeune de 1982-2008-?

    il y a un jeune qui naît en 1982. cent ans après joyce. un peu plus de six ans avant la mort de beckett. un an après l’élection de mitterrand. pour le jeune qui naît en 1982 mitterrand est une grenouille qu’il arrive à imiter pour faire rire les copains. pour le jeune qui naît en 1982 joyce ne sera quelqu’un qu’en 2001. et beckett un an plus tard. et en 2008 beckett est toujours quelqu’un, et joyce aussi mais un quelqu’un qui compte moins qu’en 2001. il y a un jeune qui à 18 ans en l’an 2000 et à l’école en angleterre où ce jeune était, on en a fait tout un plan de cette génération des 18 ans de l’an 2000. et le jeune ne lit pas à l’école, ou il lit mais des pornos, des comics, le journal, surtout les pages foot. et ce jeune est anglais et ce jeune est en même temps français, et à ce jeune on lui dit qu’il a de la chance. et en l’an 2000 un jeune né en 1982 vient en france. et un jeune ne sait pas écrire français. et un jeune ne lit qu’en anglais alors qu’il est en france. il lit joyce, et shakespeare, et tous ceux qu’on lui a dit qu’un jeune doit lire. et un jeune lit peu de jeunes ou de vivants. ou quand il se met à lire les vivants, ils meurent. le jeune ne sait plus en quel ordre mais il se mit à les lire et ils moururent: blanchot, derrida, ricoeur. plus tard, quelques années après, il lira un mort qu’il croyait vivant. et un jeune homme quitte la france une année et part à san francisco. et c’est triste, mais il faut qu’un jeune né en 1982 à La Tronche en Isère parte à san francisco pour lire les poètes vivants français à la bibliothèque. il ne sait plus comment mais un jeune lit les alféri et cadiot et quintane à l’étranger. à l’étranger un jeune peut acheter leurs livres d’occasion alors qu’il ne le peut pas en france. et un jeune s’intéresse à la poésie, et un jeune ne sait pas ce que c’est, un jeune fait des traductions de poèmes français vers l’anglais et l’inverse mais justement parce qu’il ne sait pas ce qu’il fait. et un jour un américain qui écrit des poèmes dit à un jeune né en 1982 à La Tronche en Isère le 27 avril « écris-tu en français? » et un jeune dit « non » et l’américain qui est né 41 ans avant 1982 dit « pourquoi pas? », non, il dit « why not? », et le jeune dit « i don’t know ». le jeune ne sait pas et il oublie et il revient en france. et le jeune s’énerve car il ne trouve jamais les livres qu’il veut en france. et puis le jeune en 2006 va sur internet, le jeune ne sait jamais s’il faut dire dans l’internet ou sur l’internet ou dans internet. il y va, et heureusement car il découvre que c’est bien vivant. le jeune né en 1982 à La Tronche en Isère le 27 avril à 3h30 découvre plein de choses. mais dèjà, à part quelques endroits, quelques sites, ça parle du siècle passé. de txt, de t.i.j.a, de nioques, de dock(s), de plein de revues que le jeune n’a jamais lu. et puis il se dit que ce serait bien de s’abonner et puis il voit les prix et il se dit qu’il ne peut pas et que même s’il pouvait il ne peut pas car il faut un chéquier alors il s’abonne qu’à une revue qui accepte qu’il paye en mandat cash et il est heureux de recevoir ses talkie-walkie. et un jeune va lire des gens qu’il rencontre par internet et des sites qu’il ne nommera pas. et un jeune lit un mort qu’il croyait vivant. et c’est un anachronisme mais il découvre que le vivant est mort quand il finit anachronisme. et il fut triste mais heureux qu’il ne le sût qu’après avoir terminé le livre. et un jeune aime bien utiliser des temps bannis qu’il ne maitrise pas et il aime bien lire et écrire et il se dit que c’est son travail et il n’est pas de droite. et un jeune va continuer à lire, il va en lire qui ont parlé ici, c.f, c.p, p.b. et un jeune en les lisant ne sait pas quoi dire, encore moins quoi écrire. et un jeune se dit que c’est normal, que c’est la jeunesse qui fait ça, qu’il a encore de l’apprentissage à faire ou du moins du travail à faire avant de venir discuter ici avec eux. et puis un jeune parle mais de façon détourné. et il voudrait dire des choses, mais le débat le dépasse, ça parle de choses qu’il ne comprend pas bien comme les générations ou de gens qu’il n’a pas lu. et un jeune se dit qu’il n’est pas encore prêt. il n’est pas prêt encore pour tout ça et c’est pas grave, ça viendra, ou ça ne viendra jamais mais ou moins un jeune est venu dire qu’il y avait des jeunes et qu’ils ne sont pas tous dans l’auto-promotion ou l’arrivage ou la conceptualisation. un jeune est venu écrire qu’il y a des jeunes qui lisent, que lire ce n’est pas ou pas que passif.

  81. Y J

    « lisez-nous ! »

    Mais je vous lis. Je me tiens au courant. Il y a plein de bonnes choses à droite, à gauche. Enfin, toi,non. Je ne connaissais pas ton nom avant de connaître ce site. Je ne demande qu’à connaître ton travail.

