Contre l’art global, pour un art sans identité, de Jean-Claude Moineau. Editions è®e. mars 2007. 192 pages. 16 euros. ISBN : 978-2-915453-36-2.
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4ème de couverture : « L’art global n’est pas tant un art intégral qu’un art intégralement intégré, ayant -après l’échec de ce qu’il pouvait encore y avoir de velléité critique dans le postmodernisme et le constat que toute visée critique se trouve inexorablement absorbée par ceci même dont elle entend faire la critique- abandonné toute dimension critique qui supposerait un ailleurs, s’appliquant sans relâche à faire passer dorénavant toute ambition critique pour réactive.
Tout au plus, quitte à se confiner dans un rôle d’animation culturelle, d’entertainment, et à se diluer dans l’industrie du spectacle, l’art global, comme avant lui l’art total, aimerait-il pouvoir illusoirement réenchanter un monde désenchanté, un monde que l’actuelle globalisation -dont il est partie constituante- désenchante pourtant toujours davantage. »
Jean-Claude Moineau a développé, dans les années 1960, de nombreuses activités artistiques et « méta-artistiques » tournées notamment vers l’art processuel, le livre d’artiste, la poésie visuelle, l’event, la performance, le mail art, « l’art au-delà de l’art ». Puis, comme tant d’autres, dans le contexte post-soixante-huit, il a interrompu toute activité artistique.
Contrairement, cependant, à beaucoup d’autres qui n’ont pas tardé à reprendre le chemin d’activité arttistiques, J.C. Moineau s’est toujours, depuis, refusé à reprendre, comme si de rien n’était, son activité artistique antérieure. Ce qui ne l’a toutefois pas empêché de continuer à être attentif à l’actualité de l’art et aux apories dans lesquelles celui-ci se débattait. Ce en quoi la démarche de J.C. Moineau est restée, malgré tout, « méta-artistique », au sens de « ce qui traite (de façon critique) de l’art ».
Depuis 1969, il enseigne la théorie de l’art à l’Université de Paris 8 tout en adoptant une « attitude » au sens au Michel Foucault parle d' »attitude de modernité ») à la fois prospective et critique sur l’art en train de se faire.
1ères impressions : Aprés L’art dans l’indifférence de l’art aux éditions PPT, (lire la note), J.C. Moineau poursuit dans cet essai dense et précis sa réflexion sur l’effacement de l’art et de ses critères de déterminations à l’ère de la globalisation, et sur les implications esthétiques et politiques de ces transformations liée à la post-modernité. Dans une perspective critique, il croise la sociologie, la philosophie, l’esthétique, pour interroger, dans une succession d’articles, les questions du réseau et du marché de l’art, du statut de l’auteur, du don, des usages sociaux et politiques de l’art et pour donner des propositions en faveur d’une réinvention de l’art qui en passerait par le développement d’un « art sans identité ».