Matière à l’autre bout l’esprit, de Paul Wûhr, traduit de l’allemand par Jean-René Lassalle, éditions Grèges, ISBN : 2-915684-01-4, 238 pages, 20 €.
extrait de Dans la proximité du vrai ou le rire d’un faux de Jean-René Lassalle en post-face de sa traduction :
« Allemand né en 1927, « fils de boulanger qui lisait Hölderlin », instituteur dans l’Allemagne en ruines, avant-gardiste bavarois, Paul Wûhr vit maintenant retiré dans un village italien. Il a écrit une vingtaine de pièces radiophoniques puis des narrations décalées comme Gegenmûnchen (antimûnich, 1970) ou das Falsh Buch (Le faux livre, 1983). Là comme dans ses recueils de poèmes Grüss Gott / Rede (Hanser 1976-80) et Sage (Renner, 1988) reviennent l’autonomiee fiévreuse de la parole et des voix multiples, les glissements entre le vrai et le faux, une critique carnavalesque du conservatisme. Les restes de langue nazie, la propagande de l’État catholique de Bavière, l’idéalisme allemand sont déconstruits et réutilisés ironiquement, tandis qu’un dialogue plus attentif s’engage avec Hölderlin »
premières impressions :
Il y a des jours, c’est un vrai plaisir d’ouvrir le SP qui nous parvient dans la boîte aux lettres. Avec ce livre reçu tel est le cas. De Paul Wühr, je ne connais rien, de Hölderlin, presque tout, jusqu’aux éditions rares publiés par Beauffret. Alors que par moment, face aux modes françaises de la poésie je ressens une certaine lassitude, voyant peut-être de trop prêt certains jeux de reprise, d’effets d’actualité, de postures maladroites, là, avec ce texte, je redécouvre une certaine fraîcheur qui d’emblée est annoncée : Salve Res publica Poetica. En exergue de cette partie inaugurale : trois citations sur la poésie (Bacon, Flaubert et Sophocle). [lire la suite dans la chronique]