Il y a de cela quelques jours, j’ai reçu le mail « jeu des 5 choses » de la part de François Bon. D’emblée, je me suis dit que de toute façon je ne pouvais pas répondre du fait que je n’ai pas réellement de blog personnel. Puis, recevant un second mail de sa part, évoquant une idée de retraçage des généalogies d’envoi, j’ai trouvé l’idée que proposait François Bon était assez séduisante :
« Ce serait intéressant de tenter une cartographie de la dispersion!
FÇa continue donc :
http://www.vefblog.net/charlespennequin/
http://blog.liminaire.fr/post/2007/01/10/Cinq-choses-peu-connues-a-mon-sujet
http://academie23.blogspot.com/2007/01/cinq-choses-peu-connues-mon-sujet.html
http://journaldoc.canalblog.com/archives/2007/01/07/3617566.html
http://290364.canalblog.com/archives/2007/01/09/3645012.html
http://ruinescirculaires.free.fr/
http://foireatout.canalblog.com/archives/2007/01/08/3637128.html
http://constantincopronyme.hautetfort.com/archive/2007/01/07/five-little-known-things-about-myself.html
http://ornithorynque.hautetfort.com/Autre lignée :
http://affordance.typepad.com/mon_weblog/2007/01/5_choses_que_vo.html
http://blog.ronez.net/?p=509
http://ecosphere.wordpress.com/2007/01/02/liste-pyramidale-viral-moi/
http://media-tech.blogspot.com/2006/12/5-choses-que-vous-ne-savez-pas-sur-moi.html#links
http://webnews.blogspirit.com/archive/2007/01/02/piegee-par-julien.html »
En effet, par ces 5 petites choses que disent la plupart, se constitue une forme de labyrinthe, une forme de tumulte en quelque sorte pour reprendre le titre du dernier livre de François Bon. Car qu’est-ce qui se trame dans ces traces, comment doit-on ou peut-on passer de l’une à l’autre ? Y a-t-il un sens à penser tenir une carte de ces empreintes personnelles ou impersonnelles ….
Cette propagation est d’abord celle de l’écriture avant d’être celles des individualités qui s’expriment. Propagation du lieu de l’écriture car en invitant l’autre à marquer ces 5 choses cachées, un peu voilées, parfois secrètes, il s’agit de l’ouvrir à une certaine forme d’écriture de soi, ou encore de le penser comme possible lieu d’écriture. La propagation est ainsi dans l’ouverture toujours possible de l’expression. Elle est dans l’instabilité de la réaction de chacun.
Cette multiplicité pourtant quand on la considère selon cette unité de l’écriture est alors celle synthétique d’une seule humanité qui se décline, selon chaque singularité. Cela recoupe ce que peut expliquer Carvalho dans W-psyché, lorsqu’il parle de la schizophrénie : à travers les différents délires se révèle le fond caché de notre humanité en général. De même, à travers cette multiplicité d’empreintes singulières, personnelles, ou bien de circonstance ou de façade, c’est la variation d’une même humanité qui est posée face à la demande de l’écriture de soi.
Au-delà des pratiques egotistes, d’auto-promotion, nous le savons Internet, n’est pas seulement un lieu de présentation analogiquement déterminé par les supports matériels, mais il est le lieu d’autres formes de pratiques de l’écriture et de la lecture. Lire autrement. Comprendre autrement le rapport de chacun à l’écriture et à la lecture.
Ce qui est donné à lire alors, loin d’être réductible aux détails croustillants ou décevants qui concernent quelqu’un, mais se révèle d’un coup selon le principe synthétique d’une représentation possible de l’humanité en général. Par ces 5 petites choses, on ne croise pas des individus mais des traits qui constituent, qui potentiellement sont accordables à notre être : que cela soit dans l’acceptation de répondre ou dans le refus, la dénégation ou bien l’affirmation de soi.
Il est bien évident que si François Bon a été intéressé par cette forme, c’est qu’elle croise toute sa logique d’écriture des fragments du réel et de la représentation qu’il en donne par l’image de la ville comme architecture qui se déplie dans l’infini pli de son intériorité, comme je l’ai énoncé dans ma première chronique.
— Et vous alors ? N’avez-vous rien à nous dire ?
— Vous connaissez mon caractère, je ne suis pas facile. Mais je vais quand même vous en dire des choses, j’en ai déjà dites des choses, je n’arrête pas d’en dire des choses qui ne sont pas connues de moi. Oui, qui ne sont que très peu connues de moi, car à chaque fois que je parle ou écris, je me découvre, je découvre ce qui n’était pas très connu de moi, ce qui m’était voilé…
>> pour voir ce qu’a écrit François Bon [lire +] (attention passage du côté obscur de son site)
Quelques autres nouvelles :
Une nouvelle fois François Bon, qui vient de lancer sa petite librairie en ligne. L’idée est sympathique et à découvrir [voir +].
Stéphane Rouzé, dit Lelem lance un projet participatif assez amusant en relation avec Raymond Federman : [lire le projet]. Il s’agit de la construction d’une vidéo de micro-fragments de lecture d’un texte de Raymond Federman et ceci par une diversité de lecteurs envoyant leur propre vidéo à Stéphane Rouzé.
Merci pour le mention dans vos billets
à noter que A LA QUEUE LEU LEU est un inédit
que l’on souhaiterait bien voir édité.