    « Contrairement à la critique du XIXe, nous ne jugeons plus en fonction d’a priori, de valeurs qui déterminent en amont la qualité des oeuvres »
    Vraiment ? Ce ne sont certes pas les mêmes critères ( métrique par exemple ), mais là j’avoue être sceptique. Je vois une valeur qui détermine en amont la qualité des oeuvres : l’inscription dans le champ de l’ avant-garde ( le mot reste flou ). Or ce qui a fortement changé depuis quelques années, c’est que aujourd’hui paraître un jusqu’auboutiste de la forme extrême, pas la forme molle, la forme angulaire, l’antiforme, celle qui dément toute antériorité, la jamais venue, l’épileptique, ça c’est devenu la norme et que pour nos grands aînés ( voir la liste ) ce n’était pas ainsi, il fallait encore se battre pour l’imposer, la forme. On en est loin, non ? Aujourd’hui pour retrouver le sentiment d’alors, un indéfinissable malaise, il faut tenter l’expérience 412 qui consiste à improviser une soirée poésie au PMU du coin et non pas au Centre D’Art de sa région.

    « Après avoir établi la description et la généalogie des formes et des paradigmes mis en jeu, j’essaie de situer tel écrivain, telle mouvance dans l’histoire du champ, et d’évaluer son impact… Point de grille ni de classement systématiques donc ! »

    Tiens, ça a l’air intéressant, tu peux en dire plus ? Qu’entends-tu par « impact » ?

  82. hg

    ouuaaaiiiiiiiiissssssssss !!!! thomas !!!! thomas !!!!
    un mec des années 80, mon pote des années 80 !!!!
    un des rares, un des seuls même, ça fait du bien !! vraiment d’ailleurs quand j’ai vu ton âge losqu’on est rentré en contact, j’étais contente, je me suis dit que je n’étais pas seule, pas toute seule avec tous ces vieux, et tous ces morts … et puis quelqu’un des années 80 à Grenoble qui écrit une lettre et envoie un mandat pour acheter une revue à Arras, c’est assez unique en fait…
    ton texte est trés beau, et je suis trés ému, car je me dis qu’on partage un peu le même temps, et c’est important car j’ai jamais trop partagé le même temps que les autres avec qui je suis, ils sont toujours plus vieux, ils parlent de choses que je ne peux que imaginer, mais à force je les comprends, et je partage un peu de leur temps aussi, mais aprés je ne sais plus de quel temps je suis, car je ne partage pas non plus le même temps que mes contemporains de mon âge, qui eux ne savent rien de ce qui as eu lieu avant eux, (ma cousine qui a 16 ans par exemple croyait que internet avait toujours existé!)
    moi j’avais 17 ans en l’an 2000 et je me disais que c’était bien 17 ans, que je m’arrêterai bien là, pas seulement parce que c’était l’âge de Rimbaud, mais un peu quand même …
    et juste avant quand j’avais 16 ans, je croyais que la littérature elle s’arrêtait aux surréalistes, car c’est ce qu’on nous apprend à l’école, mais heureusement moi j’allais aussi dans une autre école, tous les mercredi et les samedis, c’était l’Ecole de la rue, dans une MJC à Dunkerque, et j’allais faire de la vidéo et des films là-bas, et puis un jour, y’a eu Tibor Papp qui est venu faire des trucs avec des ordinateurs, je n’y comprenais rien, moi je préférais faire des films, je faisais entre autre un documentaire sur Sangatte (c’était en 1999 et personne n’en parlait), et puis y’a eu Heidsieck aussi et là ça a commencé à me faire réagir, et puis y’a eu Prigent qui est venu faire une lecture, et là je me suis dit tiens des auteurs vivants qui lisent et c’est encore plus vivant que le vivant, et ça ça a fait ressusciter tous les morts que je lisais mais différemment, et plus rien n’était comme avant
    et puis je suis partie à Arras pour faire mes études (quelle idée!) et quelqu’un m’avait dit « à Arras il y a des poètes sonores », et il m’avait chargé de les chercher et là on me parle d’un prof de philo qui est dans la poésie, et je cherche à le rencontrer, je croyais que c’était un vieux, on me disait qu’il portait des bretelles, et donc je rencontre Philippe, il était pas vieux, ni avec des bretelles, il était même plutôt beau je trouvais, et je vais chez lui avec Juliette, et il nous fait écouter des « événements 99 » de Anne-James, et d’autres choses, et quand je pars de chez philippe, ensuite pendant trois jours, quand je marchais dans la rue j’entendais samplé dans ma tête « la grande peur du bug, la grande peur du bug », la belle voix de AJ et je pensais aussi à philippe et je me disais que j’avais trouvé mon poète sonore, et c’était comme si la vie s’ouvrait, dans cette ville d’Arras, où mes profs de prépa me dégoutaient de la philo, et m’assenaient de citations du XVIIe, où disait que Marinetti c’était de la merde ahahahha et tous les avant-gardes aussi, et c’est là que j’ai décidé de ne pas faire de « l’art plastique » dans cette hypokhâgne de névrosés, mais de faire des cartes de géographie car ça avait plus de rapport avec la poésie quand même …
    aprés j’ai lu, lu lu, et je ne sais pas trop ce qui est venu, mais en tout cas c’est venu, et toi aussi thomas c’est venu chez toi, car tu étais prêt, en fait entre San Francisco et La Tronche, c’est venu, tu y es là, on y est, et on est toujours prêt quand on vient des années 80 …
    en tout cas ton histoire elle est plus dingue que la mienne quand même !!
    vive les années 80, quand pierre bachelet chantait « 20 ans en l’an 2001 », quand y’avait la mode du fluo, et quand mitterand était une grenouille !!

