On commencera, bien sûr, par prendre connaissance du dernier numéro de Fusées, qu’on ne manquera pas de lire. Mais cet automne nous réserve également d’autres fusées artistiques : la dernière pièce de Rodrigo GARCIA, C’est comme ça et me faites pas chier, au Festival d’automne à Paris ; le Festival des Indépendances africaines à Lille ; la 2e édition de Livres en têtes à Paris.
RAPPEL : La Rencontre LIBR-CRITIQUE sur le roman (Desportes, Jourde, Larnaudie, Prigent) qui devait avoir lieu cet après-midi à la Bibliothèque Marguerite Audoux (75003 Paris) a dû être reportée au printemps prochain (2 avril – à confirmer), la bibliothèque étant fermée après avoir été touchée par un incendie.
Le numéro 18 de Fusées
Fusées, n° 18, automne 2010, 120 pages, 15 €, ISBN : 978-2-905045-56-0.
D’emblée, Clothilde Roullier – nouvelle venue dans le comité de rédaction – rappelle pourquoi il nous faut poétiquement habiter avec Fusées : "Le titre de la revue est propice à l’explosion, voire à l’expulsion du poète hors de la page, à la poésie debout et en même temps, la fusée pas trop chancelante offre un espace habitable : vaste chambre à air d’où nous observons l’endroit où nous sommes couchés dans le ciel par notre naissance, astres, étoiles et cristaux de roche encadrant l’ensemble."
Suivent deux intéressants dossiers, l’un sur Geneviève Morgan, qui nous fait "vivre dans les étoiles", nous plonge dans un fascinant univers cosmopoétique (cf. couverture), et l’autre sur Françoise Janicot, qui se veut plasticienne-performeuse plutôt que photographe, mais dont les notes visuelles constituent un journal poétique.
Après un inédit de Dominique Meens, s’ouvre un ensemble de trente-quatre pages sur les Objets d’Amérique d’Yves di Manno (Corti, 2009), ces "objets du silence" (Philippe Beck) qui ressortissent aussi bien au "guide pratique" qu’au "combine-writing" ou au "collage épique".
On regrettera seulement que les "Travaux en cours" soient réduits à la portion congrue. /FT/
Festival d’automne à Paris : théâtre
Du côté de la scène, on retiendra surtout la dernière pièce de celui qui, avec Jan Fabre et Heiner Müller, entre autres, est considéré comme l’un des hérauts du théâtre post-dramatique. [Consulter le programme]
► C’est comme ça et me faites pas chier. Texte, mise en scène et espace scénique, Rodrigo Garcia (éditions Les Solitaires intempestifs, 2009).
Théâtre de Gennevilliers : 41 avenue des Grésillons 92230 Gennevilliers. Métro : Gabriel-Péri. Réservations du mardi au vendredi de 11h à 19h et samedi de 13h à 19 h ; 01 41 32 26 26.
5 au 14 novembre, mardi 19h30 ; mercredi, vendredi, samedi 20h30 ; dimanche 15h ; relâche lundi et jeudi [11 € – 22 €]. Durée : 1h15.
Présentation : "Le projet corrosif de Rodrigo Garcia, metteur en scène hispano-argentin connu pour ses invectives poétiques, est tout entier contenu dans le nom de sa compagnie. Le Carniceria Teatro (La Boucherie-Théâtre), basée à Madrid, entend démembrer les moindres préceptes de la dramaturgie traditionnelle à l’aide d’un ustensile dont elle a la maîtrise : un plateau proche de la performance, où les corps, alertes, jouent leur propre sidération face au monde contemporain. Contre un théâtre capitonné, – mort, avec des textes morts, pour un public mort, sans âme – qui abdique, selon Rodrigo Garcia, devant un spectaculaire marchand, une logique publicitaire et un star system pornographe, il impose depuis 1989 un discours nerveux et des chairs à vif.
Moins éruptif et plus intimiste que ses manifestes Et balancez mes cendres sur Mickey (2007) ou Versus (2009), sa nouvelle création, C’est comme ça et me faites pas chier, s’empare de l’élément fondamental de la dramaturgie occidentale : la parole. Dans cette ode au langage, qui mêle pensées philosophiques et description des fresques de Masaccio, l’acteur Melchior Derouet endosse les heurts des mots pour révéler leur inaptitude puissante, tragique à saisir le réel. Face aux spectateurs qui, comme souvent chez Rodrigo Garcia, sont moins sensibilisés que responsabilisés, Rodrigo Garcia réactive la figure ancestrale du voyant capable de guider les individus entre de nouveaux leurres, produits en masse."
FESTIVAL DES INDEPENDANCES AFRICAINES A LILLE, du 12 au 15 Novembre 2010
Intro…Diction
"Quatorze états africains célèbrent cette année leurs cinquante ans d’indépendance.
