Aprés deux jours où nous avons pu découvrir le Mail-Art, les films de Henry Hills, les travaux plastiques de Julien Blaine, La Rédaction, Franck Leibovici, et où nous avons entendu lectures et performances, le 3ème jour de Manifesten se déroula sous l’angle théorique, avec des interventions théorico-pratiques de Julien Blaine, Charles Pennequin et Alain Frontier le matin, et des conférences de Christophe Hanna, Franck Leibovici et Olivier Quintyn. Nous ne pourrons pas mettre tout de suite l’intégralité des interventions sur le site, compte tenu de leur durée, mais nous vous proposons un petit aperçu de ce qui a été dit, à travers des extraits (introduction de la conférence de Frontier, extrait de celle de Hanna, conclusion de celles de Leibovici et Quintyn …)
Il faut souligner que durant cette journée de conférences à la BFM, les questions du rapport entre poésie et action ainsi que celle de la définition d’un objet poétique ont été abordées, dans le prolongement du débat entre Philippe Boisnard, Christophe Hanna, Philippe Castellin, Alain Frontier, discussion initiée par le dernier numéro de Doc(k)s, et développé dans des articles de Philippe Boisnard (cf. article) et Philippe Castellin (cf. article). Ainsi, Alain Frontier, dans son « avertissement » (cf.vidéo), s’adresse implicitement à Hanna, Leibovici, Boisnard, et à leur conception de la poésie, qu’il attaquera ensuite dans son intervention. L’aprés-midi, Hanna, Leibovici et Quintyn, dans des interventions brillantes et solides ont chacun, à leur façon, fait part des outils conceptuels qu’ils créent pour tenter de saisir la spécificité d’un objet poétique, et plus précisément des nouveaux types d’objets poétiques qu’ils construisent (cf. « Nos visages flash-ultimes » de Hanna, « Portrait chinois » de Leibovici), élaborant ainsi une sorte de théorie pratique pour leur travaux …
Ainsi, on a pu voir s’opposer deux rapports trés différents à la création poétique et à sa définition, mais on regrettera la juxtaposition de ces deux types de discours, au lieu d’un véritable échange entre ces différents théoriciens dans une discussion. On regrettera aussi l’absence de Philippe Boisnard, dont les recherches et les créations sont en liaison avec celles de Hanna, Leibovici et Quintyn …
En tout cas, à tous ceux qui décrient le manque de débats théoriques dans la littérature, et notamment de la part d’une jeune génération, cette journée nous prouve la contraire, la vivacité et la pertinence des questionnements théoriques furent trés stimulantes, et la discussion est loin d’être terminée …