  83. Y J

    « Mais pardonne mon emportement »

    Y a pas de mal.

    « Ceci dit, je maintiens ce que je disais à propos du nom et de sa valeur quand le nom est lié à un travail qui questionne et ouvre des espaces et des enjeux qu’on estime (à tort ou à raison) fondamentaux »

    Tout à fait d’accord. Comment se passer d’un nom, d’ailleurs.

    « les auteurs morts ont un prénom et un nom et les auteurs vivants n’ont qu’un nom »

    Là je me dis que ça pinaille mais c’est de bonne guerre.

    Ce que peut-être je voulais dire ( va savoir ) c’est que la distance Heidsieck-Chaton est infime comparé à celle Heidsieck-Rimbaud ou encore Mallarmé-Hugo. que chaque nouvelle génération depuis la naissance des avant-gardes ou de l’avant-garde ( c’est datable, ça ? ), arrive en croyant qu’elle va tout casser, qu’elle a inventé la roue. Et y a des bons, évidemment. Ce serait débile de dire que y a plus rien. Autant aller se pendre. Je dis juste qu’on pourrait arrêter un peu de se pignoler avec la posture de l’extrême-contemporain. Dans les oeuvres on cherche des clins d’oeil agressifs, des signaux, des balises qui disent :  » ceci est de l’avant-garde, ceci c’est de la poésie sonore, ceci c’est de la poésie visuelle, mécaniste, cinétique, postmoderne, diabétique, intermediatique, fildeferiste. Et que quand on a enlevé lesdits clins d’oeil, et ben y a plus grand chose à se mettre sous la dent au niveau cognitif, ou alors il faut se taper la théorie, un livre épais et à côté de l’oeuvre. Mais que fait-elle à côté, la théorie. Pourquoi n’y entre-t-elle pas ?

    Je m’étais dit que j’arrêtais et puis voilà, j’ai pas pu m’empêcher

  84. mai 1982

    Sur le parking de la gare maritime de Quiberon
    En regardant vers la ville
    Nulle trace des lavandières à poitrines
    Qui ricochent sur les façades de la grande rue

    Il n’y a que portes et fenêtres
    Vitrines disséminées aux tout-venants :
    Des touristes coureurs, hargneux et hypocrites
    Des locaux complices à éviter

    Autant dire que nous autres, simples promeneurs
    (J’étais venu accompagné de trois débonnaires)
    Etions forcés à la plus grande vigilance
    Nous approchant de la cohue

    Et toujours pas de dames en procession sur les murs

    Finalement, cul comme cierge à hauteur de trottoir
    Poussés par des mains féminines expertes et moqueuses :
    Chevelure châtine, pull bleu, bombé poitrinaire
    Nous fûmes enlevés par la foule, nous cognant contre
    Des vestons bien propres, des vestons querelleurs

    – Bande de fallacieux, hurlait Débonnaire Gwenole
    Pris méchamment à partie par des crocs-en jambes
    De plus en plus insistants – Bande de fallacieux

    Entre deux bousculades, marchant sur l’esquive d’un comptoir
    Une blanchisseuse profane au corsage très curieux
    Me demanda une cigarette, elle voulait fumer

    –Mettre le feu aux façades ? Au vu et au su ?
    Mais il faut grandir le barbu, tu n’es encore qu’un houblon
    Disait-elle, se levant dans un nuage de fumée trop rapide
    Déjà frayant son chemin jusqu’aux virils populaciers

    **

    Où que tu sois de belles matines
    Je te cueillerai larcin,
    À fleur de peau, à raisin perdu
    Somnolent par les prairies s’il le faut
    – Bovin, ton regard terrible ne ment pas !

    Je te suivrai, grands ducs, sillons
    Larcins de Nantes, Larcins de Flandre
    Dès petites bouches des caniveaux
    Sages à portée des lèvres travailleuses
    Aux veines étendues sur les boulevards

    Et quand, à l’insu de vos murs
    Viendra s’émousser l’ombre du soir,
    Invisible de la crépite des façades
    Je reniflerai vos chairs osseuses,
    Tèterais la mamelle de vos clochards

    **

    Une gutturale restée coincée au fond
    De la gorge juste derrière le renifleur en
    Embuscade tâtonne le palet prépare
    Le terrain d’autres copines vont venir
    Creuse un nid douillet dans la carotide
    Gutturale la grasse est attendue – une de celle
    De l’estomac – décente pour combien
    De temps encore, elle monte vite, sans
    Regarder ma belle paire de poumons
    Continue son bonhomme de chemin
    Euphorique crache quelques amies
    Qui l’accompagnaient heurte la poitrine
    S’ouvre ma cavité

    Résonne la course terrible
    La pomme d’Adam

    Pomme d’Adam de visu !

