[Livres] Spécial Etel Adnan, par Jean-Paul Gavard-Perret

[Livres] Spécial Etel Adnan, par Jean-Paul Gavard-Perret

février 5, 2015
in Category: Livres reçus, UNE
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[Livres] Spécial Etel Adnan, par Jean-Paul Gavard-Perret

Quand la présence creuse les images (et retour)…

 

Etel Adnan, Prémonition et Le prix que nous ne voulons pas payer pour l’amour, chacun 32 pages, 7 €, 2015,  Galerie Lelong, Paris.

Hans Ulrich Obrist, Jean Frémon et Cole Swensen, Etel Adnan, Repères n° 162, Galerie Lelong, 65 pages, 20 €, 2015.

 

Toute l’œuvre d’Etel Adnan a pour but  de faire jaillir «  la chose qui fait le lien avec tout le reste. C’est ce que nous appelons notre personne. Il y a un lien qui se fait involontairement, qui est là, c’est notre sensibilité, c’est notre identité… C’est une même personne dans des lieux différents. Tout art est une fenêtre ouverte sur un monde auquel lui seul a accès », écrit l’artiste. Mais ce monde pour elle reste  indéfinissable : l’artiste le peint, l’auteur l’élève pour en donner des épiphanies.

Dès lors l’œuvre rappelle aussi la puissance de l’amour : « Amoureux, on devient un oiseau : l’on tend le cou et entend un chant que l’on n’attendait pas. On est sans voix ». Néanmoins la créatrice sait que la plupart des êtres refusent de céder à la puissance d’un tel sentiment. C’est pourquoi son œuvre se fait appel afin que les êtres osent ce risque et ne se contente pas de croupir dans la médiocrité.

Et Etel Adnan de préciser « l’amour, sous toutes ses formes, est la chose la plus importante à laquelle nous soyons jamais confrontés, mais la plus dangereuse aussi, la plus imprévisible, la plus chargée de folie ». Mais c’est aussi le seul « salut » terrestre. Il permet de supporter les ruptures dans la réalité. « Celles-ci créent des abîmes métaphysiques où la nature du temps se dévoile à nous », mais ce temps est pour la créatrice moins un état qu’une énergie. Elle doit lier les événements et les êtres dans une aspiration et le respect de la vie et non des idéologies célestes porteuses de nuages donc de pluies diluviennes.

La seule « nuit » que l’artiste accepte est celle qui à travers l’obscur donne présence à la lumière du jour. Chaque être le porte en lui en se souvenant du lieu d’où elle naît. L’artiste en son imaginaire en découpe l’espace par signes, formes et couleurs.

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rédaction

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