>> Mar/cel Duchamp 2 temps 1 mouvement de Jacques Sivan, éditions Les presses du réel (collection L’écart absolu), ISBN: 2-84066-153-5, 125 p. 10 €.
4ème de couverture :
L’écart absolu poche publie une série de textes et documents historiques des avant-gardes, depuis la Révolution française jusqu’à Fluxus. Une collection pratique pour donner à lire (à voir les formes de pensée les plus radicales et cnstruire une petite bibliothèque idéale des individus marginalisés, censurés, mis à l’écart, interdits.
A l’opposé de ce qui se dit encore après Breton, le ready-made n’est pas un « objet manufacturé promu à la dignité d’objet d’art par le choix de l’artiste ». Le ready-made n’est même pas, et en dépit des apparences, un objet. Le ready-made nous dit Duchamp, est un « rendez-vous ». Il est le moment critique par lequel l’art (= « Ministère des coïncidences ») se révèle (problème d’optique c’est-à-dire processus de re-co(n)naissance) n’être, à un moment donné, que le réel qu’il est.
L’art (le réel) n’a pas d’identité parce qu’il est fait d’une multiplicité d’identités. A la fois un et multiple, toujours idiotement le même et toujours autre, il est cette mécanique à deux temps (Mar/cel), dont le basculement perpétuel entre l’un et le multiple, le même et son contraire, génère une rencontre (= une identité, un nom : Duchamp) problématiquement évidente, parce que forcément éphémère.
Cette mécanique identitaire est celle de la langue, même. C’est la raison pour laquelle Duchamp a transposé dans le domaine des arts plastiques les dispositifs mis au point par les grands « opérateurs » de la langue que sont Poe, Mallarmé, Roussel mais aussi Maupassant.