    Pomme d’Adam de visu !

  85. hg

    moi je trouve que ce que tu dit yves est carrément faux et vraiment simpliciste, et caricatural
    car si y’a bien une « génération » qui a fait le lien entre elles et ses prédécesseurs, c’est bien celle de Charles, Christophe et consort, et tous les autres qui suivent sont aussi trés reliés et trés respectueux des anciens, cf Montessuis avec Erratum et Chopin, Ikko qui publie les dactylopoèmes de Chopin, Manon et son rapport aux futuristes russes, et d’autres …
    comme Charles le dit trés bien dans un de ces post plus haut, que Heidsieck et autres étaient inconnus, et les JAVA aussi ils le disent que c’est grâce aux plus jeunes qu’ils sont apparus vraiment, alors que eux ça faisait 15 ans qu’ils faisaient leur truc dans leur coin, je pense que C Fiat pourra mieux en parler que moi (cf TIJA)
    et puis pour les jeunes des années 80 ils veulent pas non plus faire table rase, car soit il ne savent pas ce qui as eu lieu avant et ne savent pas quoi raser, soit ils s’en foutent car ils ont grandi alors que le mur de Berlin était tombé et que tout est réglé car il n’y a plus d’histoire …
    voilà donc je ne suis pas d’accord avec ce que tu as écrit …

  86. Y J

    « car il n’y a plus d’histoire  »

    Tout est dit

    Qui a dit ça :  » il n’y a plus d’histoire  »

    A quelle fin

    A qui ça profite aujourd’hui,cette pensée ?

    Sinon, tout comme je ne disais pas qu’après Hugo il ny avait rien, je ne dis pas non plus qu’après Heidsieck&consorts, il n’y a rien. Après c’est peut-être pas bien clair ce que j’ai dit, c’est très probable. Je n’ai pas dit non plus qu’ils n’étaient pas respectueux des anciens ( voir Alexandre Yterce ). Mais alors qu’est-ce que j’ai dit ?
    Je dis qu’il s’est opéré une inversion : Le champ poétique s’est clos sur lui-même et qu’à l’intérieur depuis, la réception s’attend à de la transgression de codes. Elle s’y attend, elle y va en connaissance de causes. Ca, c’est nouveau : un double mouvement : ceinturage dans des lieux labellisés ( Art Contemporain ( pas seulement mais quand même )) et attente de la part du public ( des poètes, poétesses ) de quelque chose qui s’est précisé. Je dis donc que la poésie est confinée ( une géographie en niche ) et qu’on nous la fait  » les grandes irrégularités « . Je dis qu’il y a un paradoxe.
    Tout ça n’enlève rien à tous ceux qui oeuvrent aujourd’hui et qui font que ça bouge.

  87. ts. un jeune de 1982-2008-?

    il n’y a d’histoire que créée

    après-coup

    ici ça crée de l’histoire

    malgré soi

    et on se parle et ça crée
    des choses de se parler
    et on se crée une histoire
    à force de parler ce devait
    arriver qu’on se crée une histoire

    qui est venu avant qui
    qui a fait quoi quand
    et où qui a fait quoi quand
    et quand qui a-t-il fait quoi où

    et souvent on dit des noms
    on parle même plus de poèmes
    on a que des noms à dire

    et on crée de l’histoire avec
    et les jeunes avant ils venaient
    et ils voulaient défaire l’histoire
    des plus vieux pour faire la leur

    et il y en a encore qui veulent faire la leur

    et pendant ce temps des choses se passent
    des petites choses, des choses si banales
    qu’elles paraissent aller de soi, qu’on
    ne les remarque pas, ou seulement
    après-coup quand on commencera
    à se parler et qu’une histoire se créera

    malgré soi

    et on peut rajouter un a à juger
    ça reste la même opération
    plus liquide certes mais la même
    tout de même

    et un jeune se dit et si au lieu
    de juger on donnait à lire

    tiens, prend ça!

    tiens, fait ce que tu veux avec ça!

    et ne demande rien!

    et on pourrait

    mais les jeunes souvent se sentent seuls
    alors ils demandent qu’on leur
    conseille des choses à lire
    pas qu’on leur donne à lire
    mais qu’on leur conseille à lire

    une petite liste en forme de classement

    avec étiquettes et prix et valeurs
    comme à carouff, et auchan, et géant
    et leclerc, et monop’, et spar.

    et c’est vicieux car si le jeune
    il demande ça, c’est qu’il est
    surement allé à une soirée
    et quelqu’un a dit un nom
    et le jeune il savait pas qui c’était
    et quelqu’un s’est peut-être moqué
    « oui, c’est vraiment quelqu’un de très
    connu, cela m’étonne que vous ne
    le connaissiez pas?! » et le jeune
    rentre à la piaule et se dit « demain
    je vais apprendre des noms »
    et il commence à apprendre
    et au lieu de s’arrêter aux noms
    il lit les livres et il lit les textes
    et c’est le dedans des textes
    qui lui importe, et il repart
    à une soirée, et là le jeune
    il voit quelqu’un qui s’était
    moqué de lui, et ce quelqu’un
    recommence à citer des noms
    et le jeune dit « oui lui j’aime
    bien ce qu’il écrit dans tel
    passage » et quelqu’un ne sait
    pas quoi dire, quelqu’un parle
    car il ne faut pas perdre la face
    et le jeune se rend compte
    que quelqu’un ne connaît
    que des noms, que quelqu’un
    n’est qu’un mainate.

