Cette semaine, riche actualité dans la région Nord-Pas-de-Calais, avec Une phrase pour ma mère de Christian Prigent au Théâtre d’Arras, Les Fusils de la Mère Carrar de Brecht au Théâtre Massenet de Lille (en lien avec les universités) et la rencontre au Bateau Livre de Lille avec Dominique Quélen et Jean-Marie Blas de Roblès (éditions Invenit). Par ailleurs : trois jours de Rencontres autour de Christian PRIGENT à Bâle et 10e salon international des éditeurs indépendants à Paris.
L’agenda de Christian PRIGENT
► Du 21 au 23 novembre 2012 : trois jours avec Christian PRIGENT à Bâle (Suisse).
Romancier, poète, dramaturge et essayiste, couronné en 2007 par le Prix Louis Guilloux, Christian Prigent est une des voix majeures de la littérature française contemporaine, grâce à une oeuvre où l’humour et l’insolence servent les interrogations les plus sérieuses, et où l’exigence d’une écriture d’avant-garde passe par la relecture des plus grands auteurs de la tradition. Celui dont on a pu dire qu’"aucun auteur français vivant n’est capable d’atteindre le même niveau de réflexion critique et de performance orale de ses propres textes" (sitaudis.com) sera durant trois jours l’invité du Séminaire d’Etudes françaises et du programme doctoral de littérature de l’Université de Bâle.
Mercredi 21 novembre, 16h15 à 17h45, Maiengasse 51, 1er étage, salle O105 : Rencontre-débat avec Christian Prigent, dans le cadre du séminaire Christian Prigent, extrême contemporain.
Jeudi 22 novembre, 20 à 22h, Plattfon STAMPA Basel, Feldbergstrasse 48 / www.plattfon.ch : Ein Abend mit Christian Prigent und Romy Räegger. Lectures par l’auteur, la comédienne Vanda Benes et l’artiste bâloise Romy Räegger
© J.C. Encalado
Vendredi 23 novembre, 8h45-16h30, Kollegienhaus, Petersplatz 1, 1er étage, Fakultätenzimmer : Journée d’études "Les auteurs de Christian Prigent"
8.45 Accueil
9.00 Introduction
9.15 Bénédicte Gorrillot (Université de Valenciennes), Prigent-Homère : Nausicacatages
10.00 Dominique Brancher (Universität Basel), Dégeler Rabelais
10.45 Pause
11.00 Muriel Pic (Université de Neuchâtel), Prigent et la leçon de Mallarmé
11.45 échanges avec Christian Prigent
12.30 Pause
14.15 Hugues Marchal (Universität Basel), Citer en langues : fragments anglais et allemands dans l’œuvre de Christian Prigent
15.00 Marie Frisson (Universität Basel), "Pour voir comment ça marche" : les insertions de vers dans la prose poétique et critique de Christian Prigent
15.45 Alessandro De Francesco (Universität Basel-Université Paris-Sorbonne), Réel, indicible et illisible chez Christian Prigent
16.30 Fin des débats
► Mardi 4, mercredi 5 et jeudi 6 décembre 2012, à 20H, au Théâtre d’Arras : Une phrase pour ma mère, d’après Christian Prigent, avec Jean-Marc Bourg.
Présentation officielle du spectacle. D’une phrase unique, ressassée, scandée de refrains obsessionnels, trouée d’apartés et de digressions, Christian Prigent tente de régler leur compte aux désirs, aux angoisses et aux chagrins liés à la figure maternelle.
Ce texte, publié en 1996 et sous-titré "lamento-bouffe", prend naissance dans une scène primitive où le tout petit Christian Prigent découvre les fesses de sa mère alors qu’elle lui tourne le dos dans le même lit. "Ma mère, je me souviens, ce fut comme une souricière de matière érotifère." Ce corps familier, l’écrivain l’inventorie en des termes crus, précis, triviaux. Avec autant de virtuosité qu’un Rabelais, qu’un Novarina ou qu’un Beckett, Prigent orchestre un feu d’artifice de tous les instants, une logorrhée réjouissante qui laisse libre cours à sa propre bouffonnerie.
Seul en scène, au plus proche du public, Jean-Marc Bourg se coule dans les mots du poète, les fait siens, son débit respectant la scansion particulière de ce texte polyphonique. Incarnant tous les personnages, notamment le docteur chez qui on emmène le garçon prisonnier de ses pulsions onanistes, il célèbre cette langue étourdissante et constamment joueuse ("trauma du soma par abus de tracas", diagnostique le médecin), se l’approprie et la restitue comme magnifiée.
Une remarquable performance d’acteur, aussi drôle que profonde.
