Oscarine BOSQUET, Participe présent, Le Bleu du ciel, 2009, 95 pages, 13 €, ISBN : 978-2-915232-58-5.
On appréciera la courte et suggestive note de Daniel POZNER.
Note de Daniel POZNER
Phrases tordues d’un quart de tour. Comme on tourne la tête – sans la détourner. Tourner : révolution.
Ni mièvre ni pesant. Pas d’évidence, pas d’obscurité. Un livre courageux.
On peut lire en faisant fi des massacres, famines, prisons, colonies, lois économiques, crimes de guerre : ils y sont, nul besoin "d’en parler".
C’est pas la joie. Mais tendre et apaisé, à sa manière. Sanglant. Le temps qui.
Fi des allusions, évocations – du réel : on peut en faire fi ("je ne me souviens pas", prétend Oscarine Bosquet), il est là, le réel, mouvant, inamovible.
Faire fi ou faire feu.
Et je gomme les dates (1919, 1989, 67-70, 1994, etc., etc.).
Chine, Berlin, Rwanda, Burundi, Ouganda, Lénine, Biafra, Lumumba, Britney Spears, Kisangani, Alain Delon, Kaboul, Parus caeruleus. J’en passe. Des noms propres je ne garde qu’un prénom. "Rosa voudrait que je cesse de m’apitoyer sur le monde (…) j’apprends le nom des mésanges (…) Votre ordre est bâti sur du sable" (à vol d’oiseau à travers le livre). La dernière section s’intitule "Le printemps de Rosa".
Tiens, si j’avais un enfant, une fille, je l’appellerais Rosa.