    et un jeune aurait voulu échapper
    à ce petit jeu, et maintenant
    il y échappe, il dit « non je connais pas »
    et ça agace de dire qu’on connaît pas
    ça veut dire « je veux pas jouer avec toi »
    on connaît pas, et puis quand on connaît
    on dit qu’on connaît pas aussi comme ça
    on est tranquille. mais on donne des choses
    à lire, à des amis, à des connaissances,
    à la collègue de boulot qui lit télérama
    et croyait tout savoir, au buraliste
    en achetant le journal, à la copine
    du copain, au mec du pmu,
    à la vieille dame à la laverie,
    et le comble c’est qu’on est
    toujours obligé de citer les noms

    « ce livre il est bien »
    « c’est de qui? »

    ça en arrive toujours là,

    au qui du quoi du comment du où et quand

  88. hg

    oui thomas oui
    je connais l’histoire, on connait ce genre d’histoire avec les noms

    mais

    les noms c’est les êtres aussi, ça peut être bien les êtres, de chair, de sang bien vivant, c’est ça les noms
    et avec les écrivains « contemporains », càd qui vivent en ce moment, ce qui est bien c’est qu’un nom peut ne pas être seulement un nom (comme les morts) mais aussi un corps
    d’aileurs j’aime beaucoup comment ch fiat dit les noms, les fait tourner, danser ….

    il n’y a pas de texte sans noms, même des faux, on s’en fout
    car il n’y pas de texte sans un corps
    passé ou présent
    et même futur

    un texte avec un corps futur, c’est pas mal ça

  89. rédaction

    Bon, j’aime bien le matin boire mon café et lire les commentaires. J’avais du retard visiblement, puisque je viens d’en lire une quarantaine.

    _ Il y aurait tellement à dire sur tellement de points, que cela en devient une figure géométrique de la pensée complexe à compléter visiblement.

    _ Le mieux est de partir par la fin, la dernière discussion et de la relier à la question des critères de reconnaissance de la poésie.

    1/ Comme Fabrice ou Christophe, je pense que la lecture de la poésie, de son processus de devenir, ou bien de son Histoire, ne peut s’arrêter à poser l’ancien face au nouveau selon la seule clé intentionnelle des nouveaux voulant révolutionner ce que les anciens ont fait. Pour quelle raison ? Parce que dire cela, serait déjà pouvoir déceler dans les approches diverses des écrivains des types d’énoncés disant cela.
    1.1/ si je resitue cela aux avant-gardes TXT, et notamment à Prigent, il est évident que le geste de TXT est celui d’une volonté de forçage par rapport à ce qu’ils appellent le post-suréalisme d’une part. En ce sens Prigent, l’exprime, il fallait une autre approche de l’écriture. Toutefois, quand en 1969 TXT apparaît, il y a déjà Tel Quel qui est là, il y a déjà des auteurs que l’on retrouvera dans TXT qui sont dans Tel Quel, il y a déjà cette ligne d’avant-garde, et étrangement les dossiers TXT reprendront pour une part des points de Tel Quel. Dès lors le fait de « se dire » moderne, en rupture, n’est plus seulement un geste de nouveauté, mais tient aussi à un geste stratégique de démarcation par rapport à un rapport à l’écriture pouvant déjà existé. S’imbriquent ici une double intentionnalité : le nouveau (esthétique) et la démarcation (politique).

    2/ Approcher des gestes qui constituent l’histoire demande toujours de les replacer dans un large contexte qui entrecroise des topoï distincts (économique, politique, esthétique, sociaux) et qui obéit à des logiques de structurations de même distincts. Ceci permet alors de mieux saisir comment s’écrit notre mémoire, à savoir ce qui du point de vue de l’histoire nous est donné.
    2.1/ Charles a raison de parler de Wolman, car que dit-on de Wolman ? Qui précisément s’intéresse à lui ? Mais la question ici n’est pas de savoir qui s’intéresse à lui, mais plus certainement quelle est la raison qui conduit à ce que son nom ne soit pas un des plus importants selon la configuration de l’histoire ? Quels ont été les mécanismes minorant son nom au profit d’autres noms ?
    2.2/Dès lors la question n’est plus celle de construire l’histoire, mais (et Foucault est notamment passé par là) de comprendre comment ce que l’on nous donne comme histoire s’est construit sur certains stratégies plsu ou moins conscientes et transgénérationnelles, obéissant à des intérêts très spécifiques, et souvent même hétérogènes à la littérature. Je ne me sens pas bâtisseur d’histoire, mais davantage analyste de l’histoire déjà faite la plupar du temps. Et quand je te lis Yves, c’est cette impression que j’ai. Tu nous donnes une histoire faite, et je ne peux faire autrement que de me dire, comment articule-t-il ces noms ? Pourquoi ceux-ci et pas d’autre. Par exemple Dufrêne n’est pas mentionné ? Plein d’autres sont absents ? Et en fait ceux qui sont présents sont ceux qui ont été aussi stratégiquement ms en place dans la seconde moitié des années 90 par une maison d’édition qui s’appelle Al dante, notamment et surtout.
    2.3/ Vouloir examiner ainsi la structuration de l’histoire, de la littérature ou de la poésie, implique alors une certaine méfiance vis-à-vis des termes de nouveauté. Comme le rappelle notamment Hortense, ce qui a été fort avec la génération de la fin des années 90 dont je fais parti, c’est qu’elle s’est inscrite généalogiquement, sans volonté de nouveauté, c’est-à-dire en-dehors de la rhétorique du forçage propre aux avant-gardes. C’est pourquoi elle en est revenue aux aînés, qu’elle s’est à ce point intéressée aux aînés. Génération qui avait le souci de se resituer. Certainement du fait que l’histoire politique avait subi une mutation (fin des grandes idéologies communistes incarnées par le bloc de l’est), certainement parce que chez les aînés se retrouvaient une expérience littéraire ancrée dans une expérience sociale et politique réelle qui ne pouvait plus avoir lieu.
    Cette méfiance face à la rhétorique du nouveau, conduit à découvrir qu’aussi bien maintenant (par exemple avec des postulations de nouveauté que l’on voit) qu’auparavant, la finalité de tels énoncés n’est jamais littéraire mais stratégique, visant à circonscrire des plans historiques de domination

