Art press 2, trimestriel, n° 26 : "MAC/VAL : ce que l’art fait à la littérature", août-octobre 2012, 114 pages, 9,50 €, ISNN : 1951-0578.
Jérôme Game, Sous influence.Ce que l’art contemporain fait à la littérature, MAC/VAL, coll. "Chroniques muséales", 2012, 44 pages, 3 €, ISBN : 978-2-916324-67-8.
Un binôme pour (re)découvrir le Musée d’Art contemporain du Val-de-Marne et réfléchir sur les pratiques transartistiques contemporaines.
En résidence au MAC/VAL en 2011, Jérôme Game revient sur ce que doit être un musée aujourd’hui : "Un musée ne marche que contre lui-même, en faussant ses propres principes, évidant l’histoire, détraquant les directions, et permet de respirer". Et aussi, toujours dans une logique deleuzienne, sur ce qu’est pour lui la lecture-performance : "La lecture-perf’ comme méta-rond-point branché à d’autres ronds-points tournant en giratoire localement. Machine à capter des effets non-homogènes, à les reconnecter entre eux et former ainsi une figure abstraite ultra-dense, très concrète en même temps, qui déstratifie tout à nouveaux frais, le rendant directement perceptible dans sa virtualité et ses puissances". Mais surtout, il s’interroge sur les nouvelles pratiques transartistiques : "Qu’est-ce qu’une écriture sous influence de l’art, affectée par ce qu’elle n’est pas a priori" ? S’agit-il d’en revenir à la bonne vieille notion d’"influence" ? Évidemment non ; ce qui l’intéresse : en quoi l’écriture peut-elle être formellement transformée par la peinture, l’installation, la vidéo, ou encore la photographie ? Sans avoir l’ambition théorique des Boisnard, Hanna, Leibovici, Quintyn, et de tous les théoriciens/artistes dans la mouvance de Doc(k)s, Jérôme Game nous propose avec cet opuscule et ce numéro spécial de Art press 2 un vade-mecum des questions cruciales propres à l’état actuel du champ de la création autonome.
Le dernier numéro trimestriel d’Art press 2 s’ouvre justement par un entretien avec Alexia Fabre, directrice du MAC/VAL depuis 1998, qui livre sa conception du musée : "Aujourd’hui, un musée rend visibles les choses et on se fait accompagner, en fabriquant des occasions de la pensée". Pour Élie During, le musée redevient un lieu d’expérimentation théorique et pratique ; Christophe Kihm, lui, tient à réaffirmer qu’un musée, c’est ce tout que constituent les salles et la réserve ; quant à David Zerbib, il regrette qu’il n’y ait "plus vraiment scandale au musée" – "la valeur de la transgression [ayant] cédé la place à l’efficacité de la médiation"… L’intérêt de cette livraison est également dû aux réflexions de Dork Zabunyan sur "l’image mouvante-fixe" et de Joseph Mouton sur "la vision" ; aux contributions de Anne-James Chaton, Jean-Michel Espitallier, Liliane Giraudon, Nathalie Quintane…