Transport Visage Découvert de Lucien Suel, éditions Le dernier Télégramme, 14. p, ISBN : 2-9524151-4-5, prix : 5 €.
[site du Dernier Télégramme]
adresse: Le dernier Télégramme /39 rue des Arènes / 87000 Limoges
J’entends jaune
Je sens bleu.
IMAGE DE LA CARESSE CARESSE DE L’IMAGE IMAGE DU GOÛT.
Les puces prolifèrent colonisent le temps & l’espace. Pour encore oser, Cosmik Galata se laisse glisser à terre au risque d’empoussiérer son pantalon de tergal noir. Depuis le début de l’histoire, deux films se déroulent ensemble comme si l’ordinateur avait ouvert en même temps Real Player (le joueur pour de vrai) et Quick Time (Le Temps vite). Dans cette méditation les microprocesseurs sont perturbés par la folie de l’Histoire.
Sang bleu coulant dans le sable vermillon.
Nu dans l’inter-fréquence, toujours actif, ce mec a vécu 33 ans depuis longtemps jusqu’à ce bon vendredi d’avril à Lille. Pour se contenir, il faut se vider. C’est un imparable paradoxe. Thérèse Davila, on la retrouve, elle caresse sa souris de plastique et cette caresse provoque de temps à autre l’éveil d’un virus endormi. Accrochée au sein des fichiers, une routine mutante met en péril la République.
Premières impressions:
Nous sommes très heureux de parler, tout d’abord, des éditions du Dernier Télégramme dirigé par Fabrice Caravaca, qui développe peu à peu une belle édition de poésie contemporaine liée à la modernité critique, voire politique, comme cela se voit aussi bien par le premier texte publié Action Writing [ici], que par celui de Christophe Manon L’éternité, dont nous parlerons prochainement. Le travail éditorial est de qualité, les textes choisis pertinents, même si, sans réel risque, au sens où tous les auteurs publiés sont déjà reconnus, et ce type de littérature déjà intégré éditorialement. En ce sens, nous espérons, que Fabrice Caravaca s’ouvrira à d’autres perspectives d’écriture.
Ensuite, parlons de ce petit texte de Lucien Suel, qui est publié dans la collection Longs Courriers, qui d’après ce qu’indique le catalogue (avec celui de Charles Pennequin) semble témoigner de textes plutôt un peu manifeste, de textes correspondances. Le texte de Lucien Suel apparaît s’inscrire dans une tradition qu’il connaît bien celle des Beat. Longue prosodie où l’on suit Cosmik Galata, « policier, flicaillon, cop, bourre », prosodie dont on ne peut pas ne pas entendre la voix de Suel lorsqu’il lit seul ou accompagné par Arnaud Mirland, prosodie rythmée de séquences qui viennent comme battre, régulièrement le tempo, marquer un refrain par séquençage. Ce texte est véritablement musical, et il retrace notre temps à travers trois personnages « William Lee (Le Pasteur), Cosmik Galata (Le Vieux Rocker), Thérèse Davila (La Madone des Sleepings Bags) », notre rapport au temps via la tranformation du monde opérée par les technologies, rapport aussi à notre corps, à nos sensations, avec ou sans intermédiations. En bref, un très bon petit livre à découvrir !