    3/ Dès lors juger, ne repose pas essentiellement sur la question du nouveau. Mais bien plus sur la question à mon sens 1/ de critères de contemporanéité de ce qui est donné à lire ou à voir (ce qui n’est pas la même chose); 2/ de principes d’articulation dans l’ensemble des plans et strates qui constituent la dimension dans laquelle s’imbrique la création, 3/ d’une analyse des mécanismes propres de l’oeuvre (sa complexion en tant qu’organisme : logique du meccano comme je la nomme depuis quelques années : déconstruire une oeuvre selon une attitude de mécanicien)
    3.1/ Les critères de contemporanéité sont assez complexes à mettre en place : ils situent le rapport d’inter-relation entre un texte, un contexte époqual, et une détermination modale de l’homme.
    3.2 exemple 1 : un lyrisme contemporain de la folie comme on le voit chez Edith Azam, selon une analyse (si on prend lektika klinika) renvoie au sujet altéré, qui est posé en marge de la société, qui va avoir un rapport à l’élémental (la nature). Il y a là une forme de description ontologique du sujet humain comme corps hétérogène à la société, qui pour s’exprimer est dans l’expérience de l’accident du langage entant qu’accident du corps. Cette description n’est pas justement très contemporaine (elle est même très classique), elle renvoie à la modernité négative (sans en avoir souvent l’audace et la folie). Ces textes s’adressent à ceux qui sont dans un même type d’expérience ontologique du monde, etc… On pourrait dire à peu près la même chose de Christophe Manon, et de tant d’autres qui sont dans une même veine. Je ne disqualifie pas là leur travail, mais je pose, que si on observe l’expérience d’être qu’ils traduisent dans leur texte, il est possible de saisir selon l’angle de la contemporanéité, que leur expérience se tient encore dans celle ontologique de la modernité et non pas du monde post-moderne tel qu’il est constitué.
    3.3/ exemple 2 : la première fois que j’ai entendu Anne-James Chaton, donc en 1999-2000, ce qui d’un coup est apparu (cf. à l’époque en 2000 mon article Violence et société dans le Philosophoire), c’est la sortie de la dichotomie propre/impropre, à savoir la sortie de la logique de la modernité négative. Le sujet tel qu’il est décrit (et je le rappelais dernièrement dans un article sur Pierre Escot, ou Emmanuel Adely qui sont dans cet horizon) ne se compose plus par la recherche idiolectale d’un langage (cf. Azam, tout cela prenant sa source chez Artaud « Tout vrai langage est incompréhensible ») mais le singulier se construit dans l’impropre des codifications. L’intentionnalité singulière est la trace singulière dans la seule dimension des codes fournis par la société. Autre forme de description de vécu de sens. Beaucoup plus proche de ce qui se passe d’une manière contemporaine.
    Bien évidemment il faudrait approfondir tout cela : je l’ai fait pour ma part dans de très nombreux articles, interrogeant aussi bien les dimensions iconiques ou idéologiques chez Christophe Fiat, que la question des langages formels chez Jean-Michel Espitallier etc etc etc
    3.4 / Une analyse selon des critères de contemporanéité, comme je tente de l’indiquer ici n’est pas la volonté de voir ce qui est nouveau, mais bien plus la recherche qui tente de mettre en relation un texte, une forme avec une époque et delà la recherche des articulations possibles à cette époque. Et là, pour finir sur un autre exemple, et parce qu’il est aussi dans cette discussion : c’est vrai que ce qu’a écrit Charles sur la Télévision fut un choc, quand je découvris cela en 2000, dans le mixte de l’homme qui parle à sa femme avec des bribes de la série urgence dans les tirades en apnée !!!!

