[Livre] Morts de Low Bat de Patrick Poulin

[Livre] Morts de Low Bat de Patrick Poulin

mars 26, 2007
in Category: Livres reçus, UNE
0 2034 0

poulin204.jpgPatrick Poulin, Morts de Low Bat, éditions Le Quartanier, 148 p., ISBN: 978-2-923400-16-7, 13 €.
[site de l’auteur]
4ème de couverture :
Low Bat le païen dans l’éclair exécute un bertleman fluvial, et c’est un parfum qui monte de la grotte trois jours durant, en lieu et place du cadavre attendu et disputé d’avance. Il passe ainsi sublimé entre les colonnes sauloises, jeté de Charybde en Scylla, comme s’il était graphiquement pulvérisé sur un train filant contre le rugissant pacifique.

Premières impressions:
Ce texte est celui d’une fiction. Fiction trépidante qui est tant l’aventure d’une langue — celle de Patrick Poulin — que celui de corps, d’un corps, celui de Low Bat.
Le travail d’écriture de Patrick Poulin, s’il sera difficile à suivre pour certains lecteurs, étant dans cette part d’illisibilité de la modernité telle que la décrit Prigent, toutefois est sur bien des aspects remarquable. L’ensemble du texte semble issu d’un travail de moulinettes, où les mots sont découpés en unité phonétique et recombinés selon une dynamique de construction perturbée, produisant de nouveaux lexiques, aux improbables accents ou origines linguistiques, aux horizons de sens qui s’ouvrent, aux protagonistes qui se multiplient à foison. Le texte par ces jeux de transformations sémiotiques, de mutations linguistiques, obtient un rythme effréné, où, sans cesse, les actions s’accélèrent, violentes à l’image du premier combat de catch qui inaugure le livre, ou de la course de Low Bat en compagnie de Miniskin, tous deux « ballon d’auctor auctoritas jouent à dévaler et à dévisager, avalent tragées et chèvres égorgées qui crient, le sang attisant suavement le débit aux tempes. Temps qui cogne tant que le devant se secrète comme une belle étrange couverture, et la bande se cogne sur la lampe. »
Corrélation entre ce qui a lieu, aventures noueuses où les multiples protagonistes eux-mêmes sont pris dans des métamorphoses, et ce qui est lu, ce livre de Patrick Poulin est comme cet animal décrit dans un secret des « treize-Prologue » (dernier chapitre) : « animal immense dont le contour diffus n’est que trajectoire ».
Dès lors, d’emblée, Low Bat aura averti, « une longue patience, marche morte ou crotège chaloupé, ridiculissime, qui va d’énigme en énigme jusqu’à plus soif. (…) Haut bordel des frontières en trictrac et que délaissent naturellement les horloges », car, oui, ce texte est davantage sidérant par l’immanente langue qu’il projette que selon la volonté d’en arrêter un sens totalisant. Héraclite nous l’avait prédit./PB/

, ,
rédaction

View my other posts

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *