Guillaume Decourt, 9 h 50 à l’Hôtel-Dieu, Passage d’encres, « Trait court », décembre 2016, 28 p., 5 €, ISBN : 978-2-35855-125.
De rejets à jet continu, contenu, en enjambements de sept lieues de continent à contenant d’une enfance adolescence secouée au gré des affectations d’un père ambassadeur, de Mayotte à Berlin – en décrochages sages la vie la vie est un poème que Guillaume mène grand train dans l’entre-deux amantes, « la Juive » et la Grecque. Appendant ses dizains à la contrainte tournante d’agencement de rimes insolites en tierce que quarte enlace, embrasse, suspend, assouvit ; en décamètres fendant vocable pour que s’accorde « po/ sséder une telle en son sexe clair » avec « tremblais un peu beaucoup leur peau / noire me semblait inviolable » ; de « 10 » en « prémisses » infiltrant rubato sa pianistique jeunesse de corps nus en alambic tandis que les amours s’en vont de Vienne à Sao Paulo ; en instantanés repêchés dans le détroit, en anecdotes légères de leur pesant d’ombre désarmée la gravité en son centre ; érudite de port une franchise timbrée de l’océan, une gourmandise de vivre (sérieux, il a bientôt trente ans) fait trébucher sonner le bon aloi.