    4/ La logique propre d’une oeuvre est aussi importante : quelle est sa cohérence interne, comment elle s’articule. Un des reproches que je fais à la poésie la plupart du temps, et qui fait je pense que beaucoup de livres restent à mon sens encore insuffisamment travaillé : c’est qu’ils e reposent que sur une petite idée, et qu’ils ne font que la décliner. C’est pour cela que j’ai toujours été plus touché par les romans, les fictions, les proses longues, etc… Je dis cela, mais il y a bien des livres de poésie qui justement développent des cohérences impliquant plusieurs plans, plusieurs idées formelles, etc… Mais soyons franc, beaucoup de livres ne reposent que sur une petite idée déclinée; Certes cette petite idée peut être excellente ! Cette approche mécanique de l’oeuvre, n’est pas seulement linguistique ou logique, non, comme je le disais elle est celle d’un mécano dans un garage : on m’amène un moteur et je tente de voir comment il est constitué. Une fois, dans un mail privé, Christophe F, me disait que le problème dans mon travail d’analyse, c’est que j’étais capable de rendre intéressant pratiquement n’importe quel livre. Je suis à la fois d’accord et pas d’accord avec cette assertion. D’accord : car je ne choisis pas les livres selon mes goûts, mes centres d’intérêt, mais selon la cohérence interne de leur mécanisme en oeuvre. Pas d’accord : car beaucoup de livres, se résument mécaniquement à pas grand chose, donc je n’en dis rien.

    (foin provisoire)

  90. BOXON

    montessuis la génération d’après ??? ça a dû faire marrer christophe ça !

  91. BOXON

    j’ai toujours un peu de mal à te lire Yves, car à chaque fois tu fais des généralités, en disant va falloir arrêter de se pignoler, mais il me semble que tu détiens pas mal de ces généralités, c’est quand même rapide, on dirait que tu prends un mètre pour mesurer les écarts de temps, mais ce n’est pas si simple, entre rimbaud et heidsieck il y a une révolution industrielle et des guerres mondiales. maintenant c’est très différend, mais je trouve toujours qu’on va un peu vite. et je vois surtout pas où est le problème. c’est peut-être des interrogations mais c’est aussi pour le coup du pignolage de boutiquiers, car en fait on fait comme si on détachait encore la poésie de la vie, du monde, des questions de l’histoire. du coup on crée des faux problèmes. Et de plus c’est très « franco français » comme problèmes que tu crée, car en fait la poésie est sans doute ailleurs, chez les coréens du nord peut-être, ou encore ailleurs et tant mieux, ras le bol des français et de leur langue et de leur histoire et de leur exception…

  92. TIJA

    Boxon a raison ! faut arrêter les mecs, faites une pause et achetez TIJA !!!

    tija n°1 / 55 Fr. – 56p.
    sommaire/ le stade imaginaire [cervantès compiladora]; j.o.a. hot night in bermuda [anna killing];
    une aventure de Johnny One Again dit « Johnny OA » [anna killing]; d’une pensée anarchique [rèmi giacomotti];
    d’autres chats à fouetter (et Batman aussi) [christophe fiat]; cobain & co [christophe fiat]; l’homme capital [anne-james chaton];
    z’eux [emmanuel bataille]; procès verbal [hervé palissot]; larvatus prodeo ou marcos déguisé en masque [rèmi giacomotti];
    le risque, un décalage [patrick baudry]; je ne vois rien que le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie [alfred spalanzanni];
    l’a-van-tur’-I [christophe fiat]; faut pas rêver d’l’apocalypse sans un projet en poche ! [christophe fiat]; in situ, des genres [laurent ludberg];
    subsistance allégorique du sujet. le heros, le guerrier et le sage [louis ucciani]; la peau de la grande ourse [suzanne joubert]; 168 blue codex [oscar-marie stretter];
    f.o.u. [enna]; identités remarquables [carlos pereira]; dominos […]

    tija n°2 / 20 Fr. – 22p.

    sommaire/la fille pomme/ betty white/ concours de beauté/ notte di luna e d’amor/ is it white?/ qui? [zabraka];
    rouge et noir [carlos pereira]; …et danse de mort [christophe fiat]; blancheneiga [anne-james chaton];
    je t’aime et tout est beau [juliette chemillier]; le rêve en action [ghérasim luca]

    tija n°3 / 40 Fr. – 24p.
    sommaire/ méry laurent sans son collier-de-chien [rèmi giacomotti]; igi’tour 98 [anna killing];bang ! [vincent tholomé];
    le tombeau de philippe rollers (stéphane mallarmé hommage inédit [françois migeot];
    les loisirs de la poste (nouvelle édition établie par laurent ludberg) [stéphane mallarmé]; »peut-être » [noël pelhâte]
    notes critiques [laurent ludberg]; le grand bleck [le grand bleck]; je viens de passer une année effrayante [louis ucciani];
    six (sur)faces pour stéphane mallarmé [olivier quintyn]; tintinabulum (schlöss Werneck 2 septembre 1911) [barbara sückfull];
    comment batman d’un crochet du gauche digne d’hémingway met k.o. son pire ennemi [christophe fiat]; quasi comme union [jean-philippe cléau];
    corridor illusoire [jacques moulin]; l’argent [extrait] [christophe tarkos]; mallarmé [philippe beck];le don idiot, à propos d’un coup de dès [jacques sivan];
    le blues du quasar [mathieu messagier]; le saa des galeries st hubert [anna killing];
    sm (stéphane mallarmé) et sm (sacher masoch) sont sur un bateau mallarmé tombe à l’eau [rémi giaccomotti]; stéphane’s wake [carlos pereira];

