D’ici fin du mois, quelques nouveaux RV printanniers : sur le blog d’Anne Galzi, autour de Vermeer ; avec Julien Blaine à Marseille ; Yves Pagès et Jean-Charles Massera autour des éditions Verticales ; avec Ivy writers…
► Sur le blog d’Anne Galzi, on lira avec intérêt « La perle de Delft : "Mutation d’un grain de poussière, d’un grain de sable dans l’œil humide d’un mollusque" ».
► Jeudi 13 avril à 18h30, La Belle de Mai, librairie la Salle des machines, Marseille : RV avec Julien Blaine, pour 5 faits et plus
Une proposition d’Alphabetville dans le cadre de Faits divers
Julien Blaine observe l’actualité. Observe et ré-agit. Il agit en utilisant, pour traiter cette actualité, les outils qu’il a façonnés tout au long de son enquête scientifico-poétique pour retrouver la trace d’une langue originelle, une langue élémentaire qui remonterait aux racines du verbe, hors de toute révélation divine – enquête qui forme la charpente d’un chantier poétique commencé… il y a plus de cinquante ans.
En cinq séquences, cinq « faits » (les crimes commis au nom de la religion, la mission spatiale Rosetta, Hillary Clinton prétendante à la gouvernance des USA, la lutte des ouvriers de Fralib et l’inacceptable situation des habitants de la Jungle de Calais), Julien Blaine dénonce 6000 ans de barbarie monothéiste, s’insurge contre le nihilisme cruel et inhumain des civilisations qui en découlent…
Présentation sur le site des éditions Al dante : http://al-dante.org/
5 faits et plus. Commentaires actualisés, version 2017, et échanges avec Colette Tron, auteur et critique
► Mardi 18 avril à 20H, Maison de la poésie Paris (Passage Molière, 157, rue Saint-Martin 75003 Paris) : Performances croisées avec Yves Pagès & Jean-Charles Massera
Soirée présentée à l’occasion du colloque « Éditions Verticales 1997-2017 : éditer et écrire debout » (Universités de Poitiers et de Paris-Sorbonne, 13-18 avril). Tarif : 10 € / adhérent : 5 €
"Emplois fictifs & Sommeil paradoxal" voudrait être un cours magistral de psychophysiologie du travail. Le conférencier (Yves Pagès) y aborde la condition laborieuse depuis l’homme préhistorique (l’âge de pierre) jusqu’au télé-vigile (l’âge du drone). Exercice de synthèse qui finit par dévoiler l’apogée méconnue de la suractivité humaine : le sommeil paradoxal. Au terme de l’exposé, un spectateur choisi au hasard (Jean-Charles Massera) sera soumis à un ultime QCM de validation.
"Bon, mais t’en es où en fait (le public a le droit de savoir)" – l’interview performance revient sur Tunnel of Mondialisation de J.-C. Massera. Cet album de variété progressive avait fait entrer les questions de géopolitique et de conscientisation des processus de non-émancipation des déterminismes culturels et sociaux dans la chanson française. Aujourd’hui, l’interviewer (Yves Pagès) revient sur toutes ces années où on se demande vraiment ce que l’auteur/chanteur conceptuel a foutu…
♦ Jean-Charles Massera & Pascal Sangla, Tunnel of mondialisation, suivi de J’ai grandi à côté de la vie (interview), Verticales, 2011, 2 CD + 120 pages, 22,50 €, ISBN : 978-2-07-013301-7.
Jean-Charles Massera poursuit son travail de déconstruction des discours et représentations dominants en investissant la forme populaire par excellence : la chanson – allant même jusqu’à subvertir le genre corrélatif de l’interview. D’où la tension entre "effets esthétiques qui vont dans le sens de la culture industrielle" et "une conceptualisation hyper critique" (p. 61).
Dans le premier clip, "Tu sais, j’crois que j’vais pas pouvoir", qui fait défiler le discours immo-marketing sur des images de lotissement conforme, une jeune femme s’attaque à l’insupportable conformisme pavillonnaire, au prêt-au-bonheur petit-bourgeois, au prêt-à-habiter du BCBG (Beau Con Bon Gogo…). Le deuxième, "Je ne veux pas mourir avant", revêt une dimension géopolitique : l’énumération des chiffres et des dates dévoile l’impuissance de l’ONU face aux horreurs commises un peu partout dans le monde immonde. Le troisième, "Respect pour tes résultats", établit un contraste flagrant entre cet univers de la déréalisation qu’est celui de la spéculation et la prise de conscience du nanti face à la misère du monde. Le quatrième ("Promets-moi d’rester d’droite"), ironique, met à nu la vulgate sur la "dépolitisation ambiante des classes moyennes" et la "droitisation des esprits" : "Tu t’éclates pas quand t’es à gauche / Quand t’es à gauche / Tu vis plus rien / Tu vis plus rien si t’es conscient d’tout. / T’aimes plus la vie / Si tu la critiques"… Bref, ferme-ta-gueule, sois de droite et vis connement comme tout le monde – qu’elle demande la femme à son mari. Le dernier, qui donne son titre à l’album, est le plus satirique : il dénonce "la déréalisation du temps vécu par les exclus de la croissance", "l’indexation du temps de soi sur le seul rythme de la croissance"… /Fabrice Thumerel/
► Le 25 avril 2017 à 19h30 au Delaville Café 34 bvd bonne nouvelle 75010 Paris
M° Bonne nouvelle (ligne 8 ou 9)
IVY Writers Paris vous invite à une lecture avec les poètes :
Rebecca Dolinsky
Jeffrey Greene
et Sereine Berlottier