THÉÂTRE : tentez l’expérience avec Libr-critique…
Les jeu. 15 et ven. 16 nov. à 20h30 et le sam. 17 nov à 19h, Théâtre Massenet (rue Massenet 59 000 Lille) : Bertold BRECHT, Les Fusils de la Mère Carrar, création du Théâtre de l’Ordinaire (Théâtre et Masques) ; tarifs : 9/6/3 €. [Réservations]
Mise en scène : Maxime Sechaud. Avec : David Benshimon, Ferdinand Delafosse, Coline Marescaux, Louis Pick, Nicolas Serluppus, Louise Wailly, Anna Wessel
Costumes et accessoires : Marion Prouvost. Création lumière et scénographie : Brice Nougues. Directeur musical : Erwan Frélaut. Assistant à la mise en scène : Anthony Drion.
Le Spectacle (présentation par le Théâtre Ordinaire) :
1937, dans un petit village Andalou, des hommes et des femmes se préparent pour partir au front pour contrer l’offensive franquiste. Teresa Carrar, meurtrie par la mort de son mari, refuse quant à elle de s’engager dans une quelconque résistance contre le fascisme. Ce court texte de Berthold Brecht est né pendant les événements de la guerre civile espagnole. Cette pièce écrite en réaction à la politique de non-intervention – signée par les grandes puissances européennes, qui refusaient alors d’aider les antifascistes espagnol(e)s – traite de l’engagement moral et politique. Il sera le point de départ du Théâtre de L’Ordinaire pour une recherche historique et théâtrale sur le thème de la résistance face aux oppressions. Bouffon et grinçant, Poétique et visuel, Masqué et burlesque, En musique et en chanson.
Dictateurs, ouvrier(e)s, pécheurs(euses), bourgeois(es), féministes, jeunes et vieux(lles), se rencontrent, s’affrontent, luttent et combattent dans un spectacle éminemment drôle et politique.
Autres Libr-événements
► Mercredi 14 novembre 2012 à 19h, Le Bateau Livre et les éditions Invenit vous invitent à rencontrer Jean-Marie Blas de Roblès et Dominique Quélen pour Les greniers de Babel et Les dispositions de la loi.
Un dessin de Hélène Reimann pour Dominique Quélen, un tableau de Pieter Bruegel pour Jean-Marie Blas de Roblès, la collection Ekphrasis des Editions Invenit s’enrichit de deux titres passionnants et de deux signatures admirables.
Lectures d’extraits, discussions, dédicaces et l’habituel pot de l’amitié.
* Dominique Quélen, Les Dispositions de la loi, éditions Invenit, octobre 2012, 48 pages, 10 €, ISBN : 978-2-918698-28-9.
Présentation éditoriale. "Sept meubles répartis dans une pièce et sur un feuillet dont les bords constituent les murs en creux" : voici la description, réduite à sa plus simple expression, du dessin de Helene Reimann, pièce remarquable de la collection d’art brut de l’Aracine exposée au LaM (Lille Métropole), que le poète Dominique Quélen nous apprend à regarder et/ou à ressentir. D’abord trompé par la trivialité du dessin, le lecteur découvre le monde intérieur d’une artiste qui ne se pensait pas comme telle, d’une déséquilibrée qui ordonnait sans relâche les méandres de son espace intime. À travers la fortitude d’un trou inexpliqué dans le corps du papier, "serrure sans clé dans un dessin sans porte", Dominique Quélen redonne vie à la puissance troublante de ce dessin.
* Jean-Marie Blas de Roblès, Les Greniers de Babel, Invenit, octobre 2012, 80 pages, 12 €, ISBN : 978-2-918698-37-1.
Présentation éditoriale. Qui mieux que Jean-Marie Blas de Roblès, écrivain archéologue, Prix Médicis avec La où les tigres sont chez eux, pouvait creuser en profondeur l’image métaphorique de la Tour de Babel, dont Pieter Bruegel a peint l’une des représentations les plus connues, conservée aujourd’hui au musée de Rotterdam ? L’écrivain entre littéralement dans la toile et à la manière d’un Usbek et d’un Robinson, livre le journal de voyage d’un archéologue d’un temps incertain qui, mû par la curiosité, pénètre dans la Tour et gravit ses étages. Dans les profondeurs des entrailles de la Tour, il tente de comprendre les mystères du langage humain, sans savoir qu’il se confronte au dédale de sa propre finitude. Dans une nouvelle qui emprunte sa force à celle d’un parcours initiatique et sa poésie à l’univers borgésien, Blas de Roblès décrit une métaphore de l’habitation du monde.
► Du vendredi 16 au dimanche 18 novembre 2012, 10e salon international des éditeurs indépendants : Espace des Blancs-Manteaux, 48 rue Vieille-du-Temple 75004 Paris.