    tija n°4 / gratuit – 4p.
    sommaire/boite noire [jacques sivan];binôme [charles pennequin & pascal doury]; autoportait en complet noir [anne-james chaton];
    cher blaise tu as raison de dire que quand on aime il faut partir [christophe fiat];
    je viens de passer une année effrayante [louis ucciani]; plans [vaninna maestri]; 1 ère prise : support écrit monobase [olivier quintyn]

    tija n°5 / 40 Fr. – 24p.
    sommaire/les fiancèes de kurt cobain [rèmi giacomotti]; petit radical [jean-philippe cléau];la langue capitale [anne-james chaton];
    d’un plantifeste [christophe fiat];murder party [anne-james chaton];l’argent [christophe tarkos];
    les 9 cercles d’Al Dante une histoire de pérsévérance [laure limongi & laurent cauwet]; prose 1,5 libre antenne [olivier quintyn];
    le nouveau monde amoureux [christophe fiat];
    pornovision [patrick baudry]; du feu [vannina maestri];strip [vincent tholomé];
    la guerre [suite tija n°1] [louis ucciani];petites natures mortes au travail [yves pagès]; f.o.u.[suite tija n°1] [enna];celle où vous trouverez [gilles rolland]

    envoyez votre réglement à

    / tija
    anne-james chaton
    42 rue alexandre cabanel
    34000 montpellier

  93. pennequin

    c’était moi le grand blek ! blek le rock on l’appelait !
    dans le numéro 3
    et Chaton je me souviens se demandait quoi, en effet les textes étaient pas fortiches !…

    NOSTALGIE NOSTALGIE
    QUAND TU NOUS TIENS !

  94. C. FIAT

    Merci, James & TIJA, puisqu’il est souvent question sur ce site de vérité et de processus et de pragmatisme, voilà une bonne valeur d’usage (et d’échange) que ton post ! Mais à tous ceux qui croient que TIJA fait sa pub, je dis : « l’économie symbolique et libidinale, ok, l’économie fiduciaure ok, mais il y a aussi l’économie financière ! » Et en plus, pour tous ceux qui sont intéressés pour ces « collectors » (je dis « collectors » et pas relique !), il faudra convertir les Francs en Euros ! Voilà, c’était la revue d’avant le bug de l’an 2000 qui aura mis 8 ans pour que son impact nous atteigne, ici en France ! On fait un prix pour les jeunes (Hortense et Thomas). Ceci dit, Hortense et Thomas, il faut bien débuter (et le prix à payer – prix symbolique, sans doute – est d’accepter de ne pas tout savoir de tout le monde, question réseau – réseau est un euphémisme pour « milieu »). Oui, il faut bien débuter, pour ne pas passer sa vie à être des candidats.

  95. ts. un jeune de 1982-2008-?

    55+20+40+0+40=155

    155F = à peu près 23€60

    tarif découverte jeune lecteur (12-25ans) : 20€

    frais postaux offerts lors du premier achat

    tarif horaire net smic = à peu près 6€53

    20 divisé par 6.53= 3,0627871362940275650842266462481

    heures travaillées aujourd’hui vendredi 7 mars = 4
    ou plutôt, heures de présence = 4 et travaillées plutôt 3

    donc un smicard de moins de 25 ans à mi-temps doit travailler trois heures pour acheter un lot de 5 tijas.

    si un jeune envoie un billet bleu de 20€ à l’adresse sus-mentionnée,
    recevra-t-il son lot de tijas collectors?

  96. Y J

    En réponse à Boxon :

    Ouais, les gars, j’arrête les conneries.

    C’est qui ?

  97. Fabrice Thumerel

    Tout en attendant la réponse promise par Christophe, je réponds rapidement au post de Yves hier soir.
    Très content, Yves, que tu lises la critique et veuilles découvrir ma démarche sociogénétique = il suffit d’aller voir la présentation des livres des auteurs Libr-critique (à droite de la UNE), d’aller dans la barre « Manières de critiquer », de lire les centaines de pages en Recherche et Chroniques, d’aller sur Wikipédia, de consulter les publications de Artois Presses Université (en plus, bientôt des volumes sur Desportes, Millet, poésie et chanson où je mets en pratique cette méthode)…
    Dans cette perspective, on ne classe pas les auteurs, mais on les situe selon leur posture, leur écriture ; mesurer l’impact de tel ou tel auteur sur le champ consiste à étudier sa réception, les modifications que sa position entraîne (un exemple basique : dès lors que Ernaux a conquis sa position autosociobiographique, les éditeurs se sontmis à refuser tout manuscrit qui pouvait s’en rapprocher…)…
    Au reste, je vais bientôt faire un article de synthèse sur cette démarche, peu après une mise au point sur Libr-critique dans l’espace littéraire numérique.
    Bonne lecture, si ça te dit !

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