Tandis qu’il travaille à ses nouveaux recueils, "Eros palinodies" et une centaine de "satires" regroupées sous le titre "Le Monde moderne", et que se prépare la publication d’une COMPILE (livret + CD, P.O.L, avril 2011), Christian PRIGENT fera des lectures en mars à Milan, en avril à Copenhague, en mai à Oxford… Faisons le point sur son activité féconde en ce premier semestre 2011 : article sur Bernard Noël dans le dernier numéro de la revue Europe ; le Cabaret Quéquette et la projection du documentaire inédit de Ginette Lavigne, La Belle Journée, à la Maison de la poésie de Paris ; invité d’honneur d’un colloque…
► On pourra réécouter les cinq volets que lui a consacrés l’émission de France Culture "A voix nue" sur le site de Gilbert Quelennec : ici.
► Christian PRIGENT, "Le Poète corps & âme", dans Europe, n° 981-982 : "Bernard Noël" (p. 3-257), janvier-février 2011, 18,50 € ; p. 67-74.
Avec pour appuis cinq phrases clés de Bernard Noël qui ouvrent autant de parties analytiques ("Moi qui passe pour un poète du corps" ; "L’homme c’est du corps et de la langue" ; "Tout me quitte et cependant tout reste en moi" ; "Mais qu’est-ce que la voix qu’on fêle dans la voix ?" ; "Ton visage / la mort / et cela ne se voit pas"), Christian Prigent entreprend de livrer la quintessence d’une œuvre qu’il ne suffit pas de qualifier d’"érotique" pour en saisir la singularité. Aussi commence-t-il par prendre le contrepied de la doxa : si Bernard Noël est le poète du corps, ce n’est pas parce qu’il entend le figurer par l’écriture : sa "poétique ras-la-peau" consiste à écrire depuis le corps pulsionnel (canal Lacan !), en dehors des significations toutes faites, à faire surgir l’absente de tout corps constitué – l’âme du corps… On retrouve la vision propre au réelisme prigentien : la forme est travaillée par l’informe, cette énergie négative qui fait que la poésie est "expérience de l’infigurable". Précisément, dans l’œuvre de Bernard Noël, ne le concernent que le travail de mécriture et de dé-figuration carnavalesque, la tension consubstantielle au "drame du poème" entre ordre rythmique-prosodique et ordre sémantique-syntaxique. Pour le reste : "je ne partage pas son goût pour les universaux poétiques (la nuit, l’arbre, les dieux, la pierre…) et ne me laisse ni librement emporter par le parlé-chanté chaloupé de sa syntaxe, ni convaincre par ces empilements de segments assertifs qui construisent des poèmes comme Portrait d’un regard" (p. 72). /FT/
► Maison de la poésie de Paris. Rappel : jusqu’au 13 février, Une phrase pour ma mère, interprété et mis en scène par Jean-Marc Bourg.
* Mercredi 02 février 2011 à 17H30 et mercredi 9 à 18 h30, projection de LA BELLE JOURNÉE, un film documentaire de Ginette Lavigne, (2010, 68 mn) avec Vanda Benes et Christian Prigent. Rens. : O1 44 54 53 00 ; cpitrat@maisondelapoesieparis.com.
► Christian PRIGENT (avec Michel Deguy, Pascal Quignard, Jude Stefan et Jean-Pierre Verheggen) fait partie des invités d’honneur au colloque organisé par Bénédicte Gorrillot et Perrine Galand (EPHE-P4) les 3-5 février 2011 sur "l’héritage gréco-latin dans le contemporain" : Maison de la recherche de l’université Paris-Sorbonne (les 3 & 4/02) ; à l’école pratique des hautes études (le 5/02).
► CABARET QUÉQUETTE, par la Compagnie rennaise Lumière d’août, au Théâtre de la Bastille (75011 Paris) : à 21H, mardi 22 février ; jeudi 24, vendredi 25 et samedi 26 février 2011 (11,50 €).