On A Slamé Sur La Lune et le collectif du Cinquantenaire ont choisi d’aborder cet anniversaire à travers le prisme de la littérature et de la poésie. La littérature africaine est une aubaine, une fête des mots et de l’imaginaire.
Elle est également, et presque par essence, politique. En quoi elle a beaucoup à nous apprendre sur l’histoire récente de l’Afrique, et l’évolution de ses sociétés depuis les Indépendances, loin des idées préconçues.
Elle est enfin, pleine de promesses d’aubes nouvelles, cette littérature que nous aimons tant. De Cotonou à Kinshasa, de Dakar à Alger, et jusqu’à Port-au-Prince, la société de demain est déjà à l’œuvre, dans les livres des écrivains que nous avons invités.
A l’occasion du cinquantenaire des Indépendances Africaines, venez découvrir ou redécouvrir avec nous le souffle créateur de la culture du continent."
Au programme :
Vendredi 12 – Samedi 13 – Dimanche 14 Novembre :
A la gare saint sauveur : un train d’écrivains africains et haïtiens, un salon du livre (80 auteurs invités), des conférences (Introduction Littéraire à la Politique Africaine, Haïti par delà les frontières, Renaissance Africaine et Regards croisés sur les Indépendances, L’incroyable histoire de l’équipe de football du FLN algérien etc.), des contes pour petits et grands, des lectures, du slam et des concerts.
Lundi 15 Novembre :
A l’Auditorium du Palais des Beaux Arts à Lille : Frankétienne et Garnel Innocent interprèteront Mélovivi ou le piège. Ecrite en 2009, cette pièce est un sismogramme clairvoyant, d’une dimension écologique universelle. Elle anticipait de manière visionnaire le drame qui allait frapper Haïti le 12 janvier 2010. Une occasion unique de voir l’un des plus grands créateurs contemporains incarner l’un de ses textes.
DEUX INVITES A L’HONNEUR :
Frankétienne :
Artiste total (puisqu’il est à la fois poète, peintre, dramaturge, romancier, philosophe, metteur en scène et comédien, musicien et chanteur), il est l’une des figures tutélaires de la littérature francophone actuelle. Ses livres sont une invitation à un "voyage ahurissant aux ultimes frontières de l’imaginaire, dans un délire intensément lucide…" Ancien ministre de la Culture sous la présidence de Leslie F. Manigat, il a été fait Commandeur des Arts et des Lettres par la France et nommé Artiste de l’UNESCO pour la paix en 2010.
Abasse Ndione :
Nuit après nuit, depuis près de quinze ans, cet ancien infirmier à la retraite noircit les pages de ses romans, cahier posé sur les genoux, assis sur le bord du lit conjugal. Sa seule coquetterie d’écrivain, ce sont ses stylos Bic. Comme Frankétienne, ce pieux et vénérable personnage est une sorte de fou de la bouche duquel sortirait la vérité, et dont un critique a écrit "Ce que le peuple pense tout bas : la mal-gouvernance, le désenchantement… Abasse Ndione l’écrit noir sur blanc". [Abasse Ndione a publié La vie en spirale, Mbéké Mi chez Gallimard].
Livres en Tête 2010 – 2ème édition de lecture à voix haute
Livres en Tête 2010 – 2ème édition. Cette 2ème édition du festival de lecture à haute voix, se tiendra du mercredi 17 au samedi 20 novembre dans le Réfectoire des Cordeliers (15 rue de l’Ecole de Médecine – Paris 6ème).
Autour de spectacles originaux comme Le Bal à la Page ou le Ta Page Nocturne, Livres en Tête c’est l’occasion de découvrir d’une autre façon des textes contemporains ou classiques lus par le collectif Les Livreurs.
La programmation, le choix des textes lus et des auteurs invités sont proposés par l’écrivain Pierre Jourde.
LE PRÉ-PROGRAMME EN BREF :
– Mercredi 17 novembre à 20h30, Le Vêtement s’honore. Auteurs lus : Balzac, Barbey d’Aurevilly, Proust, Millet… Invité : Philippe Grimbert, écrivain et psychanalyste.
– Jeudi 18 novembre à 20h30, Panthéon. Auteurs lus (antiquité gréco-latine).
– Vendredi 19 novembre à 20h30, Ta Page nocturne (concert littéraire). Auteurs lus : Huysmans, Jarry, Bloy, Villiers de l’Isle-Adam…
– Samedi 20 novembre à 15h, Dégustation littéraire.
– Samedi 20 novembre à 19h, Bal à la page. Auteurs lus : Allais, Dac, Dubillard, Chevillard… Invités : Éric Naulleau, Richard Cross et Félix Libris.
Tous ces événements se dérouleront au Réfectoire des cordeliers : 15, rue de l’Ecole de Médecine – Paris 6ème -(Métro Odéon) et à l’Institut Français de la Mode : 36 Quai d’Austerlitz – Paris 13ème (Métro Austerlitz). Tarif plein : 5 euros ; tarif étudiant Paris IV : gratuit.