Cette semaine, le lendemain même de la Toussaint, paraissent chez P.O.L deux livres de Bernard Noël : Le Roman d’un être et Le Livre de l’oubli. En ce mois de novembre qui va démarrer, RV également au festival NEXT, l’événement de la métropole lilloise.
Festival NEXT, du 15 novembre au 1er décembre 2012 : métropole lilloise / Courtrai / Tournai
On consultera précisément le programme de cet événement devenu incontournable pour les amateurs de théâtre, performance et danse. On ne manquera pas, en particulier, le dernier spectacle de la compagnie Pippo Delbono :
Dopo la Battaglia, La Rose des Vents, scène nationale de Villeneuve d’Ascq : jeudi 22/11 à 19H et vendredi 23/11 à 20H (de 7 à 20 euros). " Peut-on réaliser un spectacle joyeux qui touche à l’actualité d’aujourd’hui ? Dans Dopo la Battaglia (Après la Bataille), Pippo Delbono produit une série d’images émouvantes et particulièrement esthétiques. Comme nul autre, il parvient à marier des moments de joie et des moments de grande douleur et de stupeur. Il part en quête de vérité, jusque dans la folie. Il transforme le chagrin d’aujourd’hui en confiance du lendemain. "
POL Noël…
► Bernard Noël, Le Livre de l’oubli, P.O.L, en librairie le 2 novembre 2012, 80 pages, 10 euros, ISBN : 978-2-8180-1704-3.
Présentation éditoriale. « Ces notes, écrites en 1979, sont publiées ici pour la première fois dans leur ensemble. Le mot "oubli" a surgi alors pour désigner la masse obscure dans laquelle me semblait puiser l’écriture. La mémoire n’offre que du déjà vécu, déjà su ; l’oubli révèle de l’inconnu au fond de lui dissimulé. L’exercice de l’écriture, pour peu qu’il soit débarrassé d’intentions, fait surgir et s’exprimer des éclats de l’immense dépôt commun que notre langue recueille depuis toujours. Aucune parole n’est perdue mais toutes sont oubliées en attendant que nous reviennent par l’écriture des parties impersonnelles de ce que nous savons sans le savoir… »
► Bernard Noël, Le Roman d’un être, P.O.L, en librairie le 2 novembre 2012, 224 pages, 15 euros, ISBN : 978-2-8180-1631-2.
"Si Dieu existe il est conceptuel" (p. 173).
Le Roman d’un être, c’est celui de Roman Opalka (1931-2011), peintre qui, de 1965 à 2011, a restreint sa palette à deux couleurs (le blanc et le noir) pour ne présenter que des suites numériques : "qu’est-ce qu’une représentation qui ne représente rien que la somme d’un invisible trajet poursuivi jour après jour" (19)… Roman Opalka, c’est celui qui estime que son discours même fait œuvre ; qui se considère comme "un des rares ayant réfléchi sur cette folie de la nouveauté qui motive l’avant-garde comme si l’on pouvait toujours faire mieux ou plutôt comme si la qualité suprême était d’étonner" (9)…
Le Roman d’un être, c’est un roman pluridimensionnel : dans la même coulée textuelle, sans aucune ponctuation, se fondent discours (Je) et narration (Il), subjectif et objectif, auxquels s’ajoutent la profondeur temporelle, cet espace-temps subjectif-objectif que constitue une expérience créatrice se situant dans une perspective historique (de Bonnard à Soulages, en passant par Malevitch, De Kooning, Pollock, ou Klein). Force est donc de souligner le brio de Bernard Noël ! /FT/